dimanche 25 novembre 2012

121125 - ECOUTE - Wolfgang Amadeus MOZART - Grande Messe en ut mineur KV 427




Wolfgang Amadeus Mozart : 

Grande Messe en ut mineur KV 427 
I. Kyrie
II. Gloria in excelsis Deo, 
Laudamus Te, 
Gratias agimus tibi, 
Domine Deus, 
Qui tollis, 
Quoniam tu solus Sanctus, 
Jesu Christe, 
Cum Sancto Spiritu, 
III. Credo in unum Deum, 
Et incarnatus est, 
IV. Sanctus
Benedictus.

Ivar Stader (soprano), 
Herta Töpper (mezzo-soprano), 
Ernst Haefliger (ténor), 
Ivan Sardi (baryton), 
Choeurde la Cathédrale Sainte-Hedwige, 
Orchestre symphonique de la radio de Berlin - Ferenc Fricsay, direction.


Grâce et suspense
 
           L'une des pages les plus célèbres du répertoire reste l'un des mystères les plus obscurs. Dans le dédale des questions qu'elle nous pose, une seule certitude : cette imposante messe inachevée, écrite à Salzbourg en 1783, est aussi le plus achevé des chefs-d' oeuvre pour l'église. Telle qu'elle nous est parvenue, la Messe en ut mineur comporte le Kyrie et le Gloria complets, deux versets du Credo ainsi qu'un Sanctus et un Benedictus dont Mozart n'a pas terminé l'orchestration.

KYRIE

           Tout commence par une marche en ut mineur, tonalité tragique qui sera celle du Concerto pour piano n°24 et plus tard de la Symphonie n°5 de Beethoven. D'un thème déclinant qui semble plier sous la croix, jaillit, forte, un Kyrie choral sur l'arpège d'ut, sorte de cri mélodieux. Ce Kyrie contrapuntique est interrompu par une soprano qui déploie son Christe sur deux octaves. Fin pianissimo

GLORIA

            Le plus vaste des sept numéros du Gloria est un "Qui tollis" à huit voix en sol mineur, scandé sur un rythme obstiné emprunté au choeur "The people shall hear" de Haendel que Mozart venait de découvrir. Avant cela, nous avons entendu une autre (peut-être à l'origine un autre) soprano escalader les vocalises d'un Laudanus Te rococo, dont l'écriture rappelle ce que le jeune Wolfgang exigeait des castrats italiens dans le motet Exsultate jubilate. La réparttion des solos ne montre-t-elle pas, d'ailleurs, à quel point Mozart pense drame ?  Un soprano, un autre, les deux (Domine Deus, concours de si bémol aigus), plus tard un trio avec ténor, enfin les qutre solistes dans la dernière pièce : architecture et suspense. Le Gloria s'achève sur une immense fugue à quatre voix, Cum Sancto Spiritu, digne de son modèle : Bach, naturellement.


CREDO

            Du Credo ne subsiste que le premier choeur, allegro maestroso (!) en trois temps figuré en anapestes "militaires", et l'aria de soprano "Et incarnatus est", définition de la grâce mozartienne (un peu d'Ilia, un peu de Konstanze), où la voix, véloce et phrasée jusqu'au contre-ut, mais aussi extatique et tendre, concerte avec trois vents solistes : la hautbois, la basson et, unique apparition au cours de l' oeuvre, la flûte.


SANCTUS

           Le Sanctus culmine dans un Hosanna étourdissant, fugué comme le Cum Sanctu Spiritu mais ici à huit voix, et repris à la fin d'un Benedictus victorieux en ut majeur où s'unissent pour la première et dernière fois les quatre solistes.



121122 - TRAJET - CRANVES-SALES - MARGNY-LES-COMPIEGNE

mercredi 21 novembre 2012

121121 - LECTURE - Jean-Marc LIGNY - Exodes



Le réchauffement climatique s’est emballé au point que la Terre devient une planète hostile à la vie. Partout la civilisation s’effondre, les hommes n’en ont plus pour longtemps, et ils le savent.
 

Va-t-on, comme Pradeesh Gorayan et sa famille, dans l’enclave sous dôme de Davos, poursuivre notre train-train comme si de rien n’était ?

Va-t-on, comme Mercedes Sanchez, en Espagne, se réfugier dans la religion et attendre des Anges venus du ciel qu’ils nous emportent au jardin d’Éden ?
 

Va-t-on, comme Fernando, le fils de Mercedes, rejoindre les Boutefeux et précipiter notre destruction dans une orgie de feu et de violence ?
 

Va-t-on, comme l’Italienne Paula Rossi, vendre corps et âme pour quelques médicaments ?
 

Va-t-on, comme Mélanie Lemoine, consacrer nos ultimes forces à sauver les derniers animaux ?
 

Va-t-on, comme le marin Olaf Eriksson et sa femme, fuir les îles Lofoten et chercher une terre un peu plus hospitalière, vierge de toute présence humaine ?

C’est le temps des exodes, et, tels des termites sur une bûche enflammée, les derniers hommes courent en tous sens pour échapper à l’enfer…

121121 - TRAJET - GRENOBLE

lundi 19 novembre 2012

121119 - LECTURE - Marguerite DURAS - Dix heures et demie du soir en été



Comme une histoire banale... L'Espagne, l’orage, la chaleur. Le crime, l'adultère, les vacances. Dans un hôtel, on s'arrête pour la nuit, la pluie est bien trop forte pour gagner Madrid. Un bruit, un fait divers. Un homme, Rodrigo Paestra, a tué sa femme et son amant. Peut-être se cache-t-il quelque part, sur les toits.

Maria, Pierre, son mari, Judith, leur fille, et Claire, une amie, sont dans cet hôtel, sous la chaleur et la moiteur de l’orage. Maria a tendance à trop boire, la douceur des manzanillas est trop forte à sa gorge. Pour Pierre et Claire, c'est la passion qui s’ébauche.
Il est dix heures et demie du soir, en été.
Maria les sait à l’agonie du désir qui s’enflamme. Elle les voit, sur le balcon. Ces gestes qui ne se contiennent plus, ces mots dont les lèvres ne sont plus une barrière… Mais aussi, elle LE voit. Rodrigo Paestra. Forme sombre enveloppée dans une couverture, sur le toit, là, en face, à l'abri de l'aurore. Tout le monde l'aime, celui-là, il a bien eu raison de faire ce qu’il a fait. Peut-être peut-elle le sauver, changer le cours de sa propre vie… Que se passerait-il si… ?

Toujours l'écriture en images, les mots qui coulent, sans réserve. Ce roman est un instant dans la vie des personnages, un instant à l'intensité canalisée, secrète. Qui change le cours de l’existence et pourtant semble la laisser identique à elle-même.
 
Quelques lignes.

« Il faut attendre encore. Et tant l’impatience de l’attente grandit qu'elle atteint son comble, et voici, un répit se produit. Une main de Pierre est partout sur ce corps d'autre femme. L’autre main la tien serrée contre lui. C’est chose faite pour toujours.

Il est dix heures et demie du soir. L’été. »

vendredi 16 novembre 2012

121116 - LECTURE - Jean GENET - Le Miracle de la Rose


Jean Genet : Miracle de la rose
1946, L’Arbalète

 

Jean Genet : voleur et écrivain ; engagé aux côtés des Palestiniens dans leur lutte durant les années 70 ou dans celle des Black Panthers à la même époque. Véritable rebelle à la société, "votre monde", comme il le jette au lecteur de manière provocante dans Miracle de la rose ou dans Journal d'un voleur. Enfant de l'Assistance publique, très tôt incarcéré en maison de correction, dans la légendaire Mettray qu'il évoque à la fois comme Enfer et Paradis perdu, Genet se définit peut-être avant tout comme celui qui est toujours "l'autre", ce qui explique ses engagements précédemment évoqués. Lorsqu'il se fait à nouveau incarcérer à la Prison de la Santé, il retrouve finalement un univers qui lui est familier, et même cher. Miracle de la rose raconte ce séjour : cellules, barreaux, latrines, matons, règlements de comptes ; tout l'univers carcéral est là, mais sublimé, transfiguré, car il est d'abord le lieu des amours, nombreuses et enivrantes, rituels masculins dont l'auteur exalte les grâces. Harcamone, Bulkaen, Divers : délinquants ou criminels, auréolés de sombre gloire, élevés au rang de mythes. Genet aime l'un puis l'autre, avec toujours, il le confesse, cet attrait pour la beauté qu'il décrit en ces termes : "l'extraordinaire évidence de ce qui avait lieu, la force de ce bonheur d'être se nomme aussi la beauté." Ainsi, le lieu de l'enfermement est prétexte à fantasmes précieusement entretenus.
Il serait quelque peu dérisoire, on l'aura compris, de chercher dans Miracle de la rose un témoignage réaliste sur la vie en prison, puisque cette œuvre, comme toutes celles de Genet, est avant tout poétique. L'enfermement, décuplant le lyrisme du narrateur, exalte la flamboyante mythologie intime de celui-ci et lui permet de reculer les limites de ses propres rêveries. Poète, Genet ne donne à voir de la prison que sa propre aventure intérieure, déclinant ses propres obsessions. Lire son œuvre - celle-ci et toutes les autres - c'est alors chercher à comprendre sans juger cette quête éperdue du Beau, cette volonté systématique et que d'aucuns pourraient estimer futile ou pesante, de faire de sa propre existence matière à légende. Mais n'est-ce pas, précisément, un des postulats possibles de la littérature autobiographique?

mardi 13 novembre 2012

121113 - LECTURE - Rainer Maria RILKE - Lettres à un jeune poète

Résumé

En 1903, Rilke répond à Franz Kappus, un jeune homme de vingt ans, élève d’un prytanée militaire, qui lui a envoyé ses premiers essais poétiques. Neuf autres lettres suivront, que Kappus publiera en 1929, trois ans après la mort de Rilke. Leur retentissement n’a fait que s’accroître depuis. Bien plus, en effet, qu’un entretien sur le métier poétique, elles forment une extraordinaire méditation sur la solitude, la création, l’accomplissement intérieur de notre être.
Cette nouvelle traduction s’accompagne ici d’essais échelonnés entre 1912 et 1919, Sur le poète, Instant vécu et Bruit originaire, ainsi que de poèmes écrits en français, à la fin de sa vie, par l’auteur des Elégies de Duino. Trois visages d’un des plus grands poètes du xxe siècle.

Présentation et notes de Hans Hartje et Claude Mouchard.

dimanche 11 novembre 2012

121111 - ECOUTE - FLEISHER, Leon


Une amitié musicale


          "Discipline de fer et énergie indomptable" : c'est par la tension de cette image que Christian Merlin, dans une discographie comparée du Concerto pour piano n°1 ,de Brahms,hissait l'enregistrement de Leon Fleisher et George Szell sur le podium des vainqueurs.Discipline, énergie ... ajoutons : tranchant. Ce tranchant propre au geste de Szell, idéalement relayé par le piano du jeune Fleisher. Tranchants l'un et l'autre, mais sans sécheresse, jamais. Et tranchant dès l'entrée en matière, renversante, où l'on mesure le savoir-faire des ingénieurs de la Columbia. Quel métier ceux-ci avaient acquis en seulement quelques années de stéréophonie!
          L'enregistrement s'effectue les 21 et 22 février 1958. Fleisher et Szell sont alors unis par une longue amitié, dont témoignent quelques photos pleines de sourires prises ces deux jours-là. Pourtant tout aurait dû séparer ces deux hommes, l'âge - une génération d'écart - et le passé. Celui de George Szell, multi-émigré depuis sa Hongrie natale jusqu'à l'Autriche, l'Allemagne et la France puis enfin les Etats-Unis, était symptomatique du parcours de tant de juifs d'Europe centrale ayant fuit les convulsions de l'Ancien Continent. Leon Fleisher, lui, alors âgé de vingt-neuf ans, était né à San-Francisco et ne connaissait la vieille Europe qu'à travers l'enseignement d'Arthur Schnabel - autre émigré célèbre. C'est précisément grâce à Schnabel, et grâce au disque, que l'étincelle entre Szell et Fleisher aura lieu. A douze ans, le jeune pianiste recevait de ses parents l'enregistrement (HMV) du Concerto n°1 de Brahms par Schnabel et Szell: "le grandiose tutti de l'ouverture est gravé pour toujours dans mon esprit. Je rêvais de jouer la pièce avec ce chef. Imaginez donc mon ivresse et ma terreur quand je fus présenté à George Szell, sa redoutable réputation l'ayant précédée aux Etats-Unis - yeux bleus, pâles mais pénétrants, lunettes aux verres épais cerclés d'or, feutre et pardessus noir. Imaginez mon excitation quand, en 1946, je jouais pour la première fois le Concerto en ré mineur de Brahms avec lui."
          Les années renforcèrent un rapport presque filial, comme l'histoire de l'interprétation n'en a pas connu beaucoup. Dans ce Concerto en ré mineur, d'abord pensé par Brahms comme une symphonie, le piano de Fleisher s'établit comme un magnifique obligato dans la définition sonore acérée de l'Orchestre de Cleveland. Le naturel des tempos, la perfection et d'abord la pertinence des détails, l'ampleur de la vision, l'unité, l'allure, sont l'évidence même.
Etienne Moreau. 



Leon FLEISHER (né en 1928)
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Johannes Brahms
Concerto pour piano n°1 en ré mineur
1 - Maestoso
2 - Adagio
3 - Rondo. Allegro non troppo


Ludwig van Beethoven
Concerto pour piano n°2 en si bémol majeur 
1 - Allegro con brio
2 - Adagio
3 - Rondo. Molto allegro


Leon Fleisher (piano)
Orchestre de Cleveland, George Zcell.
Enregistré en 1958 et 1961.  
   


121111 - LECTURE - TELERAMA Spécial BARBARA


          Du plus loin que nous revienne l'ombre de nos amours anciennes flotte une chanson de Barbara, femme-piano, miroir de nos drames, écho de nos âmes.
           Un numéro qui ravive nos émotions, sur lequel plane une petite cantate sur les bonheurs douloureux et les heureuses cicatrices.


          A l’occasion des 15 ans de la mort de Barbara, Télérama réédite son hors-série.

121110 - FILM TV - CLEMENCEAU

 

Informations détaillées

Genre : Téléfilm historique
Origine :
Français
Acteur / rôle :
Pascal Elso
 :Paul Deschanel
Jacques Bonnaffé
 :Raymond Poincaré
Albert Delpy
 :Claude Monet
Marc Citti
 :Georges Mandel
Didier Bezace
 :Clémenceau
Thierry Gibault
 :Mordacq
Grégory Gadebois
 :Georges Wormser
Monia Chokri
 :Charlotte Beauséjour
Réalisateur :
Olivier Guignard  

Musique : Eric Neveu

 

Synopsis de Clémenceau

 

En 1924, une jeune journaliste québécoise vient en France pour enquêter sur le héros de la guerre, Clémenceau, qui était encore président du Conseil quatre ans auparavant. Pourtant, en 1917, rien ne pouvait laisser prévoir que celui qu'on surnommait déjà «le Tigre» reviendrait un jour au pouvoir. Cette année-là, les Alliés sont battus sur tous les fronts. Les troupes allemandes, après avoir subi quelques revers, menacent à nouveau Paris, tandis que l'armée française subit une vague de mutineries. La IIIe République aux abois a besoin d'un sauveur. Bien qu'il le détestent, les gouvernants décident alors de s'en remettre à Clémenceau, qui redevient président du Conseil... 

 

La critique TV de TELERAMA

du 10/11/2012

 

1T
          Février 1924. Charlotte, jeune journaliste québécoise, entreprend d'écrire une biographie de Georges Clemenceau, homme politique aux multiples facettes. Au soir de sa vie, mais toujours alerte, le « Père la victoire » accepte dans un premier temps de raconter son retour au pouvoir en novembre 1917, à 76 ans. La France est alors au bord du gouffre : les Allemands menacent Paris, les mutineries se multiplient dans l'armée. Appelé à la présidence du Conseil par Poincaré, Clemenceau, par­tisan de la guerre jusqu'au bout, forme un gouvernement de choc dont le programme tient en un mot d'ordre : vaincre. Défaitistes et « traîtres de l'arrière » sont alors pourchassés...

          Ce seul épisode de la carrière du Tigre, moment clé où se jouent le destin de la France et celui d'un homme autant haï qu'admiré, aurait suffi à nourrir la fiction en enjeux dramatiques forts et à faire surgir les apparentes contradictions d'une personnalité singulière, anticonformiste. Au lieu de cela, le scénario s'éparpille, à vouloir trop en dire, à croiser les époques et les faits (le scandale de Panamá, l'affaire Dreyfus...) à coups de flash-back et de dialogues qui ressemblent à des abrégés de cours d'histoire.

          Entravée par cette rigueur documentaire, la vie, elle, peine à s'imposer, malgré l'interprétation convaincante de Didier Bezace, une réalisation soignée et une utilisation judicieuse des images d'archives.

Isabelle Poitte



121110 - LECTURE - Jacques CHESSEX - L'Interrogatoire

 

L'Interrogatoire, 

de Jacques Chessex

           Avez-vous déjà essayé, seul, d’être franc envers vous ? De faire appel à l’Inquisiteur qui sommeille en vous, qui vous connaît et que vous ne pourrez pas longtemps berner ? Parce qu’il était né dans une famille protestante, et parce qu’il admirait Rousseau, c’est ce défi - absurde et nécessaire - que relève Jacques Chessex, dans l’espoir non de le tenir, mais de se confronter avec ce que Starobinski appelait « la transparence et l’obstacle ». Divisé en grands thèmes comme « l’orgueil », « le vice » ou « le suicide », cet examen de conscience n’évite aucun sujet. « Dès les premiers mots qu’elle a dits, la voix questionne, je réponds. C’est la loi d ’Interrogatoire . » Le cahier des charges est simplissime ; mais qui pourrait s’y conformer ? Chessex s’y essaie : il évoque ses problèmes d’alcoolisme, ses doutes - et sa foi - concernant l’écriture, ses questionnements devant les hommes et devant Dieu, son désir pour sa compagne, de quarante ans sa cadette. Que ce soit à travers sa propre oeuvre il revient longuement sur Un Juif pour l’exemple ou par les écrits de Heidegger ou de Flaubert, Chessex interroge également la littérature, sans fard ni coquetterie. Les plus belles pages sont alors celles qui tentent de percer le mystère de l’écriture, et la manière dont l’écrivain tourne autour d’un sujet, lentement, avant de le choisir - ou d’être choisi par lui. Puisqu’il s’agit de tout dire, le lecteur trouvera également dans ces pages bon nombre d’aveux sexuels ; mais ils sont de peu d’importance. Il faut les entendre comme des signes de sincérité, qui dévoilent le grand désir de transparence chez l’écrivain. Par eux, Chessex tient à nous assurer de la véracité de ses autres chapitres. Cela aussi, Chessex l’apprit de Rousseau. À de rares - très rares - moments, cela sent un peu l’exercice et la pose : mais c’est que Chessex joue avec le feu. On connaît la phrase de Lacan : « Je dis toujours la vérité : pas toute, parce que toute la dire, on n’y arrive pas... » C’est cette volte-face qui resurgit dans L’Interrogatoire ; le même échec induit la même gloire. « "C’est ta conscience qui te le dira." Combien de fois ai-je entendu ce propos trop simple, apparemment trop transparent, pour ne pas me sentir cloué par sa ferme et calme horreur ! » 

           La vérité est toujours simple, mais elle n’est pas de l’ordre du savoir, car elle est pleine et totale. Elle effraie comme un bloc d’abîme et de nuit. Jacques Chessex tente de la découvrir ; mais ce qu’il découvre surtout, et qui fait la valeur de son livre, c’est qu’à tant désirer la transparence, on n’entend plus rien de ce que l’autre disait. La transparence est un obstacle. Changement de rôle : l’inquisiteur s’inquiète. « Vous n’avez rien dit de Dieu, ou si peu, rien de l’amour, rien de la peur... » Chessex lui répond : « Vous auriez dû écouter mieux. » Ou comment un livre posthume nous invite à ouvrir tous les autres livres de son auteur.

121110 - TRAVAIL - CLUSES

121109 - TRAVAIL - CLUSES

mercredi 7 novembre 2012

121107 - FILM TV - Chatroom

  • Date de sortie
    (1h 27min
  • Réalisé par
  • Avec
  • Genre
  • Nationalité
     

    Synopsis et détails

    Interdit aux moins de 12 ans
    William, 17 ans, solitaire, passe son temps sur internet et ouvre un forum de discussion pour les adolescents de sa ville.
    Rejoints par Eva, Emily, Mo et Jim, tous vident leurs sacs sur leurs parents, leurs soi-disant amis, leurs émois, leurs traumatismes. William, très à l’écoute, les conseille et les incite à s’affranchir de leurs problèmes par l’action…
    Aucun d’eux ne sait que dans la vie réelle William est un adolescent perturbé, et qu’il est déterminé à influencer le groupe sur son Chatroom « à la vie - à la mort »...

mardi 6 novembre 2012

121006 - FILM CINEMA - Astérix et Obélix: au service de Sa Majesté

  •  
  • Date de sortie
    (1h 49min
  • Réalisé par
  • Avec
  • Genre
  • Nationalité

    Synopsis et détails


    50 avant Jésus Christ. César a soif de conquêtes. A la tête de ses glorieuses légions il décide d'envahir cette île située aux limites du monde connu, ce pays mystérieux appelé Brittania, la Bretagne.
     

    La victoire est rapide et totale. Enfin... presque. Un petit village breton parvient à lui résister, mais ses forces faiblissent. Cordelia, la reine des Bretons, décide donc d’envoyer son plus fidèle officier, Jolitorax, chercher de l’aide en Gaule, auprès d’un autre petit village, connu pour son opiniâtre résistance aux Romains…
     

    Dans le village gaulois en question, Astérix et Obélix sont déjà bien occupés. Le chef leur a en effet confié son neveu Goudurix, une jeune tête à claques fraîchement débarquée de Lutèce, dont ils sont censés faire un homme. Et c'est loin d'être gagné.
     

    Quand Jolitorax arrive pour demander de l'aide, on décide de lui confier un tonneau de potion magique, et de le faire escorter par Astérix et Obélix, mais aussi Goudurix, car ce voyage semble une excellente occasion pour parfaire son éducation. Malheureusement, rien ne va se passer comme prévu...

121106 - ECOUTE - Jules MASSENET - Werther




Diapason de novembre 2012
Critique de François Laurent
Page n° 76
Format : 2 CD Digipack
Durée totale : 02:32:00

Enregistrement : 1931
Lieu : Paris
Pays : France
Prise de son : Stéréo

Label : Diapason
Référence : DIAP041

Date de sortie : 01/11/2012

Genre : Classique
Jules Massenet : Werther.

Georges Thill (Werther), Ninon Vallin (Charlotte), Germaine Féraldy (Sophie), Marcel Roque (Albert), Armand Narçon (le Bailli), Henri Niel (Schmidt), Louis Guénot (Johann), La Cantoria, Chœur et orchestre de l'Opéra de Paris - Elie Cohen, direction.

lundi 5 novembre 2012

121106 - FILM TV - Le Rite


  • Date de sortie
    (1h 52min
  • Réalisé par
  • Avec
  • Genre
  • Nationalité
     

    Synopsis et détails

    Interdit aux moins de 12 ans
    Le jeune séminariste américain Michael Kovak se rend au Vatican pour y étudier les rites de l’exorcisme. Féru de psychologie, il nourrit de sérieux doutes à l’égard de ces pratiques anciennes, et juge que la «possession» relève de la psychiatrie plutôt que de la démonologie. Il se heurte périodiquement à ses formateurs jusqu’au jour où ceux-ci l’adressent au Père Lucas, ecclésiastique légendaire qui a pratiqué avec succès des centaines d’exorcismes. Au contact de ce mentor au comportement abrupt et déroutant, Michael commence à se déprendre de ses préjugés. Un cas se présente bientôt à lui, dont la violence terrifiante va le forcer à se remettre en question…
     

dimanche 4 novembre 2012

121104 - LECTURE - Michel TREMNLAY - Le cahier noir


 

Le cahier noir – Michel Tremblay [2003]

« La honte est une bête qui possède plusieurs têtes, je le sais depuis mon enfance, par la force des choses, à cause de ce que je suis. »
En 1966, au cœur du quartier latin de Montréal, Céline Poulin sert de nuit des hamburger platters à la faune exotique (étudiants paumés, travestis, guidounes et folles) de la Main, boulevard mal famé. De jour, elle gère sa calamiteuse famille : une mère alcoolique, un père végétatif, et deux sœurs cadettes adolescentes. Lassée de cette vie morne, Céline rêve qu'il lui arrive enfin "quelque chose". Et en acceptent d'aider une étudiante à préparer son audition pour jouer dans Les Troyennes d'Euripide, elle met en marche une bombe à retardement qui va bouleverser sa vie...
Premier tome de la trilogie des cahiers de Céline, ce cahier noir est le journal-confession de l'héroïne narratrice. C'est le cahier de la honte d'être différent, mais aussi celui d'une lente transfiguration vers l'émancipation. Car si, au début du récit, Céline confie à son cahier son désarroi, sa frustration, sa colère et sa honte face aux humiliations quotidiennes subies, liées à sa différence, petit à petit, à force d'épreuves, de rencontres, de hasards et de quiproquos, elle va apprendre à s'assumer et même à faire une arme de sa particularité.
Ce cahier noir est aussi une exploration des relations mère-fille dans un rapport d'animosité, de rejet réciproque et même de torture psychique. La mère de Céline, tenant sa fille pour responsable des déceptions et échecs de sa vie, en est devenue acerbe, manipulatrice, tyrannique et destructrice, dénigrant perpétuellement sa fille. Quant à Céline, peu sure d'elle et profondément blessée par le rejet de sa mère, elle espère malgré tout, encore, une parole, un geste, une preuve d'amour... Jusqu'au moment où, à force de fréquenter diverses marginalités, Céline en vient graduellement à accepter la sienne et arrive enfin à s'affranchir d'un milieu familial malsain qui l'a toujours dénigrée à cause de sa différence.
Ce cahier noir est encore un récit sur l'envie et la nécessité d'écrire et la passion du théâtre. Le théâtre est en effet au centre du récit, une troupe d'amateurs montant Les Troyennes d'Euripide. En mettant cette pièce en parallèle avec l'évolution de Céline, Michel Tremblay en souligne la modernité et en donne une vision universelle qui transcende les deux mille quatre cents ans qui nous séparent de son écriture.
Enfin, dans ce cahier noir, Michel Tremblay donne la parole à des personnages extravagants, plus grands que nature, drôles et attachants, mais qui tous cachent, derrière leurs vies de comédie, des tragédies personnelles. Michel Tremblay dresse avec tendresse les portraits vivants et touchants de ces êtres "à la marge" qui n'agissent pas selon les règles établies. Et comme souvent chez Michel Tremblay, la solidarité des faibles et des démunis est au cœur de son récit et lui confère une belle humanité !

121104 - TRAJET - LE CHEYLAS - CRANVES-SALES

121104 - LECTURE - Charles BAUDELAIRE - Les fleurs du mal



LES FLEURS DU MAL

RELIQUAT ET DOSSIER
DES FLEURS DU MAL

Projets de préfaces

Première version de la Dédicace

Bribes

Projets d'un épilogue pour l'édition de 1861 

Le Procès des Fleurs du Mal
Introduction et note des articles justificatifs
Notes pour mon avocat 
 

samedi 3 novembre 2012

121103 - LECTURE - Charles BAUDELAIRE - Les fleurs du mal






LES FLEURS DU MAL





LES EPAVES



I - Le coucher du soleil romantique



PIECES CONDAMNEES (RE)TIREES
DES FLEURS DU MAL



II - Lesbos
III - Femmes Damnées (Delphine et Hippolyte)
IV - Le Léthé
V - A celle qui est trop gaie
VI - Les bijoux
VII - Les métamorphoses du vampire




GALANTERIES



VIII - Le jet d'eau
IX - Les yeux de Berthe
 X -  Hymne
XI - Les promesses d'un visage
XII - Le Monstre (ou le paranymphe d'une nymphe macabre)
XIII - Franciscae meae laudes 



EPIGRAPHES



XIV - Vers pour le portrait de M. Honoré Daumier
XV - Lola de Valence 
XVI - Sur Le Tasse en Prison d'Eugène Delacroix



PIECES DIVERSES



XVII - La voix
XVIII -  L'imprévu
XIX - La rançon
 XX - A une malabaraise



BOUFFONNERIES


XXI - Sur les débuts d'Anina Boschetti 
 au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles 
XXII - A M. Eugène Florentin, 
A propos d'un importun 
qui se disait son ami 
XIII - Un cabaret folâtre
sur la route de Bruxelles à Uccle