jeudi 29 août 2013

130829 - MUSIQUE - BERLIOZ - Symphonie Fantastique



Hector BERLIOZ





SYMPHONIE FANTASTIQUE
opus 14
« Episode de la vie d'un artiste »



ORCHESTRE NATIONAL DE L'OPERA DE
MONTE CARLO
sous la direction de
Louis Frémaux


Si la date de 1830 évoque bien une révolution, c'est à celle de juillet qu'on pense d'abord, où tomba une couronne. Paris connut pourtant cette année-là, encadrant les Trois Glorieuses, deux révolutions qui firent basculer un autre trône : celui de l'académisme classique. Le 25 février 1830, c'est la bataille d'Hernani, triomphal coup de trompette du romantisme littéraire. Et le 5 décembre 1830, c'est la première audition de la Symphonie Fantastique, irruption éclatante du romantisme dans le domaine musical.

C'est bien la même révolution, en effet, dont HUGO et BERLIOZ sont les hérauts : celle du romantisme. Avec eux, les passions de l'artiste prennent possession de l'espace, triomphant du public par sa stupeur même. Il faudra quatre tentatives à HUGO pour entrer à l'Académie Française et autant à BERLIOZ pour obtenir le Prix de Rome. Mais il ne leur faudra qu'une bataille, en 1830, pour imposer leur génie.

Si éclatant fut le triomphe de BERLIOZ que, depuis lors, tous les conformismes s'efforcent de le minimiser. Au pont que la Symphonie Fantastique, pour célèbre qu'elle soit, n'est pas toujours considérée comme ce qu'elle est : un des sommets de la musique. Certes, la puissance sonore de l'oeuvre a pu tromper certains : ils ont été assoudis par les canons que les caricaturistes allemands mettaient dans l'orchestre de BERLIOZ, ils ont été obsédés par la fameuse idée fixe qui n'est, ici, que prétexte aux exubérances du rêve. Ils n'ont pas saisi l'essentiel, qu'a si bien noté F. GOLDBECK : « le secret de BERLIOZ orchestrateur, c'est qu'il traite la couleur instrumentale comme BACH traite le dessin instrumental, c'est-à-dire comme l'essentiel et l'organique de la musique ». Et c'est seulement quand on a perçu cela qu'on a compris, aussi, que la Symphonie Fantastique n'est pas tant une révolution qu'un jalon dans une évolution, mais un jalon majeur dans la polyphonie de son immense clameur libératrice.




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