Jean-Marie
LECLAIR
QUATRE
SONATES POUR FLUTE
SONATE
EN MI MINEUR, op. 2/1
SONATE
EN UT MAJEUR, op. 2/3
SONATE
EN SOL MAJEUR, op. 2/5
SONATE
EN RE MAJEUR, op. 2/8
Christian
Larde, flûte
Huguette
Dreyfus, clavecin
Jean
Lamy, viole de gambe
On
n'a pas accordé jusqu'ici à Jean-Marie LECLAIR toute l'attention
que mérite son génie. Et pourtant, dans la musique française de
son temps, il fut incontestablement le seul créateur pouvant
soutenir la comparaison avec Jean-Philippe RAMEAU.
Jean-Marie
LECLAIR naquit à Lyon, en 169, et jusqu'à trente ans passés
partagea sa vie entre la musique et la danse. Finalement, la musique
l'emporta et il lui resta fidèle, à travers les succès et les
échecs d'une vie aventureuse, scellée par une fin tragique. Un
matin d'octobre 1764, on le retrouve gisant sur le seuil de sa porte,
percé de trois coups de poignard. Les mobiles de ce crime
demeureront aussi mystérieux que la personne de l'assassin.
On
a parfois qualifié LECLAIR de «CORELLI français». De
fait, il domine de haut toute notre école classique de violon et
rappelle son grand prédecesseur italien par un sens très exigeant
de la perfection et par une écriture précise, dont la pureté
dissimule une sensibilité ardente. Son œuvre comprend un peu moins
d'une centaine de compositions. Si toute la production instrumentale
s'adresse en priorité au violon, LECLAIR a néanmoins prévu des
alternatives et huit de ses sonates ont été écrites aussi bien
pour la flûte que pour le violon.
Ces
Sonates pour flûte révèlent d'emblée le très grand musicien, que
ce soit dans la qualité ou l'originalité des thèmes, d'une
invention aussi variée que hardie, ou dans la saveur d'une harmonie
bien française. Elles sont dignes des plus belles trouvailles de
RAMEAU, par le jaillissement de leur intense vie rythmique comme par
la maîtrise prodigieuse de leur écriture contrapuntique.
Dans
ces pages précieuses, la musique est un langage infiniment subtil,
manié avec un raffinement et une intelligence aigus par un maître
dont il est grand temps de reconnaître le génie.
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