samedi 19 mai 2012

120519 - LECTURE - Georges SIMENON - Les anneaux de Bicêtre

 

Présentation

 

René Maugras, un des magnats de la presse parisienne, vient d'être foudroyé par une hémiplégie à l'issue d'un de ces déjeuners au Grand Véfour où, chaque mois, il retrouve les amis de ses débuts, tous également devenus des célébrités dans leur domaine : Jean Marel, académicien et dramaturge, Besson d'Argoulet, de l'Académie de médecine, Clabaud, un des maîtres du barreau... 
 Maugras est placé à Bicêtre sous la surveillance du grand neurologue Audoire paralysé, privé de l'usage de la parole, il est en même temps coupé du monde extérieur et brusquement dépouillé du brillant personnage qu'il incarnait. Il revient peu à peu de la mort à la vie, à travers un long réapprentissage qui mobilise toutes les forces de son corps et de son âme. Avec la lucidité nue de la créature, rendu proche par l'esprit de ces vieillards loqueteux qui hantent l'hospice attenant, il fait retour sur ses origines modestes, analyse et juge ses choix, ses passions et ses compromissions. 
Il s'attache enfin et surtout à comprendre cet être qu'il n'a fait que côtoyer dans son existence trépidante d'homme tendu vers la réussite : Lina, sa femme, Lina qu'il a connue petite figurante de télévision et qui n'a jamais pu s'adapter aux artifices de sa vie mondaine, Lina qui, aujourd'hui, est enlisée dans l'alcoolisme. Au terme de cette profonde reconquête dans l'épreuve, Maugras a appris la patience de la compréhension et le prix de chaque instant de vie. 
Réconcilié avec lui-même, il est prêt à rentrer dans la peau de René Maugras. Mais avec Lina.

Les premières lignes…

 

Lorsque j'étais adolescent, la plupart des livres, reliés de toile noire et sentant bon le papier moisi, que j'empruntais à un cabinet de lecture, comportaient une préface, et j'avoue que, depuis plus de quarante ans que j'écris à mon tour, il m'arrive de regretter que la mode en soit passée. C'est avec nostalgie que je me souviens, en particulier, de certains romans de Conrad, précédés, non seulement d'une préface, mais d'une préface de la seconde édition, sinon de la troisième, d'un avant-propos, d'un avertissement, de toute une série de textes familiers qui m'enchantaient presque autant que le récit même.


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