samedi 16 février 2013

130216 - ECOUTE - Francis POULENC - Aubade et Sinfonieta




POULENC

Aubade
pour piano et dix-huit instruments

Sinfonietta
pour orchestre

Francis Poulenc, piano
Orchestre de la Société des
Concerts du Conservatoire
sous la direction de 
Georges Prêtre 

 Avec Poulenc, la musique française a réinventé, de nos jours, les vertus de son classicisme : l'ironie tendre, le naturel et l'irréprochable qualité de la matière sonore. Ainsi elle a retrouvé, plus français que jamais, son visage "le plus traditionnel et le plus neuf, le plus pur et le plus irremplaçable : celui où l'intelligence et le coeur s'équilibrent en une oeuvre humaine et transparente" (H. Halbreich).

Composée en 1929, l'Aubade est une oeuvre raffinée et musclée, d'une indéniable séduction. Elle est très significative, dans sa perfection, de la première manière de Poulenc : celle du célèbre ballet Les Biches. Ecrit pour piano concertant et un orchestre réduit à dix-huit instruments, ce concerto chorégraphique est inspiré par les tourments amoureux de le Diane chasseresse. Le ton est très particulier : c'est un mélange de désinvolture et d'élégance, de noblesse et d'impertinance. L'invention mélodique, d'une incomparable fraîcheur, y ouvre la voie à une poésie tendre et discrètement sensuelle. Oeuvre harmonieuse, Aubade évoque un mo,de de grâce et d'esprit où, même dans la volupté, l'ordre et la mesure règnent.

Malgré son titre modeste, la Sinfonietta a la durée d'une symphonie de Mozart ou de Haydn. Ecrite en 1947, c'est une oeuvre de transition entre le Poulenc de la jeunesse et celui de la maturité. Rejetant tout académisme, c'est une musique de divertissement, écrite pour plaire et qui ne craint pas de plaire. Son orchestration bondissante, d'une précision exemplaire, est riche en sonorités transparentes et chaudes. C'est le trimphe de cette "instrumentation pailletée" dont Colette disait qu'elle était "si brillante qu'on la pensa frivole". La grâce, l'impertinence et une mélancolie vite réprimée s'y allient avec le naturel le plus exquis et le plus mesuré.

Légère et grave, spontanée et raffinée, la musique de Poulenc est ici le plus limpide miroir dans lequel la France puisse découvrir son visage.

     

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