Peter-Ilitch
TCHAIKOVSKY
CINQUIEME
SYMHONIE
EN
MI MINEUR OP. 64
ORCHESTRE
PHILHARMONIQUE TCHEQUE
sous
la direction de
Lovro
von Matacic
TCHAILOVSKY
composa sa Cinquième Symphonie en moins de deux mois, au
cours de l'année 1868. Il traversait alors une grave crise morale,
dominée par le sentiment de la fatalité écrasante du destin. Le
fatum, cette «force du destin qui nous interdit d'être
heureux», était alors ressenti par TCHAIKOVSKY comme le signe même
de la condition humaine. Sa Cinquième Symphonie en est inspirée et
imprégnée : elle exprime la lutte des hommes contre la fatalité et
leur constante recherche du bonheur.
A travers les quatre mouvements de la symphonie, un thème cyclique
grave et triste, le thème du fatum, donne une profonde unité
d'inspiration à l'oeuvre. Ce thème est exposé par eux clarinettes
dès l'andante d'introduction qui précède un allegro
d'une très grande habileté rythmique, proche parfois de la musique
de ballet. Le thème du fatum réapparaît dans le second
mouvement, andante cantabile, après un émouvant dialogue de
la clarinette et du cor, soutenu par le chant douloureux des violons.
La valse du troisième mouvement se prolonge dans l'étrange
mélancolie d'un allegro moderato rêveur et dans le
bouleversant rappel du thème cyclique. Et celui-ci, sous la forme
d'un choral en mi majeur, domine l'andante maestoso final qui
s'achève sur une conclusion éclatante, soulignée par les fanfares
des cuivres.
Oeuvre
émouvante, reflet de l'âme inquiète du compositeur, la Cinquième
Symphonie contient aussi des élans de joie, comme un écho de cette
paisible campagne de Frolovskoïe où elle fut écrite et que
TCHAIKOVSKY aimait tant. Elle est bien, dans cette diversité de
sentiments, le miroir d'un homme tourmenté. Comme elle est, dans sa
perfection musicale, le témoignage d'un talent qui fait de l'oeuvre
de TCHAIKOVSKY, comme l'a proclamé CHOSTAKOVITCH, «une des pierres
angulaires de la culture musicale russe».
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