jeudi 28 février 2013

130228 - LECTURE - Jean-Paul GOUX - L'Embardée ou les quartiers d'hiver




Dans une correspondance adressée à deux de ses amis, le narrateur de L'Embardée cherche à comprendre l'origine et la nature de ce qu'il perçoit et vit comme un désastre : la liquidation, par ses parents, de l'appartement extraordinaire aménagé par son arrière-grand-père dans l'un des nombreux immeubles jadis construits par lui dans la capitale, et qu'il a lui-même fréquenté enfant lorsque ses grands-parents l'occupaient, et plus tard, à vingt ans, durant tout un mois d'hiver...
 

Pour ce descendant d'une lignée d'architectes, architecte lui-même, la perfection n'a jamais eu d'autre visage que celui de ces rêves de pierre que s'employèrent jadis à matérialiser des hommes alors soucieux de "faire don" de la ville à ceux qui l'habitaient. Tout en réactivant de pénibles épisodes du roman familial, la découverte du destin réservé à un lieu très aimé vient rappeler au narrateur les saccages architecturaux commis par son père, dans la ville d'après-guerre, au nom de principes techniques et économiques dont la mise en vente et le démembrement de l'appartement ne représentent que le plus cruel, car le plus intime, avatar.
 

Dans son exploration de la face cachée, et souvent douloureuse, de toute filiation, L'Embardée conjugue désarroi et révolte, au fil d'une prose implacable et ardente dont la phrase déploie toutes ses magies, comme pour exorciser, s'il se peut, les pouvoirs que la mort s'arroge, de leur vivant, sur les menées et les désirs des hommes.

130228 - TRAVAIL - AVORIAZ

mercredi 27 février 2013

130227 - FILM TV - Cachés



  •  
  • Date de sortie
    (1h 55min
  • Réalisé par
  • Avec
  • Genre
  • Nationalité

    Synopsis et détails



    Georges, journaliste littéraire, reçoit des vidéos - filmées clandestinement depuis la rue - où on le voit avec sa famille, ainsi que des dessins inquiétants et difficiles à interpréter. Il n'a aucune idée de l'identité de l'expéditeur.
     

    Peu à peu, le contenu des cassettes devient plus 
    personnel, ce qui laisse soupçonner que l'expéditeur connaît Georges depuis longtemps.
     

    Ce dernier sent qu'une menace pèse sur lui et sur sa famille, mais comme cette menace n'est pas explicite, la police lui refuse son aide...
     

mardi 26 février 2013

130226 - ECOUTE - Modeste MOUSSORGSKY - Tableaux d'une Exposition





Modeste MOUSSOGSKY

TABLEAUX D'UNE EXPOSITION










1 – Gnome
Sur un rythme boiteux, nous découvrons ce vilain nain à l'allure grotesque, se balançant gauchement sur ses membres difformes.

2 – Il Vecchio Castello
Le chant d'un troubadour devant un vieux château. Sérénade nocturne pleine d'amour et de tendresse, où les mots semblent se répéter sans fin. Mais pourquoi cette tristesse presque lugubre, ces soupirs, ces larmes et cette indication de Moussorgsky « con dolore » ? Peut-être est-ce là vraiment l'amour tel que nous l'apprend Stendhal : »c'est quand je le vois triste que je dis d'un homme qu'il commence à aimer ».

3 – Tuileries
Jeux et disputes d'enfants dans le célèbre jardin parisien, si français dans son écriture musicale que Ravel dira « se reconnaître en cette musique comme en un miroir ».

4 – Bydlo
Lourd chariot polonais, monté sur d'énormes roues et tiré par des bœufs.

5 – Ballet des poussins dans leur coquille
Maquette de Hartmann pour le décor d'un ballet : Tribly.

6 – Samuel Goldenberg et Schmuyle
L'humour déjà présent dans la précédente pièce paraît être poussé à l'extrême dans cette caricature : c'est la querelle de deux marchands juifs, l'un riche, gras et imposant, l'autre misérable, famélique et bavard, dont la défaite est certaine.

7 – Le marché de Limoges
Les commères discutent âprement, en s'amplifiant jusqu'à la bagarre.

8 – Catacombes
Ce dessin représente Hartmann dans les catacombes de Paris, à la lumière d'une lanterne. L'andante central, construit sur le thème de la Promenade : « Con mortis in in ligua mortua » (avec les morts dans le langage des morts) semble nous entraîner vers un sombre au-delà.

9 – Baba Yaga ou la cabane sur pattes de poule
Une horloge ayant la forme de la cabane de la légendaire sorcière Baba Yaga et montée sur des pattes de poule nous entraîne dans sa terrible course ; L'épisode central traduit la mystérieuse atmosphère de l'épais sous-bois où se trouve la cabane, d'où elle resurgit d'un rythme satanique.

10 – La grande porte de Kiev
Projet de Hartmann pour la construction - jamais réalisé – d'une porte d'entrée monumentale destinée à cette ville. Pièce majestueuse où le carillonnement des cloches – comme dans Boris – révèle une âme spécifiquement russe qui conclut dans une grandeur rarement égalée l'une des œuvres les plus imposantes jamais confiées au piano.



Alain BALAGEAS, piano




En juillet 1873, Moussorgsky eut la douleur de perdre un de ses plus chers amis, le peintre Victor Hartmann. Aussi, l'année suivante, quand les œuvres de celui-ci furent exposées à Saint-Petersbourg, le compositeur voulut prolonger cet hommage par une véritable transcription sonore des oeuvres picturales. Ainsi naquirent, le 22 juin 1874, les Tableaux d'une Exposition.

Reliées entre elles par des Promenades, sortes d'interludes où Moussorsky traduit ses propres sentiments, dix peintures musicales se succèdent. Après la cocasserie de Gnomus, voici la sérénade du Vecchio Castello et la poésie miroitante de Tuileries. La mélancolie burlesque de Bydlo prépare le ballet fantasque des Poussins dans leur coquille et les scènes comiques de Goldenberg et Schmuyle, étonnante caricature musicale que prolonge le savoureux Marché de Limoges. Enfin, au mysticisme angoissé de Catacombe, succède le scherzo diabolique de Baba Yaga et, admirable apothéose, la grandiose évocation de la Grande Porte de Kiev.

Oeuvre d'une difficulté technique presque insurmontable, les Tableaux d'une Exposition sont une véritable somme des embûches pianistiques de toute nature : passage de pouces, croisements incessants, octaves en triples croches, répétitions avec changement de mesure, sauts de quatre octaves, jeu de pédales qui tient de l'alchimie. Mais ces difficultés ne sont pas gratuites ; Elles sont au service d'une fresque unique dans la littérature pour piano. Ses prodigieux coloris tentèrent Ravel qui l'orchestra avec génie, certes, mais en lui faisant perdre son caractère spécifiquement russe ;

Au-delà de leur richesse descriptive et de leur écriture fascinante, les Tableaux d'une exposition sont une œuvre prémonitoire, qui annonce Stravinsky. Bartok et Prokofiev. Ils constituent le lien miraculeux et unique entre le romantisme et la musique moderne.

***

Les Tableaux d'une Exposition, écrits pour piano, sont peut-être plus connus sous la forme orchestral que leur donna Ravel. En 1873 mourut le peintre aquarelliste Victor Hartmann. Un an plus tard, en janvier 1874, son ami Stassov organisa une exposition de dessins, peintures, maquettes et projets d'Hartmann. Moussorgsky imagina d'en faire une suite pour piano, suite de peintures musicales, dont certaines seraient reliées par un thème commun, la « Promenade ». Ce thème servira d'introduction à une œuvre gigantesque – terminée le 22 juin 1874 – et paraîtra sous des couleurs différentes, reflétant l'impression laissée par le tableau précédent, et donnera à toute l'oeuvre une parfaite unité. Nous sommes donc du début jusqu'à lafin dans une des salles du musée ; la « Promenade » nous conduit et nous présente les dix tableaux de cette suite.
















130225 - ECOUTE - FRANCE MUSIQUE



visuel de l'émission Le concert du soir

Le concert du soir

par Producteurs en alternance

Soirée spéciale des Victoires de la musique classique 2013

en direct du Nouvel Auditorium de Bordeaux



LES REVELATIONS :

> Révélations soliste intrumental

Émilie Gastaud (harpe)
Victor Julien-Laferrière (violoncelle)
Edgar Moreau (violoncelle)


> Révélation artiste lyrique
Julien Behr (ténor)
Sabine Devieilhe (soprano)
Florian Sempey (baryton)
 


LES NOMMES :
 

> Soliste instrumental

Nicholas Angelich • piano
Aldo Ciccolini • piano
Emmanuel Pahud • flûte

> Artiste lyrique
Philippe Jaroussky • contre-ténor
Patricia Petibon • soprano
Nathalie Stutzmann • contralto
Ludovic Tézier • baryton

> Compositeur
Karol Beffa, Concerto pour piano & orchestre (création)
Bruno Mantovani, Jeux d’eau (création)
Oscar Strasnoy, Odyssée (création pour solistes, choeurs et ensemble instrumental)

> Enregistrement
DEBUSSY, 24 Préludes - Philippe Bianconi - La Dolce Volta
LE BOEUF SUR LE TOIT - Alexandre Tharaud, Juliette, Frank Braley, Natalie Dessay, Madeleine Peyroux, Bénabar, etc. - Virgin Classics
TCHAÏKOVSKY/CHOSTAKOVITCH, Symphonie n° 5 / Ouverture fes tive - Orchestre national du Capitole de Toulouse, direction Tugan Sokhiev - Naïve


PROGRAMME MUSICAL DE LA SOIREE :
 

Brahms
,  
Danse hongroise no 5
par Renaud Capuçon

Gershwin,  
Rhapsodie in Blue (version originale à deux pianos)
par Katia et Marielle Labèque

Donizetti
L’Elixir d’amour (extr. « Una furtiva lagrima »)
par Vittorio Grigolo

J-S Bach
« Prélude » de la Suite no 1 (version à l’alto)
par Antoine Tamestit

Verdi,  
Le Trouvère (extr. « Choeur des Gitans »)
par le Choeur de l’Opéra national de Bordeaux

Rossini,  
Le Barbier de Séville (extr. « Una voce poco fa »)
par Joyce DiDonato

Rodrigo,  
Concerto d’Aranjuez
par Milos Karadaglic

Brahms,
 « Rondo alla Zingarese » – Quatuor pour piano et cordes
par Renaud Capuçon, avec David Kadouch, Adrien La Marca et Edgar Moreau

Gershwin,
 "The Man I Love"
par Alexandre Tharaud

Haendel,  
« Ombra mai fu »
par Nathalie Stutzmann

Philippe Manoury
l’ensemble baroque Orfeo 55, 
Hae-Sun Kang, les violonistes Sarah et Deborah Nemtanu...

lundi 25 février 2013

130225 - ECOUTE - Jean-Baptiste PERGOLESE - Quatre concertinos pour cordes




Jean-Baptiste PERGOLESE


CONCERTINO N° 5 EN MI BEMOL MAJEUR
Pour quatre violons, alto, violoncelle et B.C.

CONCERTINO N° 1 EN SOL MAJEUR
Pour quatre violons, alto, violoncelle et B.C.

CONCERTO EN RE MAJEUR
Pour flûte, cordes et clavecin

CONCERTINO N° 6 EN SI BEMOL MAJEUR
Pour quatre violons, alto, violoncelle et B.C.


ORCHESTRE DE CHAMBRE DE ZURICH

Sous la direction d' 
 
Edmond DE STOUTZ



Le 16 mars 1736, s'éteignait dans un couvent de Pouzzoles un jeune infirme de vingt-six ans, Jean-Baptiste Pergolese. Il mourrait seul, pauvre et méconnu. Mais « le public qui avait été si indifférent du vivant du maître, fut ému par sa destinée tragique et découvrit brusquement qu'il venait de perdre un génie » (M. Lesure). Le succès posthume fut donc immense, dans l'Europe entière.

Aujourd'hui, avec le recul du temps et les progrès de la musicologie, il est enfin possible de situer Pergolèse à sa juste place. Elle se révèle très importante. L'élégance souveraine de sa musique, l'économie de son écriture et l'équilibre de ses compositions en font un précurseur. Au moment où la musique baroque brillait de son plus vif éclat, les œuvres de Pergolèse annonçaient déjà, par leur naturelle délicatesse, la réserve pleine de mesure du classicisme.

C'est ainsi que, si la sonate baroque d'église constitue la forme esterne de ces quatre concertos, leur esprit même dépasse le style baroque, aussi bien par sa luminosité harmonique que par la clarté de son écriture contrapuntique.

Les trois Concertinos pour quatre violons, alto et violoncelle sont des œuvres d'une radieuse limpidité. L'intensité rythmique du Concertino en si bémol majeur encadre la douceur mélodieuse d'un largo enchanteur, alors que le Concertino en sol majeur introduit un allégro frémissant entre d'ardents dialogues du violoncelle et de l'alto. Le Concerto en si bémol majeur, enfin, conduit un andante et un adagio rêveurs vers un finale d'une exquise transparence.

Quant au Concerto en ré majeur pour flûte, cordes et clavecin, c'est un exemple plus parfait encore du dépassement qui caractérise l'oeuvre de Pergolèse. Précédent un aria amplement mélodique et un presto d'une étincelante virtuosité, la mélancolie de l'andante évoque déjà, prophétiquement, l'esprit du romantisme.


dimanche 24 février 2013

130224 - LECTURE - Philippe DJIAN - "Oh ..."


 

Le livre

 

Après Vengeances, Incidences, Impardonnables, ses précédents romans, Philippe Djian monte d'un cran dans l'art du titre succinct avec ce laconique "Oh...". Un titre énigmatique aussi, comme les débuts de ce récit où Michèle, la narratrice, évoque enfin son drame au bout d'une trentaine de pages : elle a été récemment violée, dans sa maison où elle vit seule depuis son divorce d'avec Richard, trois ans auparavant. Or son agresseur continue de lui adresser des messages menaçants, même s'ils ne sont pas signés, et Michèle multiplie les mesures de protection - alarme, bombe de gaz incapacitant, lampe-torche, etc. Cet agresseur cagoulé ne serait-il pas quelque auteur revanchard, qui lui en voudrait d'avoir refusé l'un de ses scénarios ? C'est son métier, lucratif, de les sélectionner pour AV Productions, la société qu'elle a montée il y a vingt-cinq ans avec son amie Ana. Décidément, la vie de Michèle va de mal en pis : Richard qui refait la sienne avec une jeunette, ce viol qui l'obsède, sa mère Irène, 75 ans, "caricature de vieille séductrice", qui insiste pour qu'elle reprenne contact avec son père, incarcéré depuis trente ans pour avoir abattu soixante-dix enfants dans un camp de vacances ; sans oublier son fils de 24 ans, Vincent, serveur chez McDo, dont elle n'apprécie pas du tout la compagne, Josie. Heureusement, Michèle peut compter sur le soutien indéfectible d'Ana, même si elle culpabilise d'avoir une liaison avec son mari Robert. Il y a aussi Patrick, son voisin, banquier, marié, très prévenant. Trop ? C'est l'hiver, Noël et la Saint-Sylvestre réservent encore leur lot de malheurs. Mais Michèle aura le mot de la fin : "Oh..." Les inconditionnels de Philippe Djian apprécieront de retrouver sa patte et son univers, où on baise, on fume et on boit pas mal - du vin blanc, des daiquiris, des gin tonic. Un roman enivrant, assurément !

130224 - CONFERENCE - Vers Jerusalem à pied




A 75 printemps, Marie-Madeleine Vigny rentre d'un périple de quelque 4 500 km, dont une partie avec son frère, pour gagner Jérusalem.

A gauche, Marie-Madeleine pendant son voyage, dont elle a ramené de nombreux présents (photo de droite) généreusement offerts par les personnes qui les hébergeaient tout au long du chemin.
Rencontre.

 
Marie-madeleine Vigny semble une retraitée tout à fait ordinaire. Pourtant, cette Annemassienne, qui a déjà fait deux fois le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, décide un jour de partir à pied pour Jérusalem, en demandant l'hospitalité. Un voyage de plus de six mois, qu'elle accomplit du 11 juillet au 5 février, seule au départ, puis avec son frère André Veyrat-Delachenal, qui l'accompagnera à partir de novembre.

Mais pour quelles raisons entreprend-on une telle aventure ? « C'est un désir de fraternité qui m'a poussé. Un besoin d'échange et de partage entre gens de religions différentes et le fait de demander l'hospitalité est la seule façon d'aller à la rencontre de l'autre » , dévoile Marie-Madeleine Vigny, « et puis nous voulions aller sur les lieux saints pour nous ressourcer. » Au travers de l'itinéraire choisi, nos pèlerins ont rencontré des chrétiens mais aussi des musulmans puisqu'ils ont fait 1  800 km en Turquie. La route partait de Vevey pour continuer par le Grand Saint-Bernard, Pavie, Lucques, Sienne, Assise, Pescara (où André a rejoint Marie-Madeleine), puis ce fut la Grèce et la Turquie : Izmir, Ephèse, Antalya, Mersin et enfin Beyrouth, Amman et Jérusalem.

Dans les pays musulmans, le pèlerinage fait parti des cinq piliers de l'Islam et accueillir des pèlerins est un honneur. Ils furent donc très bien reçus, y compris par des imams certaines fois. « La demande d'hébergement est difficile à faire au départ mais dans les villages, les gens nous posent des questions, surtout les enfants et les jeunes et c'est spontanément qu'ils se proposent après s'être concertés » , poursuit-elle, « et puis notre âge nous a été finalement utile ! » Ce voyage, que l'on pourrait croire éprouvant, s'est déroulé sans aucun incident de santé. « On a maigri mais on n'a jamais eu faim et on fait une grande confiance à la Providence », commente Marie-Madeleine, « de fait, à plusieurs reprises, on a été touchés de voir que tout s'arrangeait. Par exemple, un jour je demande du pain et la dame à qui je m'étais adressée me fait signe d'entrer chez elle et ces gens nous accueillent à leur table... » Mais quid du problème de la langue ? Nos deux marcheurs parlent, à eux deux, quatre langues : anglais, allemand, italien et grec. Et ils ont tenu à apprendre quelques mots de turc, pour faire plaisir à leurs hôtes autant que pour se débrouiller. Sur le plan pratique, chaque étape faisait en moyenne 20 à 25 km, l'essentiel des bagages était porté par un caddie à roulettes et ils étaient très équipés : sacs de couchages, petits matelas gonflables et petit réchaud (pour le cas où l'hospitalité ferait défaut), un téléphone portable et un I-Phone ont permis de rester en lien et d'alimenter le blog en cours de route. Nos deux voyageurs ont même pu faire du tourisme quelque fois, grâce à leurs hôtes, qui ont tenu à leur faire découvrir les richesses de leur région (en Jordanie par exemple). « Voyager à deux est mieux au niveau sécurité mais il faut très bien se connaître pour faire ce genre d'aventure. On n'est plus pareil quand on revient. C'est une expérience très révélatrice... » , avoue la pèlerine. Et la différence de religion ? Comme le dit Marie Madeleine, « en Italie, les personnes nous demandaient de prier pour elles. Il y a des musulmans qui nous ont dit : "Quand vous serez à Jérusalem, priez pour nous". Certains Grecs nous ont donnés de l'argent pour mettre des cierges à l'arrivée... » La tolérance est donc plus répandue qu'on ne le croit. « On reste marqués par cet accueil chaleureux en Turquie et aussi par la hauteur du mur élevé par les Israéliens à leurs frontières », ajoute Marie-Madeleine.

Et son frère, André, de conclure : « Sur la route, on a le temps réfléchir à soi-même, à ce que l'on va devenir. Pour des croyants, on se sent un peu aspiré vers l'au-delà... »

CHRISTIANE DOREAU


samedi 23 février 2013

130223 - LECTURE - Nor Eddine BOUDJEDIA - Little Big Bougnoule



 

Résumé du livre


Un homme venu d'Algérie avec sa famille s'installer en France dans les années 1950, bien intégré, architecte, se retrouve confronté un jour à la question de ses origines. Little Big Bougnoule est un conte philosophique contemporain. L'histoire du voyage qu'entreprend un jeune architecte parisien, fils d'immigrés parfaitement intégré, lorsqu'un jour il ressent le besoin de regarder en arrière pour questionner ses origines. Ce candide chercheur d'identité s'égare sous le soleil et perd, telles des peaux mortes, ses préjugés et ses illusions. Aux portes du désert, son apprentissage devient bientôt la quête de toute une génération. Au fil de ses rencontres, le migrant va retrouver peu à peu le chemin du nomade dans les labyrinthes d'une mémoire bien plus ancienne qu'il ne l'avait imaginé.

130223 - LECTURE - Ari FOLMAN & David POLONSKY - Valse avec Bachir





En 1982, Ari Folman est envoyé à Beyrouth comme jeune appelé et est témoin des massacres de Sabra et Chatila. De retour en Israël, traumatisé par ce qu'il a vu et vécu, il préférera oublier. Vingt-cinq ans plus tard, il relate sa quête des souvenirs enfouis dans le film Valse avec Bachir dont cet album est la version bande dessinée. Inclu, un entretien avec D. Polonsky.

120223 - LECTURE - GEOVOYAGE THAILANDE




PANORAMA
Un avant-goût de l'Eden

L'ACTUALITE DU PAYS

ENTRETIEN
Un maître du 7ème Art

LA CAPITALE
Le Bangkok des origines

LA SOCIETE
Au royaume des extrêmes

LES RITUELS
Encre sacrée

 LA NATURE
Les Robinsons de Khao Sok

LE PATRIMOINE
Ayutthaya sauvée des eaux


DECOUVERTE
Phuket, quand même ...

MODES DE VIE
Un sanctuaire des traditions

CARTE
Un pays en forme d'éléphant

LE GUIDE DE BANGKOK
Insolite "Cité des Anges"

LE GUIDES DES TREKS
Dans les montagnes du Nord

   LE CAHIER 
DE GEO VOYAGE

AVENTURE
La route du Nord-Ouest

CHRONIQUES

REGARD
Travelling sur New-York

A LIRE, A VOIR   












 
 


vendredi 22 février 2013

130222 - ECOUTE - Johannes Ockeghem - Deux Messes




Johannes OCKEGHEM

MISSA « MA MAISTRESSE » (plamenac 8)
Kyrie
Gloria in excelsis Deo

MISA QUARTI TONI « MI-MI » (plamenac 9)
Kyrie
Gloria in excelsis Deo
Credo in unim Deum
Sanctus
Agnus

ENSEMBLE POLYPHONIQUE DE PARIS, R.T.F.
Sous la direction de
Charles RAVIER

Jocelyne Chamonin, soprano
Joseph Sage, haute contre
André Meurant, ténor
Georges Abdoun, basse
Claude Maisonneuve et Yves Pruède, cors anglais
Pierre Poulteau, flûtes à bec ténor et basse
Christian Lardé, flûte et flûte à bec soprano
Jean Lamy, gambe
Pierre Degrenne, violoncelle
Mildred Clary, luth
Elena Polonska, petite harpe


Gothique attardé ou homme de la renaissance ; froid calculateur ou musicien passionnément expressif ; mystique éthéré ou mage inquiétant ; audacieux novateur ou dernier pilier de traditions déclinantes ; symbole de profondeur nordique ou de clarté latine ? La personnalité de Johannes Ockeghem, ce flamand de pure race dont la phase de création la plus mure se déroula pendant près d'un demi-siècle au cœur même de la France, demeure jusqu'aujourd'hui environnée des voiles de pareilles contradictions : ce « Brahms du Xvème siècle », comme le définit d'une manière si frappante son connaisseur le plus éminent, Charles van den Boren, est en effet un classique et un romantique tout à la fois !

En dehors de quelques données de base, sa vie nous est encore peu connue et si son lieu de naissance est probablement le petit village dont il porte le nom – en Flandre Orientale non loin de Termonde – l'année qui le vit naître demeure très discutée : 1440 ou 1430 ? En tous cas, on le signale comme chanteur dans le choeur de la Cathédrale d'Anvers en l'an 1444. Mais en 1448, il sert comme musicien ) la Cour de Charles 1er de Bourbon à Moulins. Et dès l'an 1452, il parvient au sommet de la réussite professionnelle lorsqu'il prend la direction de la Chapelle Royale de France. Jusqu'à sa mort, en 1496 à Tours, il conserve cette position privilégiée et sert ainsi trous souverains successifs : Charles VII, Louis XI et Charles VIII. Comme le siège de la Couronne de France se déplaçait alors constamment de l'un à l'autre des châteaux de la Loire, c'est donc plus de quatre décades qu'Ockeghem passa dans cette contrée bénie de Dieu, ce « Jardin de la France ». C'est ainsi que le seul peut-être parmi les grands Maîtres de la célèbre Ecole Flamande que l'on puisse qualifier de flamand authentique devint un vrai français d'élection, ce qui éclaire d'un jour révélateur sa personnalité riche de contrastes. Aussi, contrairement à la plupart de ses contemporains, contrairement aussi à ses grands devanciers comme Guillaume Dufay ou successeurs comme Josquin des Prez, Ockeghem ne fut pas un grand voyageur – on signale cependant un voyage en Espagne en 1470 et un autre dans sa Flandre natale en 1484 – Avant tout, la découverte décisive de l'Italie lui fut refusée, confrontation d'une importance si vitale qu'elle décida, chez tous les compositeurs qui purent la vivre, du passage au mode de pensée et d'écriture de la Renaissance.

L'influence de l'Italie a entraînée une simplification dans le domaine de la dissonance et de la symétrie périodique qui devait mener à l'équilibre un peu lisse, aux contours harmonieux de l'Ecole de Palestrina. Cet idéal de clarté, somme toute assez classique, constituait indubitablement la direction moderne, progressiste de l'époque ; preuve en soit dans les écrits théoriques d'un Tinctoris. Mais c'est précisément l'élément d'âpreté, d'asymétrie, le côté gothique du style d'Ockeghem qui nous paraissent aujourd'hui particulièrement audacieux et actuels, exactement comme dans le cas de Jean-Sébatien Bach, condamné par son époque comme gothique et rétrograde !

Par le volume, l'oeuvre que nous a laissé Ockeghem est sensiblement moins importante que celle de la plupart de ses contemporains : avec quinze Messes (certaines incomplètes), neuf motets et vingt et une Chansons, elle est logée à l'aise dans une Edition Complète comportant trois volumes seulement. La partie essentielle en est évidemment l'ensemble des Messes qui remplit la totalité des deux volumes parus à ce jour. L'immense réputation du Maître durant sa vie, - il était considéré sans conteste comme le plus grand compositeur de son époque – nous laisse supposer une œuvre beaucoup plus vaste, hélas disparue à jamais (nous connaissons les titres de quatre Messes perdues). Consolons nous du moins en constatant que presque toutes les œuvres préservées sont magistrales.

Ecrites avec soin, généralement à trois voix, d'une expression fréquemment sombre et méditative, les Chansons le cèdent en importance aux œuvres sacrées et parmi celles-ci, les Messes dominent à leur tour les Motets qui offrent pourtant maintes merveilles. C'est dans le vaste cadre de la Messe cyclique que le souffle puissant et la science architecturale grandiose de ce mystique gothique pourront se déployer le plus favorablement. Ici, les courbes mélodiques les plus hardies, d'une richesse d'invention sans limite, s'élancent et planent en totale liberté ; ici, le flux musical s'élève au delà de toute symétrie restrictive, jusqu'à la représentation de l'infini ; ici, règne un art stupéfiant de l'amplification mélodique dans l'esprit de la variation, qui annonce, à des siècles d'intervalle, l'avenir du développement thématique ; ici enfin, le compatriote d'un Jan van Ruusbroec ou d'un Thomas a Kempis prie avec la plus profonde ferveur, avec une si chaleureuse conviction et en même temps une si touchante humilité, une si bienheureuse pureté que la plupart des connaisseurs d'Ockeghem invoquent l'influence des Frères de la Vie Commune, cette confrérie mystique du Xvème siècle anversois.

Chez Ockeghem, la Missa Mi-Mi, également dénommée Quarti Toni, est une œuvre maîtresse. Alors que la majorité des quinze Messes connues sont édifiées conformément à l'usage de l'époque sur un cantus firmus – bien plus souvent d'origine profane que religieuse dans le cas d'Ockeghem-, la Missa Mi-Mi» est composée « librement », , en renonçant à tout support. Cette attitude fort progressiste pour l'époque définit Ockeghem comme un novateur audacieux. Comme « leitmotiv » de liaison à la tête de chacune des cinq parties qui composent la messe, nous ne trouvons que le saut de quinte descendante caractéristique au début de la partie basse, saut auquel l'oeuvre doit son nom (mi – la : selon les lois de la solmisation guidonienne, Mi désignait le mi dans l'hexachorde naturel mais le la dans l'hexachorde mineur). La technique du motif de tête que Dufay avait utilisée magistralement dans sa Messe « L'Homme armé » et qui se retrouve dans de nombreuses messes d'Ockeghem, subit ici une simplification qui en réduit la portée presque jusqu'au symbole. Comment le compositeur, malgré une technique motivique extrêmement ramifiée, une liberté et une indépendance absolue dans la conduite des voix, dans la rythmique et l'agogique, et en l'absence de tout élément thématique de synthèse, parvient cependant à donner une sensation de parfaite unité, c'est là un miracle auquel seul une analyse détaillée serait susceptible de rendre justice !

Il serait en effet totalement erroné de ranger cette Messe et d'autres œuvres de Ockeghem dans le domaine du style coulant, en imitation syntaxique, propre à la renaissance et qui est bien plutôt le fait d'un Jacob Obrecht, voire d'un Nicolas Gombert. Au contraire, « les voix cheminent généralement côte à côte, en relation fort libre, tantôt l'une, tantôt l'autre suscitant l'impulsion créatrice du mouvement d'ensemble ; De temps à autre, une ligne unique, abondamment ramifiée, d'une ferveur intense, apparaît au premier plan ou, au contraire, toutes les voix se rassemblent pour une paisible déclamation en accords » (H. Besseler). Comparé au style chantant de palestrina, « il règne chez Ockeghem un flux mélodique beaucoup plus mouvementé, sans les accords parfaits et les cadences dominantes qui définissent le style palestrinien ; Les enchaînements d'Ockeghem sont plus âpres, on trouve par exemple encore chez lui des quintes parallèles totalement bannies du langage de Palestrina » (H. Chr. Wolf). Ces traits d'écriture proprement gothiques nous impressionnent précisément par leur actualité et leur modernisme, tout comme la faculté, mise en relief par Ernst Krenek, que possède Ockeghem de convaincre à la fois notre esprit et notre cœur.

La Messe Ma Maistresse utilise une Chanson profane d'Ockeghem lui même comme cantus firmus. Elle se compose seulement d'un Kyrie et d'un Gloria et offre ainsi le seul exemplaire de Messe brève que l'on puisse trouver chez Ockeghem. De libres variations sur les divers motifs de la chanson s'unissent ici en un flot continu de toutes les voix, structure sonore quelque peu insolite pour notre compositeur et que la réalisation purement instrumentale met tout particulièrement en relief.

Henry Halbreich.



130222 - ECOUTE - France Musique





visuel de l'émission Le concert de l'après-midi

Le concert de l'après-midi

par Anne-Charlotte Rémond

Ludlow : Biber, Bach, Vivaldi



Jean Sébastien Bach Concerto N°1 en la mineur BWV 1041 (1717,1723)
Antonio Vivaldi Concerto en ré Majeur RV 234, L'inquietudine
Antonio Vivaldi Concerto en ré mineur Op.3 N°11, Ext. de L'estro amonico RV 565 (1711)
Heinrich-Ignaz-Franz von Biber Battalia (1673)
Jean Sébastien Bach Concerto N°2 en mi Majeur BWV 1042 (1717,1723)
 

Alastair Ross, Clavecin*
Academy Of Ancient Music
Alina Ibragimova, Direction & Violon



Concert donné le 3 mars 2012 à l'Assembly Rooms de Ludlow.

130221 - TRAVAIL - Rumilly

mercredi 20 février 2013

130220 - FILM TV - La porte du Paradis


  • Date de reprise
    27 février 2013  - Version restaurée
  • Date de sortie
    (3h 36min
  • Réalisé par
  • Avec
  • Genre
  • Nationalité

    Synopsis et détails


    Deux anciens élèves de Harvard se retrouvent en 1890 dans le Wyoming. Averill est shérif fédéral tandis que Billy Irvine, rongé par l'alcool, est membre d'une association de gros éleveurs en lutte contre les petits immigrants venus pour la plupart d'Europe centrale. Averill s'oppose à l'intervention de l'association sur le district et tente de convaincre son amie Ella, une prostituée d'origine française, de quitter le pays.
     


130220 - ECOUTE - Bedriech SMETANA - Symphonie Triomphale




SMETANA

Symphonie Triomphale

1 - Allegro vivace
2 - Largo maestroso
3 - Scherzo
Allegro vivo
Trio
Allegro moderato
4 - Finale
Allegro non troppo ma energico 
 
Orchestre Philarmonique Tchèque
sous la direction de 
Karel Sejna 



Né en 1824, Smétana fut le père de la musique tchèque moderne. La spontanéité de son talent lui permit d'exprimer l'âme de son peuple, mais son génie dépasse la simple inspiration folklorique pour atteindre à la plus universelle expression musicale. Ses poèmes symphoniques et ses opéras lui vaudront, de son vivant même, une immense popularité. Mais ce grand musicien connaîtra une fin tragique : il mourra sourd et fou, à Prague, en 1884.

La Symphonie Triomphale est la seule symphonie que Smétana ait écrite. Elle date de 1854 et les circonstances de sa composition sont liées à l'histoire tchèque. En 1848, un mouvement révolutionnaite avait soulevé Prague contre l'occupant autrichien et Smétana avait écrit des marches pour les étudiants insurgés. Le soulèvement avait été écrasé, mais le mouvement nationaliste tchèque avait repris quelque espoir lorsque fut annoncé le mariage de François-Joseph avec Elisabeth de Bavière, la charmante Sissi, et surtout le projet de l'Empereur de se faire couronner roi de Bohême à Prague.

Aussi est-ce dans un élan d'espoir que le jeune Smétana composa sa Symphonie Triomphale, avec l'intention de la dédier au souverain libérateur. Il y cite d'ailleurs le thème de Haydn qui formait la base mélodique de l'hymne autrichien.

Mais la Symphonie Triomphale fut, en fait, celle des illusions perdues : l'Empereur refusa la dédicace, le peuple tchèque demeura opprimé et Smétana, en 1856, s'exilera en Suède. De cet espoir déçu, il nous reste une oeuvre au souffle romantique où, après un allegro en forme de sonate et un adagio chantant, éclate un scherzo éblouissant et coloré que prolonge un finale d'une radieuse noblesse.

Ecrite dans la joie, la Symphonie Triomphale devait célébrer un mariage et une libération. Ce lui fut refusé, mais sa joie demeure comme l'éclatant témoignage d'une inspiration musicale généreuse.