vendredi 18 mai 2012

120518 - LECTURE - Georges SIMENON - Maigret et les braves gens

 

Présentation

Tandis que Francine Josselin et sa fille sont au théâtre, René Josselin passe calmement la soirée dans son appartement avec son gendre pédiatre. Un coup de téléphone appelle le médecin au chevet d'un malade. En fait, il ne trouvera pas de malade à l'adresse qui lui a été donnée : on a simplement voulu l'éloigner de son beau-père. Lorsque les deux femmes rentrent du théâtre, elles trouvent Josselin tué de deux balles de revolver. Maigret acquiert la certitude que l'assassin est un familier des Josselin : il connaissait en effet l'emplacement du revolver de la victime et l'existence d'une chambre de bonne où il pourrait passer tranquillement la nuit. L'enquête est néanmoins très délicate : dans ce milieu bourgeois où évoluent des gens d'une honnêteté irréprochable, rien ne prédisposait à un tel drame. La victime, un retraité paisible, était aimée de tout son entourage. Cependant, Maigret soupçonne rapidement ces « braves gens » de cacher quelque chose et de ne pas faire leur possible pour aider à découvrir le coupable. Ayant recueilli des témoignages extérieurs selon lesquels René et Francine Josselin ont rencontré séparément le même homme pendant la journée précédant le crime, le commissaire, à contrecœur, pousse la veuve dans ses derniers retranchements ; celle-ci se décide enfin à parler. L'assassin n'est autre que Philippe de Lancieux, frère cadet de Francine. Orphelin de mère, renvoyé de plusieurs établissements scolaires, rejeté par un père alcoolique, Philippe s'est senti abandonné lorsque sa sœur s'est mariée ; devenu mythomane, il a mené une vie dissolue, soutirant de l'argent à sa sœur et à son beau-frère, trop indulgents à son égard. Pourquoi a-t-il fini par tuer René Josselin ? Serait-ce parce que ce dernier aurait refusé de lui donner une nouvelle somme importante ? Sa sœur ne veut pas le savoir, car elle se sent responsable des fautes de ce frère qu'elle a quitté pour se marier. Par son silence, elle a voulu lui donner le temps de s'enfuir, bien qu'il ait tué l'homme qu'elle aimait. Quelques mois plus tard, Philippe est retrouvé assassiné, victime d'un règlement de comptes dans le milieu.

Les premières lignes…

 

Au lieu de grogner en cherchant l'appareil à tâtons dans l'obscurité comme il en avait l'habitude quand le téléphone sonnait au milieu de la nuit, Maigret poussa un soupir de soulagement. Déjà il ne se souvenait plus nettement du rêve auquel il était arraché, mais il savait que c'était un rêve désagréable : il tentait d'expliquer à quelqu'un d'important, dont il ne voyait pas le visage et qui était très mécontent de lui, que ce n'était pas sa faute, qu'il fallait montrer de la patience à son égard, quelques jours de patience seulement, parce qu'il avait perdu l'habitude et qu'il se sentait mou, mal dans sa peau. Qu'on lui fasse confiance et ce ne serait pas long. Surtout, qu'on ne le regarde pas d'un air réprobateur ou ironique... 


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