Johannes
BRAHMS
QUINTETTE
EN FA MINEUR
POUR
PIANO ET CORDES OP. 34
Noël
Lee, piano
QUATUOR
DANOIS
Le
Quintette pour piano et cordes, en fa mineur opus 34, est
«l'un des sommets de l'oeuvre de Johannes BRAHMS et l'un des plus
hauts chefs-d'oeuvre de la musique de chambre du XIX° siècle»
(B. Delvaille). Pourtant, cette œuvre justement célèbre connut
bien des péripéties avant d'atteindre sa forme définitive.
En
1863, BRAHMS composa un premier Quintette, pour cordes seules,
devant lequel Clara SCHUMANN devait s'extasier : «Quel chant tout
au long, de la première à la dernière note !» Toutefois, elle
exprima le désir qu'un piano vienne soutenir la construction sonore
d'une partition aussi riche.
Ce
souhait fut exaucé, l'année suivante, sous la forme d'une Sonate
pour deux pianos. Mais Clara, cette fois, tout en admirant l'oeuvre,
déplora l'absence des cordes et supplia BRAHMS de se remette
immédiatement au travail.
Ainsi
naquit, en 1864, le Quintette pour piano et cordes. Il fut
aussitôt comparé à l'admirable Quintette en ut majeur de
SCHUBERT et apprécié comme «beau au delà de tout ce que l'on peut
imaginer» (H. Levi). En mars 1868, sa première audition publique à
Paris valut à BRAHMS un triomphe mérité.
Car
l'oeuvre, si lentement élaborée, atteint bien à la perfection,
alliant la vigueur pathétique du piano à la sensibilité délicate
et subtile des cordes. Ses quatre mouvements, fondus dans une solide
unité architecturale, sont une synthèse des influences, classiques
et romantiques, qui éclairèrent le génie de BRAHMS. L'allegro
initial, viril et grave, évoque BEETHOVEN. La richesse mélodique et
la lumineuse mélancolie de l'andante rappellent SCHUBERT. Le
finale, enfin, est digne de HAYDN par sa rigueur formelle, autant que
par son aisance désinvolte et allègre. Tout cela, au demeurant,
porte la marque de BRAHMS et nous introduit dans un univers
d'émouvante beauté.
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