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Date de sortie 
Réalisé par
Avec 
Genre
Nationalité
 
Synopsis et détails
Ce qui commence comme un voyage humoristique de l'écrivain Truman 
Capote, qui ne cache pas son homosexualité tout en évoluant dans les 
milieux élégants du beau monde de Manhattan, prend une tournure plus 
sombre à mesure qu'il enquête sur une affaire de meurtres.
 
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LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 07/01/2012 
 
Genre : écrivain monstre.
 
Ce film raconte exactement la même chose que Truman Capote,
 réalisé par Bennett Miller, avec Philip Seymour Hoffman : comment, 
parti au Kansas en 1959 pour écrire un article sur le massacre d'une 
famille de fermiers, l'écrivain new-yorkais trouva matière à De sang-froid,
 un livre qui allait asseoir sa célébrité, mais dont l'écriture 
resterait une expérience traumatisante. Le film de Bennett Miller était 
stylé, mais au prix d'une certaine raideur. La mise en scène de Scandaleusement célèbre
 est parfois plus brouillonne, mais plus en prise avec la vie, comme 
l'interprétation de Toby Jones, qui fait de Capote une sorte 
d'incroyable contorsionniste, un crâneur coquet, un fourbe sympathique 
et aussi un terrible vautour.
 
Frivolité, 
féminité, volonté de fer, orgueil de coq et mâle assurance, les 
contrastes sont en place pour aborder ce qui va être la vraie réussite 
du film : le face-à-face de Capote avec un des deux hommes arrêtés pour 
le meurtre des fermiers, Perry Smith. Douglas McGrath décrit avec 
franchise le climat de la prison où les codétenus voient d'emblée Capote
 comme une petite chose frémissant de fantasmes. Mais le brûlant désir 
de cet enquêteur excentrique, c'est d'arracher une confession au 
coupable. Sur la nuit du carnage, sur le rôle étrange de Perry Smith, le
 récit est plus détaillé, plus nuancé que dans Truman Capote, et il gagne en trouble, en profondeur.
 
De
 même, la stratégie de l'écrivain apparaît ici plus risquée : pilleur de
 secrets, il voit le meurtrier lui faire, dans la violence, le cadeau 
empoisonné de souvenirs intimes, douloureux, qu'il doit accepter de 
porter à son tour, comme une croix.
 
Le 
film va au bout de l'ambiguïté du jeu de miroirs : pour raconter Perry 
Smith, qui a écrit son histoire avec un flingue, Capote était condamné à
 se servir d'un stylo à double tranchant.
     Frédéric Strauss
LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 04/04/2007 
 
Un an après Truman Capote, réalisé par Bennett Miller, on retrouve 
Truman Capote dans ce film qui raconte exactement la même chose : 
comment, parti au Kansas en 1959 pour écrire un article sur le massacre 
d'une famille de fermiers, l'écrivain new-yorkais trouva matière à De 
sang-froid, un livre qui allait asseoir pour toujours sa célébrité, mais
 dont l'écriture resterait une expérience à jamais traumatisante. On 
pourrait s'interroger sur les raisons de cet engouement pour Capote. 
Est-ce le mélange inédit qu'il représente entre univers people, exigence
 littéraire et, ici, parfum de sang et de désir ? Le personnage est en 
tout cas assez riche pour avoir inspiré deux films finalement très 
différents. Celui de Bennett Miller était stylé, mais au prix d'une 
certaine raideur, comme l'interprétation oscarisée de Philip Seymour 
Hoffman. La mise en scène de Scandaleusement célèbre est parfois plus 
brouillonne, mais plus en prise avec la vie, comme l'interprétation de 
Toby Jones, qui fait de Capote une sorte d'incroyable contorsionniste, 
pas seulement parce qu'il remue des fesses comme une folle tordue, mais 
parce que la légèreté et le malheur sont, en lui, inextricablement 
noués. Le réalisateur Douglas McGrath brosse de lui un portrait par 
petites touches, qui le montre en commère mondaine, en crâneur racontant
 avec coquetterie les frasques du Tout-Hollywood pour épater le Kansas 
profond, en fourbe sympathique et aussi en terrible vautour, avide de 
tout savoir au plus vite sur le massacre qu'il a l'intention de 
raconter, et se fichant de tout le reste, notamment que les gens 
l'appellent Madame quand il leur pose des questions dans les rues.
Frivolité, féminité, volonté de fer, orgueil de coq et mâle assurance, 
les contrastes sont en place pour aborder ce qui va être la vraie 
réussite du film : le face-à-face de Capote avec un des deux hommes 
arrêtés pour le meurtre des fermiers, Perry Smith (interprété par Daniel
 Craig). Douglas McGrath décrit avec franchise le climat de la prison où
 les codétenus de Perry Smith voient d'emblée Capote comme une petite 
chose frémissant de fantasmes dans ce ramassis de frustrations sexuelles
 masculines. Mais le brûlant désir de cet enquêteur excentrique, c'est 
d'arracher une confession au coupable. Là aussi, le film se montre plus 
audacieux que celui de l'an dernier : sur la nuit du carnage, sur le 
rôle étrange de Perry Smith, le récit est plus détaillé, plus nuancé, et
 gagne en trouble, en profondeur. De même, la stratégie de l'écrivain 
apparaît ici plus incertaine et clairement plus risquée : pilleur de 
secrets, il voit le meurtrier lui faire, dans la violence, le cadeau 
empoisonné de souvenirs intimes, douloureux, qu'il doit accepter de 
porter à son tour, comme une croix. Douglas McGrath montre quel piège 
devient ce transfert, ce trafic de sentiments qu'aucun des deux hommes 
ne maîtrise. Car la sensibilité de Capote est aussi complexe, aussi 
torturée que celle de Perry Smith. La malédiction du livre en train de 
s'écrire s'éclaire alors pleinement, comme sa force : une rencontre où 
tout se mêle, le calcul et l'intérêt de part et d'autre, la fascination 
et la souffrance mutuelles, dans une confusion des rôles vertigineuse. 
Le film va au bout de l'ambiguïté du jeu de miroirs : pour raconter 
Perry Smith, qui a écrit son histoire avec un flingue, Capote était 
condamné à se servir d'un stylo à double tranchant. 
Frédéric Strauss
 
 
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