dimanche 21 juillet 2013

130721 - MUSIQUE - SCHUBERT - Deux quatuors à cordes


Franz SCHUBERT




DEUX QUATUORS A CORDES


Quatuor en ré mineur
« La jeune fille et la mort »
Quatuor en ut mineur
« Quartettsatz »


QUATUOR DANOIS
Arne Swensden, violon I
Palle Heichelmann, violon II
Knud Frederiksen, alto
Pierre René Honnens, violoncelle



SCHUBERT eut très tôt le sentiment de sa fin prématurée, mais c'est en 1823 que la menace, brutalement, se dévoila : à vingt-six ans, SCHUBERT se sait atteint d'un mal dont il ne réchappera pas. Un grand voile d'ombre descend alors sur son existence et, progressivement, il accèdera à une sorte de sérénité seconde : cette joie, plus tout à fait d'ici-bas, qui est de la douleur transfigurée.

Une telle démarche n'ira pas sans soubresauts furieux, sans révoltes éperdues, sans reculs incoercibles devant l'horreur inéluctable de la mort. Et il n'en existe pas de plus saisissant témoignage que le Quatuor en ré mineur, dit « La Jeune Fille et la Mort », du nom du lied dont un élément essentiel sert de thème aux variations faisant office de mouvement lent. Mais déjà, six ans plus tôt, le Quartettsatz en ut mineur avait représenté une première et saisissante plongée au cœur des ténèbres.

Ce Quatuor en ut mineur date de décembre 1820 et SCHIBERT le laissa inachevé, pratiquement réduit à un seul allegro. Ce Quartettsatz est le premier témoignage de la maturité schubertienne en matière de musique de chambre. Il n'est que d'entendre la sublime mélodie du premier violon, cœur expressif de l'oeuvre et son centre de gravité, pour mesurer la plénitude atteinte alors par SCHUBERT.

Terminé en janvier 1826, le Quatuor en ré mineur ne connut aucune exécution publique du vivant du compositeur. C'est pourtant, sur le plan de la forme comme sur celui de l'inspiration, un de ses plus purs chef-d'oeuvre. Il y atteint ces paroxysmes passionnels qui semblent calciner la chair de la musique pour n'en laisser que le squelette. Mais une souveraine sérénité répond à ces vertiges hallucinés et déploie d'admirables harmonies, d'une stupéfiante richesse. Jamais, sans doute, SCHUBERT n'aura été aussi vrai et aussi grand que dans ce prodigieux quatuor.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire