Ludwig
van BEETHOVEN
SERENADE
ET SONATE
POUR
FLUTE ET PIANO
Sérénade
en ré majeur pour flûte et piano
Sonate
en si bémol majeur pour flûte et piano
Jean-Pierre
Rampal, flûte
Robert
Veyron-Lacroix, piano
i
puissante est l'image légendaire de BEETHOVEN, que son ombre
dissimule maintes œuvres précieuses pour ne laisser en pleine vue
que les monuments titanesques. C'est ainsi qu'on ignore trop souvent
les pages que BEETHOVEN dédia à la grâce légère de la flûte.
Certes,
l'attribution à BEETHOVEN de la Sonate en si bémol pour flûte
et piano reste discutée. Son manuscrit ne fut découvert qu'au
début du XX° siècle, et si certains musicologues affirmèrent y
avoir lu le nom de BEETHOVEN, d'autres se montrèrent plus réticents.
Mais, quoiqu'il en soit, l'oeuvre est indiscutablement beethovénienne
d'allure. Elle semble avoir été composée vers 1790, à la fin du
séjour du jeune BEETHOVEN à Bonn. Elle débute par un allegro
molto, qui séduit d'emblée par la richesse et la variété de
son invention mélodique. Puis une élégante polonaise
accentue le caractère rythmique de l'oeuvre, avant qu'un largo
d'une grande noblesse lui offre l'apaisement d'un calme enchanteur.
La conclusion est alors apportée par un allegro molto dont le
thème, exposé dans un gracieux menuet, s'épanouit en quatre
sublimes variations. D'un bout à l'autre, cette Sonate réalise un
miraculeux équilibre des deux instruments, portant en cela la marque
d'un génie créateur exceptionnel.
En
1795, BEETHOVEN avait composé une Sérénade pour flûte, alto et
violon, dans la lignée des œuvres salzbourgeoises de MOZART. Il la
transcrira en 1802 et ainsi naîtra la Sérénade pour flûte et
piano, opus 41, œuvre délicate et raffinée. Son scherzo est un des
tours de force de BEETHOVEN : il fait habilement jaillir la plus
grande fantaisie de la concision la plus exigeante.
«
Ceux qui ont besoin de BEETHOVEN, comme l'a écrit J. MASSIN, savent
que son œuvre leur parle avec autant d'amour que les œuvres qu'on
dit plus tendres. » Cette Sérénade et cette Sonate nous livrent,
sans masque, le pur visage de cette tendresse.
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