Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Un village protestant de l'Allemagne du Nord à la veille de la Première
Guerre mondiale (1913/1914). L'histoire d'enfants et d'adolescents d'une
chorale dirigée par l'instituteur du village et celle de leurs familles
: le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la
sage-femme, les paysans... D'étranges accidents surviennent et prennent
peu à peu le caractère d'un rituel punitif. Qui se cache derrière tout
cela ?
SYNOPSIS
Dans un village de Prusse au début du XXe siècle. Tout y est bien
rodé : chacun est à son labeur ; l'éducation est stricte et religieuse ;
les enfants chantent dans la chorale dirigée par l'instituteur. C'est
une société efficace, irréprochable. Jusqu'à ce qu'un cheval trébuche
sur un câble tendu, blessant le docteur ; que des maris tyrannisent leur
femme ; qu'on retrouve des enfants ligotés et battus ; que d'autres
laissent s'exprimer le monstre cruel qui sommeille en eux. Sous la
férule des adultes, les enfants voient leur épanouissement bridé. Les
violences dont ils sont les victimes se répercutent dans leurs
comportements. Un instituteur progressiste tente d'alerter les notables,
mais ceux-ci restent sourds à ses avertissements...
LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 11/05/2013
| Genre : Les Innocents aux mains sales.
Il
y avait eu ce câble tendu entre deux arbres. Il avait fait chuter le
docteur qui rentrait chez lui à cheval. Quelques semaines après, il y
avait eu le fils du riche propriétaire, roué de coups. Puis un bébé
laissé devant une fenêtre ouverte, en plein hiver, et le gamin attardé
de la sage-femme à qui on avait brûlé les yeux...
Lent
et somptueux, ce film étrange se déroule dans la pureté éclatante de
paysages qui semblent inaccessibles à la noirceur. C'est une sorte de
suspense permanent, où rien, à la fin, n'est révélé vraiment. Et aussi
une réflexion sur des êtres frustrés, inexorablement poussés à la
haine... Chez Haneke, le mal court toujours. Ce village allemand à la
veille de la guerre de 1914-1918, qu'il a imaginé de A à Z, lui sert de
laboratoire pour dénoncer tous les terrorismes passés, présents et
futurs. Il filme donc des êtres en enfer qui, pour s'y sentir moins
seuls, y entraînent les autres.
Que
deviendront, vingt, trente ans plus tard, ces enfants brisés au nom de
la morale ? Quand on les quitte, omniprésents et silencieux, ils
ressemblent à un inquiétant choeur antique — comme les gamins blonds aux
yeux vides d'un vieux film de SF en noir et blanc, Le Village des damnés.
Une angoisse sourde naît de plans-séquences magnifiques où tout semble
se jouer derrière des portes closes et des esprits verrouillés. Mais,
sous l'apparente austérité, la fureur brûle. Haneke filme
magistralement la noirceur qui s'infiltre dans les coeurs. D'où elle ne
s'évadera plus. — Pierre Murat
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mercredi 15 mai 2013
130515 - FILM TV - Le ruban blanc
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