Franz
SCHUBERT
VALSES
ET
VALSES
NOBLES
Les
36 Valses, opus 9
Les
16 Danses Allemandes, opus 33
Les
12 Valses Nobles, opus 77
Walter
Hautzig, piano
La
bourgeoisie autrichienne des années 1820 aurait sans doute succombé
à l'ennui, sous la férule de METTERNICH, si SCHUBERT n'avait été
là pour lui offrir l'évasion de la musique. Boudé par le monde
officiel et par la Cour, le génial compositeur vit se grouper autour
de lui la jeunesse viennoise. Ainsi naquirent les schubertiades.
SCHUBERT
y faisait interpréter ses lieder, bien sûr, mais aussi s'asseyait
au piano et la valse naissait de ses doigts, comme la pulsation même
de la sensibilité viennoise et la confidence rêveuse d'un homme
solitaire, qui ne pouvait communiquer avec ses semblables que par sa
seule musique.
Et
c'est à une schubertiade idéale que nous convie ce disque. Sur les
quelques deux cents danses pour piano publiées du vivant de SCHBERT,
il en regroupe soixante-quatre : les 36 valses de l'opus 9, les seize
Danses Allemandes de l'opus 33, qui sont en fait des valses, et les
douze Valses Nobles de l'opus 77.
Musique
simple, sans audaces ni envolées, mais où scintille ce don divin de
transfigure le banal dont Henri GHEON disait qu'il « n'est guère
que Franz SCHUBERT à l'avoir partagé avec MOZART ». Musique où
chante le piano, comme naguère sous les lambris dorés des salons
autrichiens ou dans l'odeur de lilas d'une guinguette viennoise.
Danses légères, exquises et brèves, que LISZT transcrivit, tant il
les admirait, et dont RAVEL s'inspira.
Car
au-delà de la grâce frivole de ces pièces, de leur aisance
mélodique et de leur subtile recherche de la sonorité, c'est tout
le mystère schubertien qui est présent ici, voilé par une auréole
de rêve, et dont le secret est dans ses contradictions mêmes.
Derrière la bonne humeur viennoise se devine une mélancolie
profonde et inexprimable, une douleur de sentir la vie aussi éphémère
que ces courtes valses, nées du cœur d'un homme au soir d'un été
fugitif.
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