Anton
DVORAK
HUITIEME
SYMPHONIE
ORCHESTRE
DE LA PHILARMONIE TCHEQue
sous
la direction de
Vaclav
Neumann
C'est
DVORAK lui-même qui dirigea, le 2 février 1890, dans la salle du
Rudolfinum à Prague, la première audition de sa Huitième
Symphonie. Il l'avait écrite durant l'automne précédent, alors
qu'il venait de dominer une grave crise intérieure et de retrouver
la sérénité, grâce à un retour vers le sillage de Vysoka, au
cœur de la campagne tchèque dont il partageait avec joie la vie
quotidienne.
Saluant
cette «symphonie virile et heureuse où tout n'est qu'harmonie»,
Guy ERISMANN a fort justement noté que DVORAK s'y est «montré
tel qu'il est : amoureux de sa terre, heureux du contact de la nature
et des siens», et qu'il a réalisé dans cette œuvre un «accord
miraculeux entre la pensée et l'instrumentation».
La
profusion et la variété des images, dans cette symphonie, sont
vraiment extraordinaires. Déjà le premier mouvement, gardant en
gros les contours d'une sonate classique, propose une mosaïque
d'expressions variées, depuis les murmures d'une pastorale idyllique
jusqu'à l'éclat des fanfares. Un tableau plus varié encore nous
est offert par l'adagio
où la tension tragique alterne avec d'exquises sérénades, où
l'éclat de paysages sonores vivement colorés s'estompe dans ma
nostalgie d'horizons brumeux. La valse triste du scherzo est
opposée aux rythmes de danse exubérants de la coda. Quant
aux variations du finale, dans toute la multiplicité de leurs
coloris, elles convergent vers l'expression d'une joie rayonnante.
Cette
joie, c'est celle d'un homme qui, après plusieurs années
d'agitation et d'absences, retrouve sa terre natale. Le séjour
champêtre et familier de Vysoka lui apporte la sérénité et la
force. Il en fera don à cette Huitième Symphonie, née au
milieu des champs et des bois, près du modeste jardin que le
compositeur déclarait aimer «autant que l'art lui-même».
Comme SMETANA dans Ma Patrie, DVORAK est ici le chantre
inspiré du pays tchèque.
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