mercredi 14 décembre 2011

111214 - FILM TV - LES TROIS SINGES

  • Date de sortie
    (1h 49min)
  • Réalisé par
  • Avec
  • Genre
  • Nationalité

    Synopsis et détails

    Une famille disloquée à force de petits secrets devenus de gros mensonges, tente désespérément de rester unie en refusant d'affronter la Vérité. Pour ne pas avoir à endurer des épreuves et des responsabilités trop lourdes, elle choisit de nier cette Vérité, en refusant de la voir, de l¹entendre ou d'en parler, comme dans la fable des "trois singes". Mais jouer aux trois singes suffit-il à effacer toute Vérité ?

LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 10/12/2011

T
| Genre : Noir turc.
Un plan de Nuri Bilge Ceylan, c'est déjà une histoire en soi, une histoire à imaginer. Qu'il s'agisse d'une voiture qui file dans la nuit, d'un paysage lumineux ou mélancolique, quelque chose de puissant invite à regarder comme on ne regarde pas les autres films. Ici, par exemple, le lieu principal de l'action : un immeuble, perché entre la mer et la voie de chemin de fer. D'emblée symbolique : à la fois un refuge lumineux et un lieu d'où l'on pourrait se jeter, aspiré par la pesanteur du malheur. Y vivent trois personnages : le père, la mère, le grand fils. Le premier, chauffeur d'un homme politique, accepte une combine : endosser, contre de l'argent, la responsabilité d'un accident mortel commis par son patron - et la peine de prison qui va avec. Les deux autres vont l'attendre, mais c'est trop tard, la manigance, la compromission ont déréglé le quotidien de cette famille modeste.
Le style contemplatif de Nuri Bilge Ceylan est-il tout à fait adapté à cette histoire à la James Cain ou à la Julien Duvivier ? Le cinéaste n'a pas perdu, heureusement, son sens de l'ironie, qui lui inspire quelques fulgurances. Il peut ainsi matérialiser le destin en marche par une sonnerie de téléphone portable : une rengaine sentimentale, un tube de variété turque. C'est un cri de rupture - les paroles sont sous-titrées - qui introduit dans le récit le plus vieux des ressorts dramatiques : le dépit amoureux.


Aurélien Ferenczi

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