130605 - ECOUTE - Claude DEBUSSY - Les Trois Sonates et le Syrinx

Claude DEBUSSY

LES TROIS SONATES ET LE SYRINX

Sonate n°1 pour violoncelle et clavecin

Sonate n°2 pour flûte, alto et harpe

Sonate n°3 pour violon et piano

Syrinx pour flûte seule

Henri Honegger, violoncelle

Noël Lee, piano

Christian Larde, flûte

Depuis le Quatuor de jeunesse, écrit en 1893, DEBUSSY était resté étranger à la musique de chambre instrumentale. Mais lorsque, au sommet de sa carrière, il voulut sublimer son message, c'est vers elle qu'il revint.

Il se découvrait alors une étroite affinité avec les maîtres français du XVIII° siècle, et voyait dans leur limpidité le moyen d'exorciser, enfin, les œuvres solennelles nées du romantisme allemand. La guerre venue, le patriotisme s'ajoutant à cette attirance, DEBUSSY décida de retrouver les sources de la musique française et, simultanément, de réaliser son rêve d'une musique pure, d'un esprit tout nouveau. Comme jadis COUPERIN et RAMEAU, il rechercha « la fantaisie dans la sensibilité » et ainsi naquirent les trois Sonates.

La Première Sonate, pour violoncelle et piano, fut écrite durant l'été de 1915. Classique de forme, unissant la nostalgie à l'humour, elle exploite toutes les ressources expressives, de timbre et de tessiture, du violoncelle et lui confie un chant délicatement poétique.

La Seconde Sonate, pour fl^te, alto et harpe, date d'octobre 1915 et est colorée des teintes mélancoliques de l'automne. Quintessence de l'art poétique debussyste, elle demeure pour beaucoup son chef-d'oeuvre suprême.

Mais il semble bien que ce soit la Troisième Sonate, écrite pour violoncelle et piano au printemps 1917, qui constitue le sommet de l'oeuvre. Jamais DEBUSSY n'a été plus chaleureusement passionné, plus riche de fantaisie souple et diverse. Par l'harmonieuse fusion des deux instruments, il renouvelle le miracle mozartien.

Complétées, dans ce disque, par l'exquis Syrinx pour flûte seule de 1913, ces Sonates constituent le testament artistique d'un Maître fauché en pleine floraison créatrice. Elles comptent parmi les plus grandes pages de la musique française.