lundi 24 juin 2013

130624 - ECOUTE - MOZART - Sérénade Haffner


Wolfgang Amadeus MOZART






SERENADE HAFFNER
K 250

Suzanne Lautenbacher, violon
ORCHESTRE DE L'ETAT DU WURTEMBERG
sous la direction de
Ferdinand Leitner




MOZART vient d'avoir vingt ans quand, en juillet 1776, il composé la Sérénade en ré majeur K 250, pour le mariage d'Elisabeth HAFFNER, fille du bourgmestre de Salzbourg. C'est l'oeuvre la plus importante de cette longue année 1776, la seule durant laquelle le compositeur ne quittera pas Salzbourg un seul jour

Aussi, dans cette page de circonstance aux dimensions symphoniques, passe le souffle d'une jeunesse qui aspire à s'évader hors du monde confiné d'une petite ville et des facilités d'un style galant.

La Sérénade HAFFNER débute par un allegro maestroso, véritable prélude d'une solennité toute nuptiale, auquel succède un concerto intercalaire, pour violons, en trois parties. Un andante, d'abord, où le chant mélodieux de l'instrument soliste se déploie comme un lied et conduit, insensiblement, à l'extraordinaire lyrisme d'un menuet, page exquise et émouvante à la fois, dont on ne sait jamais si elle est chant d'amour ou confidence pathétique. Mais, avec un rondo allègre, le concerto intercalaire s'achève dans une joie aimable, qui a l'aisance désinvolte d'une pirouette narquoise. La sérénade proprement dite débute alors par un menuet galant, d'une mélancolie délicieuse et délicatement superficielle. Et, de nouveau, le lyrisme monte : à travers l'exubérance thématique d'un andante fascinant et surtout, après la pause charmante d'un menuet, dans l'adagio qui ouvre le finale. Sa gravité bouleversante est un des sommets de l'expressivité mozartienne. Mais la discrétion l'emporte, clôt la confidence tout juste murmurée, et la sérénade s'achève, comme une joyeuse kermesse, dans l'allégresse des rythmes de chasse.


Ainsi, toute la perfection du style galant est-elle servie ici, avec une souveraine élégance. Mais, au-delà de cette grâce aisée, s'impose cette suprématie dans la poignante discrétion de l'indicible suggéré, qui est le vrai et le lumineux miracle mozartien.

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