dimanche 31 mars 2013
vendredi 29 mars 2013
LECTURE - GEOHISTOIRE - PARIS
130329 - LECTURE - Denis LACHAUD - Prenez l'avion
Prenez l'avionDenis LACHAUD
L’avion vient de tomber. Tout n’est plus que débris et silence.
Un homme sort de la carlingue éventrée, aperçoit Lindsay qui, comme
lui, semble avoir survécu, et s’empresse de lui porter secours.
Lentement ces deux êtres s’enfoncent dans la forêt, se soutiennent, tentent d’éloigner cet enfer qui ne les quittera plus.
Après de longues heures de marche les secours arrivent enfin, épuisé
l’homme perd connaissance en laissant Lindsay face au présent d’une vie à
jamais modi fi ée. Mais la peur partagée est un lien singulier, une
dépendance qui vous attache à l’autre sans la moindre mise en scène, le
moindre échange, sans la moindre séduction préalable. Et si Lindsay joue
la comédie depuis de nombreuses années sur les scènes londoniennes, si
sa quarantaine l’autorise parfois à entrevoir les arcanes du désir, le
destin cette fois a placé sous ses pieds un drôle d’échiquier sans
masque ni parade et sans texte étudié.
Prendre le train, traverser
la Manche, rejoindre l’homme de la forêt, cet étranger intime, celui qui
saura comprendre l’enjeu de cette chance ultime : avoir survécu. Tel
est le projet de Lindsay.
Un roman dans lequel la peur est soudain
dans l’oeil du cyclone puis de nouveau s’apprivoise à travers le regard
d’un personnage haut en couleur, tendre et excessif comme un enfant
ayant perçu le sens de la vie et l’espoir de grandir.
Denis Lachaud écrit pour le théâtre et le cinéma. Il est auteur associé au Centre dramatique national d’Orléans/ Loiret/Centre. Prenez l’avion est son cinquième roman.
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130329 - LECTURE - RIMBAUD - OEUVRES COMPLETES
130329 - LECTURE - RIMBAUD - Oeuvres (1868-1871)
mercredi 27 mars 2013
130327 - ECOUTE - SCHUBERT - Le Voyage d'Hiver
LE
VOYAGE D'HIVER
24
lieder sur des poèmes de Wilhelm Müller
01
– Gute Nacht
02
– Die Wetterhahne
03
– Gefrorene Tränen
04
- Erstarrung
05
– Der Lindenbaum
06
- Wasserflut
07
– Auf dem Flusse
08
- Rückblick
09
- Irrlicht
10
- Rast
11
- Frühlingstraum
12
- Eisamkeit
13
– Die Post
14
– Der greise Kopf
15
– Die Krähe
16
– Letztz Hoffnung
17
– Im Dorfe
18
– Der stürmische Morgen
19
- Tâuschung
20
– Der Wegwaiser
21
- Das Wirtshaus
22
- Mut
23
– Die Nebensonnen
24
- Der Leiermann
Dietrich
Fischer-Dieskau, baryton
Gérald
Moore, piano
Enregistré
le 4 juillet 1955 à Prades
En 1823, les vingt lieder de La Belle Meunière conduisaient à la noyade du jeune meunier. Mort symbolique peut-être, car Le Voyage d'Hiver, quatre ans plus tard, s'ouvre sur Gute Nacht : "Bonne nuit", mots chantés par le ruisseau à la fin du cycle précédent. SCHUBERT s'y prend en deux temps : la première moitié entre février et le printemps 1827; la seconde à l'automne, après la découverte de nouveaux poèmes de Wilhelm MÜLLER. Depuis La Belle Meunière, le ton a changé, pour creuser les abîmes du désespoir et de la solitude au fil d'une errance sans fin :"Et moi, je marche sans mesure; sans repos, je cherche le repos" (N°20). Inutile alors de consulter le poteau indicateur(N°20) et d'invoquer le courage (N°22). Les paysages glacés reflètent les émotions du narrateur et intensifient sa douleur : "Mon cœur, en ce ruisseau, reconnais-tu à présent ton )mage?" (N°07). Quand la nature s'anime, les rafales du vent fouettent le Wanderer (N°02,05,16 et 18). La neige pique la peau comme les larmes (N°03,04,06 et 08) : "Le sol est brûlant sous mes semelles, bien que je marche sur la glace et la neige" (N°08).
La conception dramatique a également évolué. Il s'agit moins d'une narration, au sens habituel du terme, que d'une succession d'états d'âme. L'unité du cycle réside dans la récurrence des images poétiques et de certains gestes musicaux : écriture dépouillée traduisant le vide intérieur du personnage ; brefs motifs obsédants comme le souvenir de la bien-aimée ; harmonie qui s'éclaire fugitivement et rend plus déchirant le retour au mode mineur (seize des vingt-quatre lieder sont en mineur !) ; scansion de marche funèbre (N°01,03,07,10,12,15 et 20) s'immobilisant dans un tempo étiré (N°21) ; sèches ponctuations du piano (N°03,07 et 16). Quelques échos de musique populaire renvoient au bonheur perdu (N°05 et 13) ou signalent un rêve éveillé (N°11). Le Voyage d'Hiver est d'ailleurs jalonné d'illusions que dissipe vite la cruelle réalité (N°09,11,19 et 23). La trajectoire se dessine imperceptiblement.
Les irruptions de violence, d'autant plus saisissantes qu'elles restent brèves, sont plus fréquentes dans la première partie. Solitaire jusqu'au N°12, le Wanderer croise une sinistre corneille (N°15), des chiens hostiles (N°17) puis un pauvre joueur de vielle, sa propre image (N°24) : "Etrange vieillard, m'en irai-je avec toi ? Veux-tu bien accompagner mes chants au son de ta vielle ?" En 1828, SCHUBERT rencontrera à nouveau son double chez HEINE (Der Doppelgänger) et poursuivra son voyage. Ses derniers chefs-d'oeuvre (sonates pour piano, quintette à deux violoncelles, Le Chant du cygne) explorent des gouffres insondables mais scellent aussi la réconciliation avec l'Ame du monde (Weltseele).
Hélène Cao.
130326 - TRAJET - LE POIRE SUR VIE - CRANVES SALES
- Départ du POIRE SUR VIE vers 7 h 45
- Passage au large de LA ROCHE-SUR-YON, FONTENAY LE COMTE, NIORT, POITIERS, GUERET, MONTLUCON
- Arrêt pause déjeuner vers 13 h 15 à GOUZON (23)
- Passage à CULAN
- Arrêt à SAINT-CHRISTOPHE-LE-CHAUDRY vers 16 h 00
- Passage au large de MOULINS, MACON, BOURG-EN-BRESSE, BELLEGARDE
- Arrivée à CRANVES SALES vers 20 h 00
samedi 23 mars 2013
jeudi 21 mars 2013
130319 - TOURISME - ANGERS - MUSEE JEAN LURCAT
L'Hôpital Saint-Jean, remarquable ensemble architectural du 12e siècle,
abrite depuis 1967, le Chant du Monde de Jean Lurçat (1957-1966),
manifeste d'un artiste engagé. L'ancien orphelinat (17e siècle) présente
le fond constitué principalement des donations Lurçat, Thomas Gleb et
Josep Grau-Garriga.
L'hôpital Saint Jean
Edifice majeur de l'art gothique de l'ouest de la France, l'hôpital Saint Jean
est l'un des derniers exemples remarquablement conservé des grands
ensembles hospitaliers créés au 12e siècle ; Il compte aujourd'hui parmi
les monuments exceptionnels du patrimoine angevin.
Le pignon est
flanqué de larges contreforts plats qui rythment la façade. Les
matériaux de construction sont caractéristiques de la région : schiste
pour les soubassements et tuffeau appareillé en élévation. Devant la
porte une galerie couverte a été ajoutée au 17e siècle. L'entrée
actuelle donne directement accès à la salle des malades du 12e siècle.
La finesse et l'élégance de l'intérieur contrastent avec la force et la sévérité de la façade.
Vaste
halle de 60 mètres de long sur 22,50 mètres de large, la salle des
malades est divisée en trois nefs égales. Les ogives, pénétrantes,
soutiennent les voûtes fortement bombées. Ces voûtes particulières aux
pays de la Loire font l'originalité du gothique angevin dit aussi
gothique Plantagenêt. Une apothicairie du 17e/18e siècle présente un
ensemble remarquable de céramiques de cette époque, ainsi qu'un
exceptionnel pot à thériaque en étain réalisé par un maître angevin.
L'hôpital Saint Jean
comprend, aujourd'hui, une grande salle des malades, un cloître, et une
chapelle attenants, un grenier et ses caves un peu plus haut sur la
butte.
Les espaces muséaux ouverts au public sont la grande salle et
le cloître. Les caves et les greniers sont utilisés pour des réceptions.
Le cloître attenant date, comme la grande salle des malades, des années 1180, seule l'aile sud est du 16e siècle. La chapelle (qui ne se visite pas) est du 13e siècle.
L'ancien orphelinat
L'ancien orphelinat date du 17e siècle, il
a été rénové en 1986 pour créer une extension au musée Jean-Lurçat.
Seule la façade a conservé ses dispositions architecturales initiales,
les pièces intérieures de l'édifice ont été modernisées et ne laissent
pas apparaître leurs anciennes fonctions.
Il abrite depuis 1967, dans l'ancienne salle des malades le Chant du Monde de Jean Lurçat (1957-1966). Le
Chant du Monde, la merveilleuse suite de tapisseries réalisée
par Jean Lurçat entre 1957 et 1965, a été exposé
en 1999 dans la ville d’Hiroshima au Japon. Un symbole pour cette
oeuvre, Apocalypse des temps modernes, qui, tout au long des
10 éléments tissés qui la constitue, dénonce
les dangers encourus face à la grande menace de la guerre nucléaire,
et célèbre l’Homme en gloire dans la Paix.
Le
Chant du Monde
Un
matin de 1956, Jean Lurçat, comme il le racontera plus tard à
Claude Faux*, reçoit la visite de Jean Cassagnade qui lui donnait
quelques conseils de jardinage. Celui-ci venait de lire une préface
écrite par Lurçat pour L’Apocalypse d’Angers.
Le paysan “rouge” met alors Lurçat face à
ce qui restera son plus grand défi : “Cette tapisserie
du Moyen-Âge est un témoignage de son époque ; alors
pourquoi ne pas faire une Apocalypse des temps présents ?...
et si L’Apocalypse d’Angers fait 750 mètres carrés,
il nous faut au moins en faire 1.000.”
Lurçat
se laisse séduire, et un premier titre surgit : “La
Joie de Vivre”...
Mais la menace des conflits et de la bombe le pousse à ne pas
seulement traduire les espoirs, mais aussi les menaces qui pèsent
sur l’homme et la création, il pense alors à composer
son oeuvre en présentant d’abord la Menace, pour ensuite
s’élever vers le bonheur de vivre. Le titre finalement
adopté sera “Le Chant du Monde”.
En
1957, Lurçat commence l’exécution de la première
tenture du Chant du Monde ; cette série est tissée,
à son compte, dans les ateliers d’Aubusson. Trois cartons sont réalisés cette même
année.
Quand
il en débute la réalisation,
Jean Lurçat ne tarde pas à se convaincre que "la
vie, pour qui tente de vivre droit, est chose sucrée et salée,
douce et amère, convulsive et sereine.”
Ainsi, les quatre premières tentures de la série représentent le danger encouru par les hommes à cause de la bombe atomique :
Ainsi, les quatre premières tentures de la série représentent le danger encouru par les hommes à cause de la bombe atomique :
“La grande menace” (1957)
La "grande menace", c'est le danger nucléaire incarné par un aigle déployant ses ailes au-dessus de la Terre. Celui-ci lâche une bombe atomique sur notre planète, symbolisé par un cercle sur lequel on peut reconnaître de grandes capitales (clochers à bulbe de Moscou, Tour Eiffel de Paris, gratte-ciels de New-York, pyramides du Caire, pagode de Pékin, temple antique d'Athènes ou Rome). A travers les flammes d'une explosion, on peut lire "HIROSHIMA". Sous la Terre, un volcan est ne éruption. Jean Lurçat matérialise ici l'idée que "le monde vit sur un volcan".
A droite, un homme au gouvernail d'un bateau s'éloigne de la menace en emportant diverses espèces animales. La plupart sont en grisaille. Elles sont contaminées par le buffle qui répand des flammes, symboles des retombées atomiques.
Cependant, une note d'espoir se dessine. Trois animaux se distinguent et semblent veiller au des tin de l'homme et de son embarcation : le chien, la chouette et le coq, symboles respectifs de loyauté, de sagesse et d'espoir. A l'avant du bateau, un cep de vigne prend pied et semble indiquer que la vie renaît.
Avec ce navire recueillant les diverses espèces de la création, Lurçat recourt ici à une référence biblique, l'épisode du Déluge et de l'arche de Noé dans la Genèse. Imprégné de la culture judéo-chrétienne, il s'en inspire dans sa création. On découvre également ici la richgesse de son bestiaire.
"L’homme d’Hiroshima" (1957)
Cette pièce fait directement référence au bombardement d'Hiroshima, au Japon. Le 6 août 1945, les Américains y lancèrent la première bombe atomique qui fit près de 140 000 victimes et engendra d'innombrables effets dévastateurs à retardement.
La silhouette de l'homme en désintégration se détache sur un aplat vert, prenant la forme du "champignon atomique". L'homme est détruit physiquement et moralement, comme le prouvent les flammes qui s'échappent de son crâne
De part et d'autre de ce corps, quatre objets symboliques sont brisés, pulvérisés. La croix évoque la notion de croyance. La faucille renvoie aussi bien au labeur qu'à l'idéologie. Les gants blancs seraient un symbole des codes policés de notre civilisation occidentale. Enfin, le livre matérialise l'idée de savoir.
Lurçat montre ainsi que la bombe atomique a profondément remis en question de nombreux fondements de la société occidentale.
"Le grand charnier" (1959)
Un bouc au galop domine la composition du Grand Charnier. Symbole de malédiction au Moyen-Age, cet animal était souvent associé au diable. Ici, il semble indique son mouvement aux squelettes et dépouilles d'hommes, d'animaux et végétaux, répartis en une ronde évoquant une danse macabre.Dans la partie inférieure, des ossements et le tronc d'un homme en décomposition s'entremêlent aux barreaux d'une échelle brisée. Juste au-dessus, on distingue un corps allongé et écorché, parsemé de squelettes d'oiseaux et de feuillages atrophiés.
Au centre, la bombe nucléaire diffuse ses ondes destructrices. Leur vigueur est renforcée par des couleurs à dominante rouge et verte. A l'opposé, les créatures consumées par le mal sont traitées en grisailel.
cette tapisserie évoque de façon très imagée l'horreur de la guerre. Jean Lurçay a en effet côtoyé la mort dans les tranchées de la première guerre mondiale, près de Verdun. Le titre de l'oeuvre est d'ailleurs une référence explicite à cette période.
“La fin de tout” (1959)
Le "néant", le retour au vide découle de l'explosion nucléaire. Lurçat a choisi de consteller de fond noir de petites taches blanches, résidus de poussière atomique, "germes de mort". A gauche, on discerne une dernière explosion; à droite, une plante meurt sur une forme en fusion qui rappelle le volcan de La grande Menace.
A l'origine, Lurçat souhaitait réaliser une tapisserie entièrement noire et plus longue pour rendre cet état de néant insupportable et mettre ainsi le spectateur à l'épreuve; Mais il a préféré introduire une dimension narrative et asseoir sa composition en disposant des éléments graphiques et coloré : la "plante brisée", les "flocons blancs", l'explosion et la matière en fusion, rouge vif.
Apocalypse de l'âge atomique
“J’ai commencé par la bombe atomique, parce que le danger atomique c’est la base, c’est à partir de lui que notre monde s'organise et se définit. La Grande Menace, c'est la bombe. Sur ma tapisserie, on la voit, à gauche. Elle est lançée par une espèce d'aigle, un animal-vautour qui tombe sur notre planète comme sur une proie. J'ai symbolisé le monde par cette masse ronde sur laquelle on distingue les silhouettes des grandes capitales humaines... Il y a la Tour Eiffel - c'est à dire Paris - il y a les pyramides, des gratte-ciel, des pagodes, etc... Tout cela c'est notre univers. Et en-dessous du globe terrestre, on peut voir une forme conique, une sorte de Vésuve couronné de fumée : c'est la transposition littérale, en somme, de l'expression familière : “Le monde vit sur un volcan...".
“J’ai commencé par la bombe atomique, parce que le danger atomique c’est la base, c’est à partir de lui que notre monde s'organise et se définit. La Grande Menace, c'est la bombe. Sur ma tapisserie, on la voit, à gauche. Elle est lançée par une espèce d'aigle, un animal-vautour qui tombe sur notre planète comme sur une proie. J'ai symbolisé le monde par cette masse ronde sur laquelle on distingue les silhouettes des grandes capitales humaines... Il y a la Tour Eiffel - c'est à dire Paris - il y a les pyramides, des gratte-ciel, des pagodes, etc... Tout cela c'est notre univers. Et en-dessous du globe terrestre, on peut voir une forme conique, une sorte de Vésuve couronné de fumée : c'est la transposition littérale, en somme, de l'expression familière : “Le monde vit sur un volcan...".
Cependant,
il y a eu Hiroshima... La folie s'est déjà manifestée
à deux reprises... Hiroshima, Nagasaki...
L'homme d'Hiroshima
a été brûlé, dépouillé, vidé
par la bombe... Mais avec lui, ce sont toutes nos raisons de vivre qui
ont été saccagées. La
bombe n'épargne aucune idéologie, aucun système...
Elle anéantit toutes les pensées de l'homme, tout le patrimoine
culturel commun... A nouveau, les bibliothèques d'Alexandrie
flambent et s'anéantissent... Mais cette fois-ci, c'est un enlisement
général..."
Eluard
a écrit un jour: “...Je veux savoir d'où je
pars pour conserver tant d'espoir...” Eh bien ! c'est ça...
Nous partons d'ici. Nous partons de cette horrible menace. Seulement,
tout de même, si cette bon dieu de bombe tombait, le monde paierait
un tribut épouvantable. On reculerait de plusieurs milliers d'années...
Il faut que les gens le sachent...”
Si
les premières tentures sont difficilement soutenables, les suivantes
célèbrent la vie en un hymne, un message d’espoir
pour l’avenir. "Après l'horreur, j'ai voulu décrire
l'homme en accord avec le monde, l'homme et nos raisons de vivre".
“L’Homme
en gloire dans la Paix” et “L’eau
et le feu” furent réalisées en 1958.
"L’Homme en gloire dans la Paix" (1958)
"L’Homme en gloire dans la Paix" (1958)
La plus grande tapisserie du Chant du Monde est consacrée à la renaissance du vivant, le retour à la vie après les désastres. Par sa composition, elle se rapproche de la première tapisserie (le globe à gauche, l'homme et la création à droite). Mais le globe évoque ici la nature, plus que la civilisation.
A l'intérieur, de petites flammes bleues, source de chaleur, prouvent que la vie renaît. Et, à son contact, des végétaux s'apanouissent. Leur couleur "jaune doré" évoque le soleil, astre de vie; L'aigle menaçant a laissé place à la colombe bienveillante.
A droite, recouvert de feuillages de d'étoiles, l'homme, nu, semble prendre racine au coeur d'une planète. Sur sa tête, une chouette incarne la sagesse; sur sa poitrine, la colombe symbolise la paix; Une salamandre, réputée pouvoir traverser les flammes, témoigne de la chaleur qui se répand dans son corps.
Lurçat propose une vision harmonieuse et pacifique de l'univers. L'Homme ne fait plus qu'un avec le monde végétal, animal et minéral; il se régénère.
L'univers se réorganise. L'homme, de concert avec les éléments naturels, participe à la bonne marche du cosmos.
On retrouve ici les éléments récurrents du vocabulaire graphique de Lurçat : le globe terrestre, qui semble naître de la réunion de l'eau et du feu, éléments aux forces opposées mais nécessaire à la vie ; le bestiaire, à la dimension symbolique associant le poisson à l'eau, la salamandre au feu, la tortue à la longévité, le serpent enroulé à l'infini ; enfin l'homme, qui à la fois domine et s'inscrit dans le globe terrestre;
Lurçat insère une allusion à l'actualité scientifique de son temps : en haut à gauche, on peut reconnaître "Spoutnik", le premier satellite soviétique, lancé dans l'espace en 1957. En revanche, en haut à droite, il offre un détail totalement imaginaire et poétique : une lune, dessinée sous la forme d'un visage, de façon fantaisiste.
Se succéderont “Le grand Charnier” et "Champagne” en 1959, “La conquête de l’Espace” en 1960, “La Poésie” en 1961. La dixième et dernière tenture, composée en 1965, “Ornementos Sagrados”, ne sera terminée qu’après la mort de l’artiste, en 1966.
Le mouvement ascensionnel et diagonal de la composition évoque l'envol, l'euphorie, le jaillissement de la vie.
Le bleu très lumineux, le thème de la vigne, le champagne coulant à flots, les iris, la multiplication de petits éléments aériens -papillons, fleurs, bulles- contribuent à cette impression générale de gaieté et de légèreté.
En bas à droite, un crâne renversé contient des fleurs; Ce motif est peut-être une allusion aux Vanités du 17° siècle, tableau rappelant le caractère éphémère de la vie grâce à la représentation réaliste de cranes, sabliers, insectes, fleurs fanées ...
Cependant Lurçat, en disposant cet élément en périphérie de sa composition, invite à penser qu'il faut profiter pleinement de la vie et de ses plaisirs. La joie domine ici.
"Conquête de l'espace" (1960)
L'exploration de l'espace a commencé en 1957, trois ans seulement avant la composition de cette pièce. Lurçat a souhaité évoquer ici l'une des grandes prouesses technologiques accomplies par l'homme au 20° siècle.
A gauche, un fragment du globe terrestre est représenté en coupe. A l'intérieur, diverses espèces animales sont disposées sur un fond de bandes colorées.
Entre l'homme et la femme, apparaissent la chouette et le taureau, respectivement symbole de sagesse et de courage. Sur la croûte terrestre poussent des végétaux.
Le sagittaire semble percer l'atmosphère, matérialisée par des flèches blanches et rouges évoquant les échanges gazeux. Lurçat aime particulièrement l'archer qui "tape dans le mille". La figure du sagittaire incarne pour lui à la fois le poète et le créateur.
A droite, l'espace sidéral est représenté de manière poétique et imaginaire, même si la planète Saturne et la Lune sont aisément identifiables.
A l'intérieur, de petites flammes bleues, source de chaleur, prouvent que la vie renaît. Et, à son contact, des végétaux s'apanouissent. Leur couleur "jaune doré" évoque le soleil, astre de vie; L'aigle menaçant a laissé place à la colombe bienveillante.
A droite, recouvert de feuillages de d'étoiles, l'homme, nu, semble prendre racine au coeur d'une planète. Sur sa tête, une chouette incarne la sagesse; sur sa poitrine, la colombe symbolise la paix; Une salamandre, réputée pouvoir traverser les flammes, témoigne de la chaleur qui se répand dans son corps.
Lurçat propose une vision harmonieuse et pacifique de l'univers. L'Homme ne fait plus qu'un avec le monde végétal, animal et minéral; il se régénère.
"L’'Eau et le Feu" (1958)
L'univers se réorganise. L'homme, de concert avec les éléments naturels, participe à la bonne marche du cosmos.
On retrouve ici les éléments récurrents du vocabulaire graphique de Lurçat : le globe terrestre, qui semble naître de la réunion de l'eau et du feu, éléments aux forces opposées mais nécessaire à la vie ; le bestiaire, à la dimension symbolique associant le poisson à l'eau, la salamandre au feu, la tortue à la longévité, le serpent enroulé à l'infini ; enfin l'homme, qui à la fois domine et s'inscrit dans le globe terrestre;
Lurçat insère une allusion à l'actualité scientifique de son temps : en haut à gauche, on peut reconnaître "Spoutnik", le premier satellite soviétique, lancé dans l'espace en 1957. En revanche, en haut à droite, il offre un détail totalement imaginaire et poétique : une lune, dessinée sous la forme d'un visage, de façon fantaisiste.
Se succéderont “Le grand Charnier” et "Champagne” en 1959, “La conquête de l’Espace” en 1960, “La Poésie” en 1961. La dixième et dernière tenture, composée en 1965, “Ornementos Sagrados”, ne sera terminée qu’après la mort de l’artiste, en 1966.
"Champagne" (1959)
Le mouvement ascensionnel et diagonal de la composition évoque l'envol, l'euphorie, le jaillissement de la vie.
Le bleu très lumineux, le thème de la vigne, le champagne coulant à flots, les iris, la multiplication de petits éléments aériens -papillons, fleurs, bulles- contribuent à cette impression générale de gaieté et de légèreté.
En bas à droite, un crâne renversé contient des fleurs; Ce motif est peut-être une allusion aux Vanités du 17° siècle, tableau rappelant le caractère éphémère de la vie grâce à la représentation réaliste de cranes, sabliers, insectes, fleurs fanées ...
Cependant Lurçat, en disposant cet élément en périphérie de sa composition, invite à penser qu'il faut profiter pleinement de la vie et de ses plaisirs. La joie domine ici.
"Conquête de l'espace" (1960)
L'exploration de l'espace a commencé en 1957, trois ans seulement avant la composition de cette pièce. Lurçat a souhaité évoquer ici l'une des grandes prouesses technologiques accomplies par l'homme au 20° siècle.
A gauche, un fragment du globe terrestre est représenté en coupe. A l'intérieur, diverses espèces animales sont disposées sur un fond de bandes colorées.
Entre l'homme et la femme, apparaissent la chouette et le taureau, respectivement symbole de sagesse et de courage. Sur la croûte terrestre poussent des végétaux.
Le sagittaire semble percer l'atmosphère, matérialisée par des flèches blanches et rouges évoquant les échanges gazeux. Lurçat aime particulièrement l'archer qui "tape dans le mille". La figure du sagittaire incarne pour lui à la fois le poète et le créateur.
A droite, l'espace sidéral est représenté de manière poétique et imaginaire, même si la planète Saturne et la Lune sont aisément identifiables.
"La Poésie" (1961)
Jean Lurçat met à nouveau en scène le Sagittaire, qui symbolise le poète, celui qui vise juste avec les flèches de ses mots. La représentation de ce personnage monumental, sous une sorte d'arc, dans le premier quart de la composition, ainsi que le compartimentage de l'espace, s'inspirent de la composition de la tenture médiévale de l'Apocalypse.
Les signes du Zodiaque, à travers les constellations, évoquent le cosmos mais aussi la dimension temporelle, puisque les différents signes correspondent aux différents mois de l'année. Lurçat a ajouté des chaînes entre ces éléments pour montrer que les divers composants du cosmos forment un tout.
"Ornamentos Sagrados" (1966)
Cette tapisserie demeure la plus énigmatique puisque Jean Lurçat, décédé en janvier 1966, ne l'a pas commentée; Quelques temps auparavant, en 1965, l'artiste avait visité au Mexique une exposition d'objets et textiles liturgiques qui l'avait bouleversé, d'où ce titre en espagnol : "Ornamentos Sagrados". Lurçat a peut-être voulu magnifier les éléments de l'univers, offerts à l'homme, symbolisé par l'oeil au centre du globe.
A gauche, les formes serpentines associées aux gouttes d'eau pourraient évoquer le dieu Quetzalcoati, le serpent à plumes qui provoque la pluie. On distingue ensuite la lune et ses différents quartiers. Cet astre occupe une place fondamentale dans la religion et le calendrier des Aztèques, tout comme le soleil, qui est très probablement représenté au centre. A l'intérieur, les compartiments de la composition rappellent la forme du calendrier aztèque.
De nombreuses tapisseries de Lurçat portent des inscriptions. Ornamentos Sagrados est la seule tapisserie du Chant du monde à en porter une, dont l'une des phrases est écrite à l'envers, en miroir : "Tu t'éveilles véridique seigneur des deux pôles Astre aux griffes d'obsidienne". Aucune interprétation de ces mots ne s'est imposée à ce jour. Par ailleurs, écrire à l'envers était un procédé artistique souvent utilisé par les surréalistes.
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