mercredi 15 mai 2013

130515 - FILM TV - Le ruban blanc




Synopsis et détails

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
 
Un village protestant de l'Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914). L'histoire d'enfants et d'adolescents d'une chorale dirigée par l'instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans... D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?

 

SYNOPSIS

Dans un village de Prusse au début du XXe siècle. Tout y est bien rodé : chacun est à son labeur ; l'éducation est stricte et religieuse ; les enfants chantent dans la chorale dirigée par l'instituteur. C'est une société efficace, irréprochable. Jusqu'à ce qu'un cheval trébuche sur un câble tendu, blessant le docteur ; que des maris tyrannisent leur femme ; qu'on retrouve des enfants ligotés et battus ; que d'autres laissent s'exprimer le monstre cruel qui sommeille en eux. Sous la férule des adultes, les enfants voient leur épanouissement bridé. Les violences dont ils sont les victimes se répercutent dans leurs comportements. Un instituteur progressiste tente d'alerter les notables, mais ceux-ci restent sourds à ses avertissements... 

LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 11/05/2013

On aime passionnément
| Genre : Les Innocents aux mains sales.

Il y avait eu ce câble tendu entre deux arbres. Il avait fait chuter le docteur qui rentrait chez lui à cheval. Quelques semaines après, il y avait eu le fils du riche propriétaire, roué de coups. Puis un bébé laissé devant une fenêtre ouverte, en plein hiver, et le gamin attardé de la sage-femme à qui on avait brûlé les yeux...
Lent et somptueux, ce film étrange se déroule dans la pureté éclatante de paysages qui semblent inaccessibles à la noirceur. C'est une sorte de suspense permanent, où rien, à la fin, n'est révélé vraiment. Et aussi une réflexion sur des êtres frustrés, inexorablement poussés à la haine... Chez Haneke, le mal court toujours. Ce village allemand à la veille de la guerre de 1914-1918, qu'il a imaginé de A à Z, lui sert de laboratoire pour dénoncer tous les terrorismes passés, présents et futurs. Il filme donc des êtres en enfer qui, pour s'y sentir moins seuls, y entraînent les autres.
Que deviendront, vingt, trente ans plus tard, ces enfants brisés au nom de la morale ? Quand on les quitte, omniprésents et silencieux, ils ressemblent à un inquiétant choeur antique — comme les gamins blonds aux yeux vides d'un vieux film de SF en noir et blanc, Le Village des damnés. Une angoisse sourde naît de plans-séquences magnifiques où tout semble se jouer derrière des portes closes et des esprits verrouillés. Mais, sous l'apparente austérité, la ­fureur brûle. Haneke filme magistralement la noirceur qui s'infiltre dans les coeurs. D'où elle ne s'évadera plus. — Pierre Murat



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