dimanche 7 juillet 2013

130707 - ECOUTE - HAYDN - Deux symphonies


Joseph HAYDN






DEUX SYMPHONIES

Symphonie en ré majeur n°101 « L' Horloge »
Symphonie en sol majeur n°94 « Surprise »


ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE PRAGUE
sous la direction de
Martin Turnovsky




HAYDN n'est certainement pas le seul maître du 18° siècle dont la liste des œuvres atteigne un chiffre étonnamment élevé et difficilement compréhensible pour les auditeurs d'aujourd'hui. Ce fait constitue sans doute encore une survivance de l'héritage de l'époque baroque où les musiciens travaillaient généralement aux services de seigneurs ecclésiastiques ou séculiers, faisant partie d'un orchestre seigneurial ou étant attachés à une tribune d'église ; dans les deux cas, il fallait préparer, pour chaque dimanche, pour chaque fête et pour chaque occasion exceptionnelle, des compositions nouvelles. Il s'y agissait donc, au fond, d'oeuvres de circonstance et il est évident que, dans les conditions données, seuls les compositeurs de très grand talent étaient en mesure de produire des œuvres impeccables au point de vue technique et formel et dotées, en plus, d'une profondeur de pensée et d'une véritable originalité d'invention. Quoique Joseph HAYDN appartienne, sans conteste, au nombre de ces personnalités exceptionnelles, il est certain que beaucoup de symphonies qu'il composa pour l'orchestre du prince ESTERHAZY dont il était le directeur – le nombre dépasse 90 ! - contiennent des endroits qui n'offrent aucun intérêt spécial et ne témoignent que d'une grande routine professionnelle du compositeur. Sur le plan du contenu musical, la production symphonique ne ressemblait pas non plus, à l'époque de HAYDN, à ce que n,ous avons l'habitude de comprendre aujourd'hui sous ce terme, n'ayant été, alors, qu'une sorte, un peu plus élevée, de musique d'agrément. Ce ne fut qu'après 1790, lorsqu'il fut libéré des fonctions à la cour du prince ESTERHAZY, que HAYDN réussit à imprimer à ses œuvres symphoniques un caractère nouveau et à les doter d'un contenu orienté, n'ayons pas peur de le dire, vers des buts plus élevés. L'exemple de la grande oeuvre de MOZART, close, à cette époque même, par la mort prématurée du maître, y joua certainement un rôle décisif.

Quoiqu'il en soit, les 12 dernières symphonies de HAYDN, composées pendant son double séjour à Londres (en 1790-92 et en 1794-95) représentent les sommets de la production symphonique et de la symphonie classique en général.

La Symphonie en sol majeur, N°94, a été exécutée pour la première fois pendant le premier séjour de HAYDN à Londres. Son premier mouvement, écrit en forme de sonate, est basé sur un thème expressif, faisant fonction du thème principal, alors que le second thème, assez indéterminé, reste plutôt à l'arrière-plan. Le deuxième mouvement de la Symphonie est très connu. Le matériel musical dont il se compose fut repris par HAYDN dans le grand air de son oratorio bien connu « Les quatre saisons de l'année ». Le simple thème de ce mouvement, composé de huit mesures et dont la mélodie repose sur l'accord de quinte, est terminé par un accord inattendu dont le « forte » est encore renforcé par un coup de timbales. Cet effet, assez original à l'époque de HAYDN, valut à la Symphonie le nom de « Symphonie du coup de timbales » ou aussi celui de « La Surprise ». Dans la Symphonie N°101 (qui date du second séjour de HAYDN à Londres) le mouvement lent, très beau et très expressif, écrit en forme de variations, nous réserve également une surprise : avant de pouvoir goûter le charme original de son thème, nous entendons, en effet, un rythme staccato qui rappelle réellement le tic-tac d'une horloge. Le troisième mouvement de chacune des deux symphonie est constitué par un menuet traditionnel et le mouvement final couronne, dans les deux cas, heureusement l'architecture des œuvres. Le finale de la Symphonie N°94 adopte même de nouveau la forme sonate, et, dans les variations ainsi que dans un épisode fugué du finale de la Symphonie N°101, HAYDN parvient à un langage sérieux et lapidaire qui fait déjà présager celui de BEETHOVEN.


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