mardi 14 mai 2013

130514 - ECOUTE - BEETHOVEN - Les deux dernières sonates pour piano



Ludwig van BEETHOVEN





LES DEUX DERNIERES SONATES

POUR PIANO



Sonate n°31 en la bémol majeur, opus 110

1 – Moderato cantabile molto espressivo

2 – Allegro molto

3 – Adagio, ma non troppo (Arioso dolente)

4 – Fuga (Alllgro ma non troppo)



Sonate n°32 en ut mineur, opus 111

1 – Maestoso

2 – Allegro con brio ed appassionato

3 – Adagio molto semplice e catabile



Robert Riefling, piano



BEETHOVEN n'est libre qu'au piano, où il est son propre interprète. Ailleurs, la discipline du jeu collectif lui impose des limitations sévères, en matière de rythme et de structure. La clavier est son confident par excellence et on sait qu'il fut, non seulement un grand pianiste, mais aussi un improvisateur génial. Au dire de ses contemporains, ses improvisations dépassaient souvent ses œuvres écrites les plus admirables. De cet esprit, les dernières Sonates surtout nous offrent de nombreux témoignages.

La Sonate en mi bémol majeur opus 110, esquissée dès 1919, ne fut achevée qu'en décembre 1821. Elle ne comporte point de dédicace, car son contenu psychologique revêtait, pour BETHOVEN, une signification si intime et si précise, autobiographique même, qu'il n'a voulu en faire l'hommage à qui que ce soit. Cette Sonate nous parle plus qu'une autre, car le compositeur n'a voulu nous dérober aucune des péripéties de la lutte que mènent la volonté et l'énergie, ces raisons d'être de l'homme BEETHOVEN, avant l'admirable cri de triomphe qui termine la Sonate.

La Sonate en ut mineur opus 111, la dernière, demeura sur le chantier de 1819 au début de 1822. BEETHOVEN semble avoir voulu y accumuler les antithèses jusqu'au paradoxe : mineur et majeur, ombre et lumière, action et contemplation, concentration et ampleur, temporalité et éternité. Cette œuvre, d'une extrême rigueur formelle, n'existe que par la compensation de ses extrêmes. Elle culmine dans le sublime arietta à variations, dont le dépouillement libère un message d'une irremplaçable richesse spirituelle.

Et quand la dernière note s'éteint, la musique disparaît de notre perception, mais le cycle des métamorphoses n'est pas clos : au-delà du silence, il se poursuit en nous, en cette harmonie réalisée de l'être et de la création qui est la source et la fin de toute musique.

 

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