lundi 11 avril 2011

041112 - LECTURE - Jules ALLARD - Journal d'un gendarme 1914-1916


Journal d’un gendarme au front. 1914-1916

Capitaine Jules Allard

Préface d’Arlette Farge

Un capitaine au front

Jules Allard, capitaine de gendarmerie à Angers, est mobilisé le premier jour de la grande guerre. Il tiendra son journal pendant ses deux premières années à l’arrière du front, de 1914 à 1916. Il mourra en 1918 et remplira jusqu’à la fin les documents destinés à sa hiérarchie. Mais il cessera d’écrire ce journal. Trop de fatigue, de nuits sans sommeil, trop d’horreurs et de terreurs, de deuils sans doute.

La triste guerre

Pourtant, Jules Allard ne s’épanche guère dans ces deux petits carnets qu’il conserve toujours sur lui, il n’invoque ni Dieu ni la patrie. Il décrit, jour après jour, la guerre, les grandes batailles comme celle de la Marne et à l’arrière, les pillages, les jugements, les arrestations et exécutions de ceux qui désertent ou se rebellent, se souvient parfois de l’amitié des habitants.

Pour ce pouvoir disciplinaire de punir les fuyards et les insoumis, les gendarmes furent l’objet d’un ressentiment tenace en même temps que d’un véritable silence. « Seule l’histoire, faite aujourd’hui, sans préjugés ni tabous, au ras de l’ordinaire des choses, permettra non une réconciliation, mais de construire des gués pour aller d’une rive à l’autre d’une guerre sans nom, parce que terrifiante et abusive ».

Jules Allard, capitaine de gendarmerie dans la 18e Division d’infanterie à Angers, est mobilisé le jour de la déclaration de guerre, le 4 Août 1914, en tant que prévôt, chargé de la circulation, des insoumis, des désertions, de l’identification des cadavres et de la surveillance des pillages dans les villages. Il est écarté du front pour cause de maladie fin 1916 et meurt le 18 décembre 1918 à Angers.

De nombreuses annexes (articles de journaux, lettres, cartes…) complètent ce document exceptionnel.

Arlette Farge est historienne, directrice de recherche au CNRS-EHESS.

Actualité

Arlette Farge a participé au salon du livre d’histoire de Blois du 14 au 17 octobre 2010

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