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Un nouveau déluge s'abat sur la Terre. Seule, une petite troupe hétéroclite menée par Ferdinand, le Noé d'aujourd'hui, parvient à défier les éléments qui se déchaînent dans la démesure. Humains et animaux sont entraînés dans le tourbillon d'une aventure rocambolesque...
La Prophétie des grenouilles est une fable troublante qui revisite celle de l'Arche de Noé. Les grenouilles, face à l'événement qui menace gravement la plupart des êtres vivants, décident de rompre leur voeu séculaire de mutisme à l'égard des hommes.
SYNOPSIS
Tom, un petit garçon, vit chez Ferdinand et Juliette, ses parents adoptifs, avec Lili, leur petite voisine. Un beau jour, les grenouilles du voisinage, sentant qu'un déluge se prépare, préviennent les humains pour que ceux-ci puissent se protéger. Ferdinand décide d'organiser les choses. Avec sa famille, il sauve les animaux du zoo et tout le monde se réunit dans la grange. Comme prévu, l'orage éclate et l'eau monte peu à peu. Emportée par les flots, la grange se retrouve bientôt à errer au milieu d'un gigantesque océan. Ferdinand, bien décidé à protéger toutes les espèces, ordonne aux carnivores de changer de régime alimentaire...
LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 03/12/2003
Elles sont dodues, trapues, croquignolettes et surtout en alerte : les grenouilles, mesdames Météo du monde entier, ont eu beau bidouiller et refaire leurs calculs, elles obtiennent toujours le même résultat : l'apocalypse. Quarante jours et quarante nuits de déluge, la fin de toute vie terrestre... Toute ? Non. Grâce à une chambre à air vraiment gonflée, une fermette devenue esquif de fortune nargue les éléments. A bord, entassés comme les patates qui garantissent leur survie, des animaux de tous poils et plumes, trompes et groins, griffes et sabots, sont forcés de cohabiter, en réfugiés grognons, sous la houlette de Ferdinand, doux marin barbu et guitariste, et de sa petite famille : sa femme, Juliette, Africaine rondelette, et les enfants, Tom et Lili. Malgré les efforts de Ferdinand pour maintenir la paix civile, les carnivores commencent à avoir les crocs... Ce dessin animé, dont les thèmes naviguent entre arche de Noé et Ferme des animaux, est un trésor de délicatesse. Des fabuleuses couleurs crayonnées à la tendresse ébouriffée du dessin, l'image a quelque chose d'inédit, une chaleur vaporeuse, caressante. Animé au studio Folimage de Valence, le conte orchestré par Jacques-Rémy Girerd fourmille de détails tendres, de gestes minuscules et poétiques, comme un murmure, une eau douce sur laquelle vogue allègrement l'histoire. Sur l'air connu du « comment vivre ensemble quand on est différents », La Prophétie des grenouilles propose une variation drôle et sensible, donnant la parole à des bestioles aussi spirituelles que leurs bouilles sont cocasses. Ainsi des deux cochons, qui, serrés l'un contre l'autre, s'interrogent : « Je sais pas comment ça va s'passer avec les carnivores... » Ce troupeau insolite et ses humains compagnons d'infortune bénéficient, dans leurs pétillants bavardages, d'un atout majeur : Annie Girardot et Michel Galabru en couple d'éléphants querelleurs, Michel Piccoli en Ferdinand humaniste, Jacques Higelin en vieux lion un peu pleutre ou Anouk Grinberg en tortue ambiguë, jusqu'au timbre flûté de Lili (Coline Girerd, la fille du réalisateur). Aux antipodes des criards doublages habituels de dessin animé, ces personnages aux dégaines irrésistibles se donnent, du coup, de vraies allures d'acteur. Ah, et puis il y a de l'émotion, du danger, de la belle musique, de l'aventure, et même des poules. Tout ce qu'il faut pour régaler le spectateur, du tout-petit au jamais trop grand. Cécile Mury
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