lundi 10 juin 2013

130610 - OPERA - DVORAK - RUSALKA








Rusalka, B. 203 (op. 114) 
est l'opéra majeur d'
Antonín Dvořák.

Il a été ressenti à sa création le 31 mars 1900 à Prague comme un opéra national. Quelques airs sont en effet similaires à des mélodies folkloriques, on y retrouve quelques harmonies typiques de la musique tchèque, le livret ressemble aux ballades tchèques de Karel Jaromír Erben, mais surtout, la mélodie et les paroles en tchèque correspondent parfaitement.

Le livret a été écrit par Jaroslav Kvapil, qui s'est inspiré du conte La Petite Sirène d'Hans Christian Andersen. Il met en scène Rusalka, une créature des eaux, qui avoue à son père l'Ondin (qui ici n'est pas maléfique comme l'Ondin du poème symphonique du même compositeur) qu'elle est amoureuse d'un prince. Elle fait part de ses sentiments à la lune dans un air très célèbre, puis va voir la sorcière Jezibaba, où elle accepte d'être muette en échange d'un amour possible avec le prince. Mais celui-ci s'intéresse à une princesse étrangère et la délaisse. S'ensuivra une fin tragique pour Rusalka et le prince pris de remords.

La dynamique de l'œuvre est intéressante. Le premier acte contient quelques crescendi qui reflètent l'amour naissant entre Rusalka et le prince. On peut aussi identifier 4 accords clairs au premier acte, qui sont associés aux mots âme, amour, et mort (accords majeurs) et péché (accord mineur). En revanche, au second acte, les accords majeurs sont toujours détruits par une suite d'accords mineurs, signe des complications tragiques qui arrivent.

Le succès de l'opéra fut immédiat. En revanche, il fallut attendre 1982 pour une création française, à Marseille, et encore vingt ans pour une création lyonnaise et parisienne.





juin 2013 : Jeudi 13 19h30, Dimanche 16 15h, Mercredi 19 19h30, Vendredi 21 19h30, Lundi 2419h30, Jeudi 27 19h30

Production du Salzburger Festspiele

Direction musicale Dmitri Jurowski
Mise en scène Jossi Wieler, Sergio Morabito
Décors Barbara Ehnes
Costumes Anja Rabes
Lumières Olaaf Frese
Vidéo Chris Kondek
Choeur Ching-Lien Wu

L'Esprit des eaux Alexei Tikhomirov
Rusalka Camilla Nylund
Jezibaba Birgit Remmert
Le Prince Ladislav Elgr
La Princesse étrangère Nadia Krasteva
Une dryade Elisa CenniStephanie LauricellaIsabelle Henriquez
Le Chasseur Marc Scoffoni

Orchestre de la Suisse Romande et Chœur du Grand Théâtre

Tarifs : de 26 à 289 €

Sous réserve de modifications

Argument

Acte I

Une nuit au clair de lune. Trois nymphes excitent l’esprit du lac par leurs taquineries puis l’abandonnent, humilié. Alors qu’il déplore la perte de sa jeunesse, Rusalka apparaît devant lui et le supplie de l’autoriser à quitter son royaume des eaux : tant qu’elle sera nymphe, l’homme qu’elle aime en secret ne pourra pas la voir. C’est pourquoi elle aspire à la condition humaine en étant prête, pour connaître le bonheur de l’amour, à devenir mortelle. En vain l’esprit du lac cherche à la dissuader de rejoindre le monde des humains, inconstants par nature. En désespoir de cause, il lui recommande de s’adresser à la sorcière Ježibaba.

Restée seule, Rusalka supplie la lune de lui venir en aide. Elle court ensuite chez Ježibaba, et lui demande de la métamorphoser en femme coûte que coûte. La sorcière critique violemment le voeu de Rusalka et pose de cruelles conditions : si son amour humain est déçu, son amant mourra et elle sera maudite à jamais. De plus, en tant que femme, Rusalka sera muette. Persuadée que son amour l’emportera sur toutes les malédictions, Rusalka accepte ces termes. Ježibaba prépare la potion magique et la verse à Rusalka tandis que retentit au loin la plainte de l’esprit du lac.

À la pointe du jour, le prince approche avec ses chasseurs. Sous l’emprise d’un charme étrange, il éloigne de lui ses compagnons de chasse. Rusalka lui apparaît comme en un rêve. À sa vue, le prince est plongé dans un ravissement profond et lui avoue sa flamme. Incapable de prononcer le moindre mot, Rusalka tombe dans ses bras. Des gémissements s’élèvent des eaux. 

Acte II

À la cour, on prépare les fiançailles du prince. Les cancans vont bon train et le mystérieux objet de son amour est dénigré. Sa fiancée est vue comme une créature étrange et l’on croit sa passion inspirée par des puissances maléfiques. Quand le prince apparaît avec Rusalka, tous prennent la poudre d’escampette. Le prince est amoureux fou, mais la froideur apparente et le mutisme de Rusalka mettent ses sentiments à rude épreuve.

Une princesse étrangère, qui fait son apparition à la fête, observe le couple et s’interpose. Elle tente de séduire le prince et insinue que sa fiancée muette exerce sur lui une influence néfaste. Ébranlé, le prince offre son bras à la princesse étrangère et abandonne Rusalka à son désespoir.

Pendant la fête, le prince tombe sous le charme de la princesse, négligeant tout à fait Rusalka. Celle-ci regrette amèrement d’avoir quitté le monde de l’esprit du lac et l’appelle au secours. L’esprit du lac ne peut que déplorer le sort tragique de Rusalka : elle ne peut être ni femme ni nymphe et n’appartient plus à aucun monde. Entre-temps, le prince et la princesse étrangère échangent des mots doux. Lorsqu’il l’étreint, Rusalka se précipite vers lui et se jette à ses pieds. Le prince prend peur et la repousse, éveillant ainsi le courroux redoutable de l’esprit du lac. Celui-ci annonce au traître une mort précoce et entraîne Rusalka au fond de l’eau. Pétrifié de peur, le prince implore l’aide de la princesse étrangère. Mais celle-ci est arrivée à ses fins ; avec morgue, elle se rit de l’inconstant et le laisse seul. 

Acte III

Une nuit au clair de lune. Rusalka erre sous l’aspect d’un feu follet dans un monde intermédiaire entre l’être et le néant. Brisée par la perte de sa jeunesse et de son amour, elle aspire en vain à la mort. Ježibaba entend sa plainte et lui fait comprendre, non sans ironie, qu’elle ne pourra se libérer de la malédiction qu’en versant le sang du prince de ses propres mains. Ježibaba lui tend une arme mais Rusalka la rejette, horrifiée : plutôt souffrir à jamais que tuer son amant. Raillant sa faiblesse, la sorcière s’en va.

Désespérée, Rusalka cherche ses soeurs, mais celles-ci la repoussent. Les nymphes chantent et dansent une joyeuse ronde, cherchant comme de coutume à taquiner l’esprit du lac. Tourmenté par le sort de Rusalka, celui-ci n’a plus le coeur au batifolage et les rabroue. Autour de lui, tout devient triste et sombre. Les nymphes fuient l’obscurité.

Désespéré, le prince cherche Rusalka. Elle lui apparaît sous l’aspect d’un feu follet et le prince implore son pardon. Elle le prévient qu’il mourra s’ils s’embrassent, mais le prince continue de la supplier. Finalement, un baiser passionné les unit et le prince expire dans ses bras. L’esprit du lac déplore ce sacrifice inutile, Rusalka embrasse le prince une dernière fois et disparaît.








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