jeudi 18 avril 2013

130417 - ECOUTE - MENDELSOHN - Le Songe d'une nuit d'été



Felix MENDELSOHN-BARTHOLDI






LE SONGE D'UNE NUIT D'ETE,
musique de scène op. 61
1 - Ouverture - Allegro di molto
2 - Scherzo - Allegro vivace
3 - Marche des Elfes - Allegro vivace
4 - Chœur des Elfes  "Ye spotted snakes"
5 - Intermezzo - Allegro con appassionato
6 - Nocturne - Con molto tranquillo
7 - Marche nuptiale - Allegro vivace
8 - Marche funèbre - Andate comodo
9 - Danse hongroise
10 - Finale : "Through this house give
glimm'ring light"

Heather Harper, soprano
Janet Baker, mezzo-soprano
Chœur et Orchestre Philharmonia
sous la direction de
Otto Klemperer


OCTUOR A CORDES, op. 20
1 - Allegro moderato ma con fuoco
2 - Andante
3 - Scherzo. Allegro leggierissimo
4 - Presto

Arnold Belnick, Jascha Heifetz,
Israel Baker, Joseph Stepansky, violons
Virginia Majewski, William Primrose, altos
Gabor Rejko, Gregor Piatigorsky,
violoncelles

          1826, MENDELSOHN a dix-sept ans. Il vient de découvrir SHAKESPEARE, dont il récite les œuvres avec ses amis dans le grand jardin de la propriété berlinoise de ses parents. Une idée surgit, comme une évidence: le jeune homme va mettre en musique Le Songe d'une nuit d'été, au travers d'une Ouverture autonome. Les fanfares du Duc d'Athènes, le léger crépitement des elfes, les braiements du pauvre Bottom métamorphosé en âne ... mais divinement choyé par Tatiana ensorcelée : toute la fantaisie de la pièce pétille en dix minutes d'une absolue poésie. Une année après l'éclosion du génial Octuor à cordes, le miracle se reproduit, l'œuvre est parfaite. A tel point que, en 1843, lorsque MENDELSOHN la complète par une musique de scène à la demande de l'excentrique roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, aucune différence de style n'est apparente.
 
          Chaque numéro est destiné à un moment précis. Un Scherzo aérien fait écho aux batifolages du lutin Puck, avant que les fées n'entrent en scène avec une marche puis une berceuse chantée à leur reine Titania - fées divines dans l'enregistrement de KLEMPERER, qui avait pu réunir HARPER et BAKER ! Suivent un Intermezzo fiévreux, qui décrit l'angoisse des quatre amants perdus dans la forêt (Puck y a mis son grain de sel!), et un délicieux Nocturne, accompagnant le repos des protagonistes sous l'oeil du lutin. La célébrissime Marche nuptiale sonne alors pour annoncer, dans une joyeuse solennité, les noces du duc d'Athènes avec Hippolyte, puis c'est une autre marche, funèbre cette fois, qui pleure la mort de Pyrame - mort de pacotille, dans la pièce de théâtre que les artisans ont monté pour le Duc. Les braiements de Bottom reviennent avant un finale qui s'évanouit comme un rêve que l'on ne peut retenir au matin.
 
          C'est une autre divagation nocturne qui avait présidé à l'écriture, l'année précédente, de l'Octuor à cordes. Dans le Scherzo ce cet opus 20, MENDELSOHN avait en effet cherché à transcrire l'atmosphère du Songe d'une nuit de sabbat du Faust de GOETHE. Fanny, la sœur et confidente du jeune compositeur, disait que cette musique frémissante lui donnait l'envie "d'enfourcher le manche à balai d'une sorcière pour mieux vivre dans son vol la troue aérienne" qui s'élève vers le monde des esprits. Au-delà de ce Scherzo novateur et éblouissant, l'Octuor, écrit pour l'anniversaire du violoniste Edouard RIETZ, est une vraie merveille, depuis les enthousiastes montées d'arpège de l'Allegro initial jusqu'au joyeux Presto final où, en tendant l'oreille, on devine, sous la forme d'une réminiscence du Messie, l'admiration que MENDELSOHN vouait à HAENDEL.
 
Jérôme Bastianelli
 
 
 

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