jeudi 16 mai 2013

130516 - ECOUTE - LOCATELLI - Deux concertos pour violon et orchestre


Pietro Antonio LOCATELLI




DEUX CONCERTOS
POUR VIOLON ET ORCHESTRE

Concerto n°11 en la majeur

Concerto n°12 en ré majeur


Suzanne Lautenbacher, violon
Orchestre de Chambre de Mayence
sous la direction de
Günter Kehr


LOCATELLI eut la chance de vivre, de 1695 à 1764, un moment unique de notre civilisation : cette montée du XVIII° siècle où l'art et le goût, brisant les cadres nationaux, s'européanisent dans un élan fécond. Et ce bergamasque fut pleinement homme de son temps : de Mantoue à Dresde, de Venise à Berlin, de la Rome majestueuse, où son adolescence reçut les premières leçons de CORELLI, à l'opulente Amsterdam, où il se fixa et mourut, il promena à travers l'Europe un talent de virtuose si éclatant qu'il fit longtemps ombrage au génie du compositeur. Maintenant, le silence du violon qui fascina l'Europe nous permet de mieux orienter notre admiration et l'ozeuvre de LOCATELLI nous apparaît dans toute son importance.

Les douze concertos de l'Arte del Violino, publiés en 1733, sont le sommet de cette œuvre. Le moment est décisif: le conformisme des successeurs de CORELLI stérilise le style polyphonique, alors que l'engouement pour le style mélodique accepte déjà la médiocrité harmonique dont mourra bientôt la musique instrumentale italienne. Entre ces deux déclins, en plein délire baroque, LOCATELLI réalise un compromis génial: il anime la rigueur du contreopoint par le chant d'une virtuosité étincelante. Seul héritier lucide de CORELLI, il demeure architecte là où ses contemporains ne sont plus que des chanteurs. Mais, rejetant toute austérité formelle, il magnifie la mélodie avec un sens très rare de l'équilibre instrumental.

Dominant l'art musical italien de son temps, l'Arte del Violino est aussi un des monuments de la musique pour violon. Si les qu alités expressives de l'instrument sont exaltées dans le dialogue des concertos, ses possibilités techniques sont exploitées à l'extrême par les capriccios qui encadrent chacun d'eux et laissent le violon chanter seul sa haute virtuosité. Mais si, seul, un virtuose pouvait imaginer ces pages, il fallait être musicien de génie pour les écrire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire