Au Japon, les nouveau-nés abandonnés dans les consignes des gares sont voués à une mort certaine. Deux d'entre eux pourtant, Hashi et Kiku, vont vivre. La vie de ces deux enfants est une plaie béante qui ne se cicatrise pas, un cri qui ne se tait pas. Le cauchemar les hante, leur univers s'est réduit aux parois d'une consigne, un monde sans espoir où l'on cherche une échappatoire tout en sachant qu'elle n'existe pas. Autour d'eux, un brouillard épais et pesant s'est formé, un ciel plombé, où seule la survie reste possible. Et cependant, des éclaircies parfois apparaissent, un chant qui surgit de la gorge d'Hashi comme une accalmie au milieu d'une tempête, un saut de Kiku comme une envolée vers un ciel plus bleu, des moments d'émotion suspendus. Mais la douleur est plus forte, aucune libération n'est possible et, ne pouvant supprimer la souffrance, c'est en l'infligeant aux autres qu'ils tenteront de l'oublier. Ryû Murakami dépeint un univers de destruction, de désolation avec une telle poésie que cette atrocité même devient belle, belle comme peut l'être la mort, belle comme peut l'être la guerre, belle comme le sont parfois les hommes. --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire