Claudio
MONTEVERDI
LE
COMBAT DE TANCREDE
ET
DE CLORINDE
TROIS
MADRIGAUX DU
SEPTIEME
LIVRE
Temptro
la cetra
Con
che soavita
Amor
che deggio far
Laerte MALAGUTI, basse
Laerte MALAGUTI, basse
ORCHESTRE
DE CHAMBRE DE MAYENCE
sous
la direction de
Günter
Kehr
MONTEVERDI
était déjà au sommet de la gloire quand, en 1624, il révéla à
Venise éblouie la perfection du Combat de Tancrède et de
Clorinde. Publié ultérieurement dans le Huitième Livre des
Madrigaux, ce drame musical est inspiré par un chant de la
Jérusalem Délivrée.
LE
TASSE y avait conté le tragique combat qui, vit s'affronter le
chrétien Tancrède et la sarrazine Clorinde, que le chevalier aimait
mais ne put reconnaître sous l'armure. A l'aube, Clorinde tombe
mortellement blessée et Tancrède ne découvre son identité qu'en
lui versant de l'eau baptismale sur le front.
Tout
le génie poétique et dramatique de MONTEVERDI est contenu dans ce
court récit musical où triomphe le style monodique représentatif.
Sur la scène, les acteurs miment l'action que chante le récitant et
n'interviennent vocalement que pour les brefs textes que le poète
leur avait attribué. Réduit au quintette à cordes et au clavecin,
l'orchestre rehausse l'intensité dramatique de l'action scénique et
de son commentaire vocal.
Ainsi
est atteinte, avec une stupéfiante économie de moyens, cette
prodigieuse et bouleversante expressivité, absolument neuve dans
l'histoire musicale, qui fut l'apport révolutionnaire de MONTEVERDI.
Tout le drame musical allait naître de ce bref chef-d’œuvre,
d'une extraordinaire puissance dans sa concision même.
Pour
mieux éclairer l'évolution de MONTEVERDI et le caractère décisif
de son apport, ce disque est complété par trois madrigaux du
Septième Livre, publié en 1619 : Tempro la Cetra,
pour basse soliste, Amor che deggia far, chanson concertante,
et surtout l'admirable Con che soavita. Cette pièce pour voix
soliste et neuf instruments, d'une rare intensité poétique, atteint
la même beauté que la célèbre Lettera d'Amorosa. Cette
beauté faite de vérité et de souveraine maîtrise, dont MONTEVERDI
eut le secret et qui garde une rayonnante jeunesse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire