"Comment je me suis couché de bonne heure"
Avant de trouver sa forme définitive, l'ouverture de La Recherche a connu de nombreuses autres versions, instructives sur les choix et évolutions de l'auteur.
Par Nathalie Mauriac Dyer
Au fil des écritures, entre 1908 et 1913, l'écrivain supplante le journaliste.
"Charles Swann" pour titre ?
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La Recherche, ouvroir de littérature potentielle
Pistes narratives délaissées, effets d'annoncé démentis, ellipses mystérieuses ... L'oeuvre de Proust, parce qu'elle contient de nombreux récits virtuels, joue avec le lecteur.
Par Marya Lavault
Chaque lecteur est invité à trousser son propre roman, mais aussi à devenir, comme le narrateur, "le lecteur de soi-même".
Reconstituer les chapitres manquants
Embryons d'intrigues
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Proust créole, ou les langues embrassées
Mots étrangers, patois, jargons, argots ... De multiples langues s'invitent dans l'écriture proustienne, dont la grande affaire est la traduction, au sens le plus large.
Par Tiphayne Samoyault
Rétif au purisme, Proust mêle toutefois consentement et retenue face aux nouveautés linguistiques.
Le cri et le cru
Passage par Haïti
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Conjugué en tout temps et tout lieu
Marginalisé durant les années 1930-1940, Proust devient, après la Seconde Guerre, une référence prédominante dont se saisissent les écoles et les cultures les plus diverses.
Par Florian Pennanech
L'étoile proustienne n'a jamais pâli au Royaume-Uni, où les universitaires s'en saisissent beaucoup plus tôt qu'en France.
Réhabilité par ses inédits
A la fois un objet et une méthode pour la Nouvelle Critique
Terrain idéal pour la génétique
Du genre aux neurosciences
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"Cher petit pauvre loup"
Par Evelyne Bloch-Dano
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"Un immense mic-mac"
C'est en ces termes que Barthes a pu résumer La Recherche. Loin d'être péjoratifs, ils condensent bien l'art proustien de la manigance, de la manipulation et de la désorientation.
Par Adam Watt
"Je ne sais pas si je vous ai dit que ce livre était un roman. Du moins, c'est encore du roman que cela s'écarte le moins." Proust à René Blum, en février 1913.
Stratégies du désordre apparent
Décousu ou en train de se coudre ?
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La philosophie est une fiction
Les lectures philosophiques de Proust sont souvent tentées de la réduire à un système univoque et définitif : or l'écrivain ne fait pas de la philosophie mais l'interroge ou la défie.
Par Vincent Ferré
Est-il raisonnable de faire de La Recherche un guide d'éthique, voire de développement personnel ?
Un sage ? Un ironiste ?
Gare au "pseudo-Marcel"
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Heureux de se soustraire
Le bonheur ? Proust est acerbe à l'agard de ce sentiment, selon lui périssable ou illusoire. A moins que la félicité ne consiste à se laisser dériver, voire dissoudre, dans des limbes où le moi et le monde ne se distinguent plus vraiment.
Par Anne Simon
" Le soleil venait jusqu'à mon lit et traversait la cloison transparente de mon corps aminci, me chauffait, me rendait brûlant comme du cristal."
Pièges de l'amitié et de l'amour
L'idéal du rameur à la dérive
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L'oncle méconnu des Marx
Brothers ?
La potée comique de Proust est souvent négligée : elle révèle pourtant, comme chez les burlesques américains, une grande acuité sociologique, notamment lors des scènes d'exclusion.
Par Elisabeth Ladenson
Etre ou ne pas être membre du club, telle est la question
Désirer ce qui vous rejette
Snobs, juifs, invertis ... La répudiation infinie
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Mobilisé malgré lui
Proust ne tarde pas à intégrer la Grande Guerre dans La Recherche. Il y décrit toute l'ambivalence de la vie "à l'arrière" et la sienne propre, entre détachement et amphatie, lucidité sur la propagande et patriotisme involontaire.
Par Hiroya Sakamoto
" On lit les journaux comme on aime, un bandeau sur les yeux."
"Sottise allègre et féroce"
Sentiment de culpabilité
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Au coeur des ténèbres, survivre avec Proust
Considéré juste après sa mort comme un esprit d'un autre temps, n'étant d'aucune aide face au fracas du XX° siècle, l'écrivain sera pourtant invoqué pour résister à l'horreur des camps - et la dire.
Par Matthieu Vernet
"Tous sont égaux devant la mémoire comme devant la mort." Varlam Chamalov, à propos de La Recherche.
D'une claustration l'autre
Du mondain au soutien
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Aux noms des morts
par Perrine Coudurier
Perdus et retrouvés
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Après lui le temps réverbéré
Pérec, Claude Simon, Quignard, Ernaux ... Commet écrire et se remémorer après La Recherche ? En s'en démarquant et en le regrettant.
Par Dominique Rabaté
Si Georges Pérec sollicite souvent Proust, c'est finalement pour lui rétorquer, au début de W : " Je n'ai pas de souvenirs d'enfance."
Ne pas flotter "sur le même vide"
"Proust est un écrivain qui ne cherche pas à changer de corps. C'est un écrivain monostyle." Pascal Quignard
De l'individuel au collectif
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AVANT-PREMIERE
Extraits de six ouvrages à paraître, choisis parmi les publications marquant le centenaire de La Recherche
Laurent Numez
Proust 1913
Janvier 1913
Le retour d'Agostinelli
Olivier Wickers
Chambres de Proust
Si Proust couchait beaucoup
et bien, ce n'était que sur
le papier, son livre, qui sera
empli de coucheries.
Claude Arbaud
Proust contre Cocteau
Le petit Marcel a disparu
physiquement de
nos consciences au profit
du saint littéraire
qu'il rêvait de devenir.
François Bon
Proust est une fiction
"j'avoue que la peinture de ces inutiles
m'indiffère assez", disait Bloch
de l'intérêt ou pas de parler de duchesse en littérature
Serge Sanchez
La Lampe de Proust
et autres objets
de la littérature
Feux de Bengale, éclairs
de magnésium, faisceaux
de projecteurs ... Irisations
impressionnistes, reflets,
ombres chinoises,
kaléidoscopes ... L'écrivain
est un maître éclairagiste.
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Richard Ford
"Nous ne nous
pensons pas
comme des artistes
chez nous"
Avec Canada, l'écrivain américain signe un formidable roman d'initiation et de résilience, à la fois sans illusion et apaisé.
"La vie nous est donnée vide, et nous la remplissons comme un devoir presque poétique, erratique."
"Je travaille tous les jours, je fais du squash. Je ne bois que du pouilly-fuissé, pas de mauvais vin, une hygiène presque parfaite, et la même femme depuis longtemps, et pas d'enfants."
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Loti, fines japoneries
Pierre Loti fait l'objet d'une exposition : capable de se laisser aller à un exotisme de pacotille dans ses romans, il se montre plus juste lorsqu'il décrit le Japon, qu'il défriche en éclaireur.
Par Eric Faye
"Un pays tropical qui serait remonté vers le nord sans s'en apercevoir."
Une archive pour les japonais eux-mêmes.
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John Le Carré
à propos de l'Espion qui venait du froid
Cinquante ans plus tard
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