Jean-Sébastien BACH
LES
TROIS SONATES
POUR
VIOLONCELLE ET CLAVECIN
Sonate
en sol mineur
pour
violoncelle et clavecin BWV 1029
1
- Vivace
2
- Adagio
3
- Allegro
Sonate
en sol majeur
pour
violoncelle et clavecin BWV 1027
1
- Adagio
2
– Allegro ma non tanto
3
– Andante
4
– Allegro moderato
Sonate
en ré majeur
pour
violoncelle et clavecin BWV 1028
1
- Adagio
2
– Allegro
3
– Andante
4
– Allegro
Josef
Chuchro, violoncelle
Zusana
Ruzickova, clavecin
La
date exacte de composition des trois sonates pour viole de gambe et
clavecin obligé BWV 1027/9 est discutée : certains
répartissant les trois œuvres sur la période qui va de 1715 à
1730, d'autres les estimant rédigées à Coethen de 1717 à 1723.
Mais, si la chronologie reste incertaine, le caractère génial des
œuvres est indiscutable : il y a là un des plus beaux dons que
Jean-Sébastien Bach a fait à la musique de chambre.
La
sonate en sol majeur, primitivement écrite pour deux flûtes
et continuo, fut transcrite par Bach avec une étonnante aisance. Au
delà de sa perfection formelle et de son charme, c'est une œuvre
d'une grande intensité spirituelle. Dans la sérénité de l'adagio
initial se glisse peu à peu une angoisse qui, écartée par la joie
simple de l'allegro, devient poignante dans la brièveté
bouleversante de l'andante, avant d'être irradiée par la
lumière limpide de l'allegro final.
Moins
dense de contenu spirituel, la sonate en ré majeur est, tout
au long de ses quatre mouvements, un admirable exemple du plaisir
musical que Bach sait prodiguer. Les deux instruments, aussi bien
dans la ferveur que dans l'allégresse, y poursuivent un séduisant
dialogue.
La
sonate en sol mineur fait succéder à un étincelant vivace
un adagio à la richesse mélodique sereine et dépouillée,
puis un allegro final d'une brillante vitalité. La perfection
classique se fait isi plaisir harmonieux et sans égal.
Telles
sont ces œuvres, véritables jalons de la musique par la
grandeur de leur inspiration et la beauté de leur écriture. Fidèle
à l'évolution même de Bach qui, dès 1720, dédia au violoncelle
ses six célèbres Suites, ce disque a préféré le large
registre de cet instrument aux possibilités limitées de la viole de
gambe. Ce choix permet de montrer la richesse véritablement
polyphonique que Bach confère au violoncelle, en faisant le frère
imaginaire de l'orgue.
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