vendredi 18 mai 2012

120518 - THEATRE - CAROUGE - Anton TCHEKOV - Oncle Vania



  oncle vania

D'ANTON TCHEKHOV
Mise en scène d' ALAIN FRANÇON

« Je me suis mis à trembler d’enthousiasme devant votre talent, et à trembler de peur pour les gens, pour notre vie, misérable, incolore. Quel drôle de coup – et comme il est précis – vous avez frappé là ! » Tels étaient les mots de Maxime Gorki au sortir d’une représentation d’Oncle Vania. Avec cette mise en scène, Alain Françon poursuit son exploration des pièces maîtresses de Tchekhov.
Maintenir le domaine familial. Tel est le quotidien de Sonia et de son oncle Vania, propriétaires terriens qui vont voir leur vie perturbée par l’arrivée du professeur Sérébriakov et de sa jeune épouse Éléna. Dans un écrin de nature sublime, les vies s’enlisent dans le présent, se font avoir par des discours d’esthète.
Jamais Tchekhov n’a décrit avec autant de minutie la lutte entre le splendide et le vulgaire, symptomatique d’une société en pleine décadence. Pièce charnière, elle marque le passage des oeuvres de jeunesse à celles de la maturité, révélant un travail pictural tout à fait unique, où chaque élément pris en compte dans ses relations avec les autres forme une constellation.
Inscrire la littérature d’aujourd’hui dans celle d’hier. Montrer les continuités ou les discontinuités. Alain Françon se met depuis quarante ans au service des auteurs classiques comme des plus contemporains avec le souci « d’être à la tâche et non de faire oeuvre ». Ici, Alain Françon achève (temporairement ?) un cycle consacré aux pièces maîtresses de Tchekhov qui débute en 1995 avec la puissance littéraire de La Mouette. Suivront la mélancolie d’Ivanov, le cycle des saisons de Platonov,l’hommage au Théâtre d’Art de Moscou de La Cerisaie, l’indifférence à un présent insatisfaisant des Trois Soeurs
Avec Oncle Vania, il s’attaque à la douloureuse méditation sur l’ennui, la vieillesse, la laideur et l’incompétence.
Et si Alain Françon sonde régulièrement Tchekhov, c’est sans doute pour tenter d’approcher au mieux la nature humaine, une aventure complexe, à la fois sociale culturelle que le dramaturge Edward Bond (un autre de ses auteurs favoris) appelle « humanitude ».
Celui qui a longtemps refusé le pouvoir et l’opportunisme, celui qui revendique qu’au théâtre le discours ne doit pas se substituer à la représentation, celui pour qui il faut faire dissensus, cet immense metteur en scène, pendant treize ans directeur du Théâtre national de la Colline (Paris), pourrait reprendre à son compte cette réplique de Vania : « J’ai parcouru un sentier intérieur étrangement connu de moi-même ».
Coproduction Théâtre des Nuages de Neige, Théâtre Nanterre Amandiers, Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, Espace Malraux-Scène nationale de Chambéry, Maison de la culture d’Amiens

 http://www.tcag.ch/typo3temp/pics/db69051c4f.jpg

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