Ludwig
van BEETHOVEN
LES
BAGATELLES
POUR
PIANO
Les
sept bagatelles opus 33
Les
onze bagatelles opus 119
Les
six bagatelles opus 126
Alfred
BRENDEL, piano
Si
l'une des pièces pour clavecin de COUPERIN se nommait déjà Les
Bagatelles, il fallut attendre le romantisme pour que des pages
aussi libres dans leur forme puissent voir le jour. Nés de
l'inspiration spontanée, Moments Musicaux et Impromptus
ont préparé la voie aux Bagatelles et leur ont permis
d'accéder à l'univers clos des genres musicaux nobles.
En
dehors de la Bagatelle en ut mineur, qui n'est qu'un
intermezzo de sonate, BEETHOVEN nous a laissé 24 Bagatelles,
publiées en trois recueils : l'opus 33 de 1803, l'opus 119 de 1823
et, sommet de cet ensemble, l'opus 126 de 1825. Ce sont ces trois
recueils qui sont réunies dans cette intégrale.
Beaucoup
d'autres Bagatelles restèrent inédites. Les éditeurs
refusèrent ces pages, qu'ils jugeaient mineures, et firent savoir à
BEETHOVEN qu'il était « au-dessous de la dignité de perdre son
temps en de telles choses insignifiantes ».
Déplorant
la disparition de ces Bagatelles, Romain ROLLAND a noté qu'il
« ne saurait y avoir pour nous de perte plus sensible ». Et
il ajouta : » On ne connaît les grands classiques que par leurs
grandes œuvres composées et développées. Il nous manque l'étoffe
de leurs journées, le premier jet de leurs émotions et de leurs
pensées, la floraison de leurs rêves et de leur fantaisie ».
Les
Bagatelles nous restituent la trame émouvante de cette étoffe
quotidienne. Muré dans sa vie intérieure et enfiévré par sa
passion créatrice, BEETHOVEN s'y est libéré de bien des rêves
fugitifs. Il leur a confié l'indicible, qui n'est léger qu'en
apparence. Nées du caprice et du songe, griffonnées sur un coin de
piano, les Bagatelles prenaient forme, d'esquisse en esquisse,
et devenaient miroir intime et secrète confidence. Loin d'être
œuvrettes mineures, elles sont la vérité de BEETHOVEN tel qu'en
lui-même.
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