samedi 24 août 2013

130824 - MUSIQUE - SCHUBERT - Valses et Valses Nobles


Franz SCHUBERT







VALSES
ET
VALSES NOBLES


Les 36 Valses, opus 9
Les 16 Danses Allemandes, opus 33
Les 12 Valses Nobles, opus 77


Walter Hautzig, piano



La bourgeoisie autrichienne des années 1820 aurait sans doute succombé à l'ennui, sous la férule de METTERNICH, si SCHUBERT n'avait été là pour lui offrir l'évasion de la musique. Boudé par le monde officiel et par la Cour, le génial compositeur vit se grouper autour de lui la jeunesse viennoise. Ainsi naquirent les schubertiades.

SCHUBERT y faisait interpréter ses lieder, bien sûr, mais aussi s'asseyait au piano et la valse naissait de ses doigts, comme la pulsation même de la sensibilité viennoise et la confidence rêveuse d'un homme solitaire, qui ne pouvait communiquer avec ses semblables que par sa seule musique.

Et c'est à une schubertiade idéale que nous convie ce disque. Sur les quelques deux cents danses pour piano publiées du vivant de SCHBERT, il en regroupe soixante-quatre : les 36 valses de l'opus 9, les seize Danses Allemandes de l'opus 33, qui sont en fait des valses, et les douze Valses Nobles de l'opus 77.

Musique simple, sans audaces ni envolées, mais où scintille ce don divin de transfigure le banal dont Henri GHEON disait qu'il « n'est guère que Franz SCHUBERT à l'avoir partagé avec MOZART ». Musique où chante le piano, comme naguère sous les lambris dorés des salons autrichiens ou dans l'odeur de lilas d'une guinguette viennoise. Danses légères, exquises et brèves, que LISZT transcrivit, tant il les admirait, et dont RAVEL s'inspira.

Car au-delà de la grâce frivole de ces pièces, de leur aisance mélodique et de leur subtile recherche de la sonorité, c'est tout le mystère schubertien qui est présent ici, voilé par une auréole de rêve, et dont le secret est dans ses contradictions mêmes. Derrière la bonne humeur viennoise se devine une mélancolie profonde et inexprimable, une douleur de sentir la vie aussi éphémère que ces courtes valses, nées du cœur d'un homme au soir d'un été fugitif.





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