mardi 10 septembre 2013

130910 - MUSIQUE - SCHUMANN - Davidsbünder & Kreilleriana


Robert SCHUMANN






LES DANSES DES COMPAGNONS 
DE DAVID  
LES KREISLERIANA


Les 18 Danses des
Compagnons de David opus 6
Les 8 Pièces pour piano
des Kreisleriana opus 16


Geza Anda, piano



Formé par les poètes romantiques allemands, ayant hésité entre la littérature et la musique, c'est en poète que SCHUMANN sera musicien. Et, parce qu'il fut pleinement l'incarnation du romantisme, nul mieux que lui ne peut ouvrir la porte de ce domaine enchanté. Toute son œuvre est une invite à partager un rêve et, toute sa vie, il en confiera au piano les plus intimes secrets.

«Si jamais je me suis senti heureux au piano, c'est en les composant», dira SCHUMANN des dix-huit Danses des Compagnons de David, écrites en 1837. Elles sont dédiées à l'idéale confrérie dont le musicien peuplait ses rêves et qu'il chargeait de pourfendre les philistins du conformisme bourgeois. La vie étrange des tonalités y est la modulation subtile d'un double chant intérieur : celui d'Eusébio, personnage lyrique et rêveur, et celui de Florestan le passionné. Chaque pièce est signée d'un de ces noms imaginaires, mais c'est toujours le même cœur qui chante son amour pour Clara et poursuit la quête d'une promesse de bonheur.

Un an plus tard, en 1838, SCHUMANN écrit les huit pièces pour piano des Kreisleriana. Elles sont inspirées par un héros d' HOFFMANN, un personnage grotesque et sublime à l'image de sa vie. Si le musicien retrouve le clair-obscur qu'avait créé le poète, il y ajoute un lyrisme d'une qualité neuve, tendu entre la joie et l'angoisse, entre la tendresse et la violence. Mais ce qui fascine dans le cycle des Kreisleriana, ce n'est pas seulement l'originalité des idées, c'est aussi la maîtrise avec laquelle le compositeur les met en valeur, sans rien sacrifier des exigences d'un art.

Il y a tant de nuances dans les sonorités et les mouvements, que cet univers sonore fantastique continue à envoûter de son charme, même lorsqu'il s'est évanoui, telles les apparitions fugitives et irréelles dont il fait sa substance.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire