Jean-Philippe
RAMEAU
Les
Pièces en Concert
PREMIER
CONCERT
1
– La Coulicam
2
– La Livri
3-
Le Vézinet
DEUXIEME
CONCERT
1
– La Laborde
2
– La Bouconi
3-
L'Agaçante
4
– Menuets I et II
TROISIEME
CONCERT
1
– La Poplinière
2
– La Timide
3-
Tambourins I et II
QUATRIEME
CONCERT
1
– La Pantomime
2
– L'Indiscrète
3-
La Rameau
CINQUIEME
CONCERT
1
– La Forqueray
2
– La Cupis
3-
La Marais
Jean-Pierre
Rampal, flûte
Robert
Veyron-Lacroix, clavecin
Jacques
Neilz, violoncelle
Quand
RAMEAU naquit en 1683, LULLY vivait encore et quand il mourut, en
1765, Paris avait entendu MOZART : c'est donc presque un siècle,
décisif dans l'histoire musicale, que recouvre cette longue vie
laborieuse. Et pourtant c'est en 1722 seulement que RAMEAU, presque
quadragénaire, sort de l'obscurité en publiant son Traité de
l'Harmonie réduite à ses Principes naturels.
Oeuvre
fondamentale, ce texte est la première synthèse lucide du savoir
musical. RAMEAU s'y montre héritier du cartésianisme et philosophe
de son siècle. Résolu à « être sans égard pour les habitudes
et les idées reçues », c'est à la raison et à l'expérience
qu'il demande d'établir les normes de l'art musical.
Cette
lucidité obstinée, jointe à une certaine dureté de caractère, à
longtemps valu à RAMEAU une réputation de sécheresse et notre
époque commence seulement à découvrir son vrai visage. La sienne,
pourtant éprise de sensibilité, ne s'y était point trompée : elle
avait senti quel feu intérieur possédait cet homme quand
l'inspiration le saisissait et, de son vivant même, elle reconnut
son génie.
Ce
génie, il éclate dans ses opéras, mais ce sont ses œuvres
instrumentales qui justifient le mieux son lucide orgueil : « j'ai
au-dessus des autres la connaissance des couleurs et des nuances ».
Les Pièces de Clavecin en Concert sont, à ce titre, son
chef-d'oeuvre et l'un des plus indiscutables sommets de la musique
française.
Publiées
en 1741, elles ont toutes la grâce du XVIII° siècle, mais auréolée
de cette lumière qui est le don propre de RAMEAU. Il y émancipe le
clavecin de toute conception polyphonique et, le libérant du rôle
auxiliaire de basse continue, en fait un solide virtuose. De cette
révolution lucide est né le concerto français pour clavier, en
même temps que jaillissait de cette œuvre lumineuse la clarté
dont, jusqu'à nos jours, la musique française a gardé le radieux
privilège.
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