mercredi 17 juillet 2013

130717 - MUSIQUE - MOZART - Sérénade Colloredo


Wolfgang Amadeus MOZART





SERENADE N°4
en ré majeur « COLLOREDO »
KV 203



LES SOLISTES DE VIENNE
sous la direction de
Wilfried Boettcher




Les dimensions inhabituelles de la Quatrième Sérénade témoignent de sa destination à quelque célébration solennelle. C'est, en effet, pour la fête de son irascible et despotique souverain, l'archevêque COLLOREDO, que MOZART écrivit à Salzbourg, en Août 1774 et au cœur de l'été de sa dix-huitième année, cette Sérénade en ré majeur. Oeuvre de circonstance, donc, écrite sur commande pour la joie du prince, dans le plus pur style de la mondanité galante.

Ce style brille d'ailleurs de tout son éclat dans l'élégance raffinée de l'allegro initial, auquel prélude la solennité d'un andante maestroso. Mais cette grâce aisée et conventionnelle de la Sérénade est dépassée dès que débute le véritable Concerto pour violon, en trois mouvements, qui y est incorporé.

Ce concerto « constitue véritablement une œuvre dans l' œuvre et non plus un simple épisode » (A. Einstein). Il débute par un andante dont l'exquise mélodie dialogue avec la volubilité de la flûte et du hautbois. Puis, après le charme délicat d'un menuet réservé au seul quatuor à cordes, et sertissant le chant sublime du violon solo, il s'achève sur un allegro d'une étonnante richesse de coloris. Ce merveilleux Concerto pour violon, sommer de l'art mozartien, « constitue le joyau dont la Sérénade est l'écrin » (J. et B. MASSIN).

Mais à peine ce joyau a-t-il cessé de scintiller, que l'écrin nous en découvre un autre, serti entre deux ravissants menuets : un miraculeux andante cantabile, à la fois confidence lyrique et chant d'une radieuse poésie. Seul, MOZART pouvait écrire cette page.

Et si, en 1774, pour les sujets du Prince-Archevêque, la Sérénade COLLOREDO apparut comme le type même de la musique de circonstance, « pour nous, elle est devenue musique pure » (A. Einstein). Comme dans les toiles de WATTEAU, la galanterie n'y est que prétexte à son propre dépassement, dans l'étrange lumière du rêve intérieur.



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