samedi 29 juin 2013
jeudi 27 juin 2013
130627 - ECOUTE - Domenico SCARLATTI - Huit sonates pour le clavecin
Domenico
SCARLATTI
HUIT
SONATES
POUR
CLACEVIN
Sonate
en si bémol majeur, L. 498
Sonate
en ut mineur, L. 406
Sonate
en ut mineur, L. 456
Sonate
en ré mineur, L. 106
Sonate
en ré majeur, L. 161
Sonate
en sol mineur, L. 249
Sonate
en ut majeur, L. 401
Sonate
en fa majeur, L. 198
Fernando
Valentini, clavecin
Domenico
SCARLATTI et Georg-Friedrich HAENDEL sont nés en 1685, à huit mois
d'intervalle. En 1709, ayant à peine achevé leurs études,
SCARLATTI et HAENDEL se rencontrèrent à Rome, rencontre devant un
clavier sous forme de joute musicale et sous l'égide du Cardinal
OTTOBONI. La lutte fut serrée, mais les deux jeunes artistes ne
furent point départagés : l'Italien était consacré premier
claveciniste, tandis que l'Allemand enlevait la palme d'organiste. Et
on raconte qu'en souvenir de ce duel mémorable, Domenico SCARLATTI
ne put jamais entendre le nom de son rival sans faire le signe de
croix.
Donc,
Domenico SCARLATTI qui avait commencé sa carrière, comme son père,
par écrire quelques opéras, était dès sa jeunesse un prodigieux
claveciniste. Ses contemporains ont sans doute davantage apprécié
l'exécutant et l'improvisateur, que le compositeur. Franz LISZT fut
un des premiers à découvrir la richesse et la variété de la
production pour clavecin de SCARLATTI ; aujourd'hui, cette production
est admise par les mélomanes comme un des grands moments de la
littérature musicale.
Déjà,
l'étendue de cette production est stupéfiante : 555 Sonates
publiées, et le claveciniste Rarl KIRKPATRICK fait remarquer, dans
son ouvrage sur SCARLATTI, que, pour une sonate écrite, des
douzaines ne passèrent pas le cap de l'improvisation. Parmi ces 555
Sonates, une infime proportion – une trentaine seulement – fut
publiée pendant la vie du compositeur sous le titre très modeste d'
»Exercice pour clavecin … composés par Domenico SCARLATTI,
maître de clavecin du Prince des Asturies ». En tête du
recueil, un avertissement signé SCARLATTI indiquait le sens de son
travail : »Lecteur, ne t'attends pas – que tu sois dilettante
ou professeur – à trouver, dans ces compositions, d'intention
profonde, mais plutôt un ingénieux badinage de l'art, pour
t'exercer au jeu hardi sur le clavecin … ».
Mais
ces « Essercizi per gravicembalo », à la manière des
Etudes de CHOPIN et de DEBUSSY, Ni « Etudes », ni «
Sonates », ni « Préludes », ces pièces sont
rebelles à une analyse formelle et les musicologues ont dû convenir
qu'elles exprimaient d'abord l'originalité du génie de SCARLATTI.
Génie
de l'architecture, génie de l'harmonie (à tel point que les
éditeurs du siècle dernier ont « corrigé » des accords
jugés trop audacieux !). Domenico SCARLATTI fut aussi, et d'abord,
le grand maître d'un instrument auquel il conféra une admirable
indépendance.
En
effet, le premier titre de gloire de SCARLATTI est d'avoir achevé
l'émancipation d'un instrument qui essayait, depuis plusieurs
dizaines d'années, d'échapper aux mains des organistes. La tâche
avait été entreprise en Italie par FRESCOBALDI et poursuivie par
Bernardo PASQUINI, tandis qu'en France les premières pièces pour le
clavecin (celles de CHAMBONNIERES) étaient éditées en 1670. Mais
FRESCOBALDI était encore un organiste ; quant aux Français, ils
n'influencèrent pas Domenico SCARLATTI dont l'oeuvre nous fascine
par la suprême liberté d'une écriture spécifiquement
clavecinistique, écriture extrêmement audacieuse et exigeant des
interprètes des doigts prodigieusement habiles : les bonds, les
croisements des mains, les notes répétées sur tempo rapide sont
d'usage courant chez SCARLATTI ; mais, ainsi que le souligne Louis
AGUETTANT, « cette virtuosité n'est pas froide, elle n'est que
l'expression musicale d'une vitalité intense. SCARLATTI possède au
plus haut degré la verve sous deux formes : l'abondance –
jaillissement impétueux des idées – et la gaieté, toute
spontanée, volcanique, napolitaine. Cet art est d'une santé qui
nous enchante. » On ajoutera que cet art d'équilibre et de
santé est aussi l'annonciateur, par son sens du dynamisme, d'une
esthétique musicale romantique.
Cela
dit, l'audition convaincra mieux qu'une analyse musicologique. Plutôt
que de disséquer chacune des huit sonates enregistrées ici par le
claveciniste hispano-américain Fernando VALENTI, nous nous bornerons
à souligner quelques particularités intéressantes :
- l'utilisation du bithématisme dans la Sonate Longo 498 ;
- la très curieuse imitation d'un orchestre à cordes de VIVALDI dans la Sonate Longo 406, car SCARLATTI était un maître caricaturiste !
- L'importance de la ligen mélodique dans la Sonate Longo 106, ce qui indiquerait, selon Fenando VALENTI, que cette pièce était primitivement destinée à une fl^te ou ou à un violon avec accompagnement d'un clavecin ;
- ou encore, la virtuosité d'écriture très caractéristique de la Sonate Longo 249.
Mais
quelques descriptions ne donnent qu'une faible image de l'ampleur
d'une œuvre. Les mélomanes du XX° siècle, parmi leurs admirations
italiennes, paraissent enfin avoir placé Domenico SCARLATTI à sa
juste place, la place de celui qui fut surnommé « le coryphée
des clavecinistes italiens » ou le « LISZT du clavecin
».
Claude
SAMUEL
mercredi 26 juin 2013
130626 - ECOUTE - SCARLATTI, Domenico - Seize Sonates pour clavecin
Domenico
SCARLATTI
SEIZE
SONATES
POUR
CLACEVIN
Sonate
en mi mineur, K. 402
Sonate
en mi majeur, K. 403
Sonate
en ut majeur, K. 420
Sonate
en ut majeur, K. 421
Sonate
en sol majeur, K. 426
Sonate
en sol majeur, K. 427
Sonate
en ut majeur, K. 460
Sonate
en ut majeur, K. 461
Sonate
en sol majeur, K. 470
Sonate
en sol majeur, K. 471
Sonate
en ré majeur, K. 490
Sonate
en ré majeur, K. 491
Sonate
en ré majeur, K. 492
Sonate
en ut majeur, K. 513
Sonate
en fa majeur, K. 518
Sonate
en fa mineur, K. 519
Huguette
Dreyfus, clavecin
D'origine
sicilienne, mais installée de bonne heure à Naples, la dynastie
musicale des SCARLATTI culmine avec deux artistes de toute première
grandeur : Allessandro, le maître de l'opéra napolitain et de la
cantate, et son fils Domenico, le plus génial de tous les
clavecinistes compositeurs d'Italie.
Né
en 1685, Domenico SCARLATTI reçut à Venise une excellente formation
musicale, puis se fixa à Rome. En 1720, il part pour la péninsule
ibérique, vivant d'abord à Lisbonne, puis à Madrid où il mourut
en 1757.
Plus
de cinq cents sonates pour clavecin constituent l'essentiel de son
message. La moitié d'entre elles date des cinq dernières années
de sa vie et c'est à ces œuvres ultimes, plein épanouissement du
génie, qu'appartiennent les seize sonates réunies ici.
Toutes
ces sonates sont en un seul mouvement. Mais, dans ce cadre restreint
et uniforme, le compositeur déploie des trésors d'une imagination
inépuisable, de sorte qu'on, en oublie complètement les limites. La
diversité des structures thématiques est mise en relief par
l'étonnante variété des rythmes. L'harmonie témoigne d'une audace
sans exemple, ne reculant devant aucune modulation, opposant
brutalement les tonalités les plus éloignées, empruntant de
fulgurants raccourcis en harmoniques, s'aventurant même jusqu'à la
polytonalité. Mais tout cela demeure frais et spontané, d'une
clarté et d'une grâce toutes latines, loin de toute lourdeur et de
tout pédantisme ;
C'est
que SCARLATTI est un tempérament trop sain et trop vigoureux pour
donner dans ces travers dont le protègent et son sens de l'humour
et ses attaches avec la musique populaire. Avec leur stupéfiant
recours à la virtuosité, comme avec leur nostalgie passionnée, ses
sonates sont l'univers le plus riche de toute la littérature pour
clavecin et, sans aucun doute, le plus fascinant.
130626 - LECTURE - GEO JUILLET 2013
mardi 25 juin 2013
lundi 24 juin 2013
130624 - ECOUTE - MOZART - Sérénade Haffner
Wolfgang
Amadeus MOZART
SERENADE
HAFFNER
K
250
Suzanne
Lautenbacher, violon
ORCHESTRE
DE L'ETAT DU WURTEMBERG
sous
la direction de
Ferdinand
Leitner
MOZART
vient d'avoir vingt ans quand, en juillet 1776, il composé la
Sérénade en ré majeur K 250, pour le mariage d'Elisabeth
HAFFNER, fille du bourgmestre de Salzbourg. C'est l'oeuvre la plus
importante de cette longue année 1776, la seule durant laquelle le
compositeur ne quittera pas Salzbourg un seul jour
Aussi,
dans cette page de circonstance aux dimensions symphoniques, passe le
souffle d'une jeunesse qui aspire à s'évader hors du monde confiné
d'une petite ville et des facilités d'un style galant.
La
Sérénade HAFFNER débute par un allegro maestroso,
véritable prélude d'une solennité toute nuptiale, auquel succède
un concerto intercalaire, pour violons, en trois parties. Un andante,
d'abord, où le chant mélodieux de l'instrument soliste se déploie
comme un lied et conduit, insensiblement, à l'extraordinaire lyrisme
d'un menuet, page exquise et émouvante à la fois, dont on ne
sait jamais si elle est chant d'amour ou confidence pathétique.
Mais, avec un rondo allègre, le concerto intercalaire
s'achève dans une joie aimable, qui a l'aisance désinvolte d'une
pirouette narquoise. La sérénade proprement dite débute alors par
un menuet galant, d'une mélancolie délicieuse et
délicatement superficielle. Et, de nouveau, le lyrisme monte : à
travers l'exubérance thématique d'un andante fascinant et
surtout, après la pause charmante d'un menuet, dans l'adagio
qui ouvre le finale. Sa gravité bouleversante est un des sommets de
l'expressivité mozartienne. Mais la discrétion l'emporte, clôt la
confidence tout juste murmurée, et la sérénade s'achève, comme
une joyeuse kermesse, dans l'allégresse des rythmes de chasse.
Ainsi,
toute la perfection du style galant est-elle servie ici, avec une
souveraine élégance. Mais, au-delà de cette grâce aisée,
s'impose cette suprématie dans la poignante discrétion de
l'indicible suggéré, qui est le vrai et le lumineux miracle
mozartien.
jeudi 20 juin 2013
mardi 18 juin 2013
130618 - ECOUTE - FRANCE MUSIQUE
18 juin 2013 14:00
Abbaye de Saint-Michel en Thiérache : Claudio Monteverdi,
Cinquième Livre de Madrigaux (1605)
Sinfonia (des intermèdes de la Pellegrina – Secondo Intermedio, 1589)
Donne il celeste lume – a nove voci (4ème livre à 6 voix, 1587)
Sinfonia (des intermèdes de la Pellegrina – Secondo Intermedio, 1589)
Donne il celeste lume – a nove voci (4ème livre à 6 voix, 1587)
Sinfonia (des intermèdes de la Pellegrina – Secondo Intermedio, 1589)
♫ Claudio Monteverdi
5ème livre de magrigaux à 5 voix, 1605
1 – Cruda Amarilli, che col nome ancora
2 – O Mirtillo, Mirtillo anima mia
3 –Era l'anima mia
♫ Claudio Monteverdi
5ème livre de magrigaux à 5 voix, 1605
4a – Ecco, Silvio – Prima Parte
4b – Ma, se con la pieta – Seconda Parte
4C – Dorinda, ah, dirò mia – Terza Parte
4d – Ecco, piegando le genocchie – Quarta Parte
4e – Ferir quel petto, Silvio? – Quinta & ultima Parte
♫ Luca Marenzio
Sinfonia (des intermèdes de la Pellegrina – Secondo Intermedio, 1589)
♫ Claudio Monteverdi
5ème livre de magrigaux à 5 voix, 1605
5a – Ch'io t'ami – Prima Parte
5b – Deh, bella e cara – Seconda Parte
5c – Ma tu, più che mai dura – Terza Parte
♫ Emilio de' Cavalieri
Sinfonia per fine del Secondo Atto (Extr de Rappresentatione di Anima, e di Corpo, 1600)
♫ Claudio Monteverdi
5ème livre de magrigaux à 5 voix, 1605
6 – Che dar più vi poss'io?
7 – M'e piu dolce il penar per Amarilli
8 – Ahi come a un vago sol cortese giro
9 – Troppo ben puo questo tiranno Amore
10 – Amor, se giusto sei
11 – T'amo, mia vita
12 – E cosi a poco a poco – a sei voci
13 – Sinfonia. Questi vaghi concenti – a nove voci
Les Arts Florissants
Paul Agnew, Direction & haute-contre
Concert donné le 2 juin 2013.
1 – Cruda Amarilli, che col nome ancora
2 – O Mirtillo, Mirtillo anima mia
3 –Era l'anima mia
♫ Claudio Monteverdi
5ème livre de magrigaux à 5 voix, 1605
4a – Ecco, Silvio – Prima Parte
4b – Ma, se con la pieta – Seconda Parte
4C – Dorinda, ah, dirò mia – Terza Parte
4d – Ecco, piegando le genocchie – Quarta Parte
4e – Ferir quel petto, Silvio? – Quinta & ultima Parte
♫ Luca Marenzio
Sinfonia (des intermèdes de la Pellegrina – Secondo Intermedio, 1589)
♫ Claudio Monteverdi
5ème livre de magrigaux à 5 voix, 1605
5a – Ch'io t'ami – Prima Parte
5b – Deh, bella e cara – Seconda Parte
5c – Ma tu, più che mai dura – Terza Parte
♫ Emilio de' Cavalieri
Sinfonia per fine del Secondo Atto (Extr de Rappresentatione di Anima, e di Corpo, 1600)
♫ Claudio Monteverdi
5ème livre de magrigaux à 5 voix, 1605
6 – Che dar più vi poss'io?
7 – M'e piu dolce il penar per Amarilli
8 – Ahi come a un vago sol cortese giro
9 – Troppo ben puo questo tiranno Amore
10 – Amor, se giusto sei
11 – T'amo, mia vita
12 – E cosi a poco a poco – a sei voci
13 – Sinfonia. Questi vaghi concenti – a nove voci
Les Arts Florissants
Paul Agnew, Direction & haute-contre
Concert donné le 2 juin 2013.
130618 - LECTURE - GEOVOYAGE - IRLANDE
PANORAMA
Une terre de légendes
Fées, druides, géants ... La nature
irlandaise garde les mythes
celtes bien vivants. Un monde
fabuleux que le christianisme
n'a pas fait disparaître
REGARD
La paix en ce pays
L'écrivain Colum McCann
évoque les bouleversements
qu'ont connus le Nord et le
Sud de l'Irlande depuis 1998 et
l'Accord du vendredi saint
L'ACTUALITE
Le Tigre celtique sort du
marasme. Les protestants font
moins d'enfants. Crise de foi
en République d'Irlande. L'annexe
verte de la Silicon Valley ...
HERITAGE
Au coeur de la musique
C'est dans le County Clare, à
l'ouest de l'île, que l'on retrouve
l'âme de la musique irlandaise.
RECIT
Retour à Glenanaar
A l'occasion du rassemblement
de descendants d'émigrés,
le "Gathering", Kerry Casey
raconte comment il est venu
d'Australie pour comprendre
l'histoire de son grand-père.
TRADITION
Le foot gaélique, un sport
de guerriers
Les nationalistes républicains
firent de ce sport un symbole
de la lutte pour l'indépendance
contre les Anglais.
REPERES
Oublions les idées reçues
Roi, bière, whisky, moutons,
vaches ... Des chiffres pour
bousculer les clichés.
ITINERAIRES
Trois balades inspirées
dans le Connemara
Cette contrée sans chemins
balisés est encore préservée.
Nous avons suivi Michael
Gibbons, un guide passionné.
DECOUVERTE
Belfast remise à flot
L'écrivain Stuart Neville se réjouit
que la capitale d'Irlande du Nord
se refasse une beauté mais
s'agace d'une ville qui met sou-
vent son histoire dramatique
au service du tourisme.
IDENTITE
La Saint-Patrick, en vert
et pour tous
Chaque 17 mars, la pays honore
le fameux saint. Ce jour-là,
l'Irlande toute entière se sent
au centre du monde.
SEJOURS
B&B, beaux décors et
bon accueil
Les Bed & Breakfast ont
toute une histoire à raconter.
Authentiques et chaleureux,
ils constituent la formule
idéale pour vous faire entrer
dans l'intimité du pays.
GUIDE
L'art au coin des rues à Dublin.
Sur les chemins de l'Irlande,
en sept randonnées
LE CAHIER
DE GEO VOYAGE
REPORTAGE
Les cavaliers
de Ouagadougou
Dans les rues de la capitale
du Burkina Fasso paradent de
jeunes écuyers et amazones,
héritiers de l'Empire mossi.
CHRONIQUES
A LIRE, A VOIR
Les nouveaux talents de
la littérature noire catalane,
un spectacle pictural aux
Baux-de-Provence, des
créateurs sud-africains à
La Maison rouge à Paris, un
DVD, une application ...
lundi 17 juin 2013
130617 - FILM TV - Déjà mort
|
130617 - ECOUTE - FRANCE MUSIQUE - ROSSI, Salomone
Abbaye de Saint-Michel en Thiérache
Salomone Rossi Ebreo
14h04
1- Shir hama'alot, ashrei kol yeré 'adonai - Psaume 128
2- Sinfonia Prima a 5 e a 3 si placet
3- Sfogava con le stelle
4- Sinfonia Prima
5- Tu parti, ahi lasso
14h17
6- Cor mio, deh non languire
7- Sinfonia Undecima
8- Udite, lacrimosi spirti d'averno
14h23
9- Sinfonia seconda, detta la Emiglia
10- Gagliarda a 5 e a 3 si placet, detta Narciso
11- Corrente terza
12- Brando secondo
14h30
13- Tirsi mio, caro Tirsi
14- Sinfonia quinta
15- Rimanti in pace
16- 2a parte : Ond'ei di morte
17- Sinfonia decima
14h43
18- Mizmor letoda - Psaume 100
19- Gagliarda disperata
20- Correnta sesta
21- Haleluyah, Haleli nafshi 'et 'adonai - Psaume 146
14h53
22- Vedro'l mio sol
23- Sinfonia duodecima
24- In dolci lacci
15h00
25- Sonata ottava aria, E tanto tempo hormai
26- Ohime, se tanto amate
27- Messaggier di speranza
28- Corrente settima
29- Gagliarda a 5 e a 3 si placet, detta la Zambalina
30- Pargoletta che non sai
15h16
31- Yitgadal veyitkadash - Full Kadish
bis, 15h21
Haskivenu (prière du soir)
Profeti Della Quinta
Doron Schleifer, Contre-ténor
David Feldman, Contre-ténor
Lior Leibovici
Dan Dunkelblum
Elam Rotem, Basse, clavecin
Katya Polin, Violon
Eva Saladin, Violon
Ori Harmelin, Chitarrone
Ryo Sakamoto, Chitarrone
Elam Rotem, Direction
Concert donné le 2 juin 2013.
ROSSI Salomone
(VERS 1570-VERS 1630)
par Hervé ROTEN
Salomone Rossi, ou Shlomo Mi-ha-Adoumim en hébreu, est issu d’une vieille famille juive de Mantoue où il naît vers 1570. Bénéficiant de la tolérance accordée aux Juifs par les ducs de Mantoue, il grandit dans une quiétude relative. La communauté juive de la ville, forte d’environ 2300 membres, compte neuf synagogues et vingt-quatre rabbins. C’est dans ce contexte particulièrement favorable que le jeune Rossi va s’initier à la musique savante.
A l’époque, l’esprit d’ouverture de la Renaissance encourage un public éclairé d’amateurs juifs à s’ouvrir aux pratiques musicales de leur temps. L’existence d’écoles de musique et de danse est attestée à Venise dès la première moitié du XVe siècle. A la fin de ce même siècle émergent des compositeurs et musiciens juifs, tels Giuseppe Ebreo et Guglielmo Ebreo. Remarquons que le terme "Ebreo" ajouté au nom du compositeur - probablement par ordre du censeur - permet d’identifier de façon formelle l’origine juive de ces deux musiciens ; cette désignation sera d’ailleurs appliquée à l’ensemble des compositeurs juifs italiens de cette période.
Durant le XVIe siècle et jusqu’au début du XVIIe, la Cour des Gonzague de Mantoue va accueillir de nombreux musiciens juifs. Appelé "el Ebreo del Mantova" (le Juif de Mantoue), Salomone Rossi apparaît pour la première fois dans les registres de la cour de Mantoue en 1587, tout d’abord comme choriste, puis comme joueur de viole, et enfin comme compositeur. Ses premières compositions, un livre de Canzonette à trois voix (1589) et un livre de madrigaux à 5 voix (1600) sont dédiées au duc Vicenzo Gonzague. En retour, ce dernier l’exempte en 1606 du port des signes vestimentaires marquant les Juifs. En dépit de cette relative intégration, Rossi ne reniera jamais son appartenance au judaïsme.
Durant plus de quarante ans, Salomone Rossi restera au service des ducs Vicenzo et Fernando Gonzague. De 1590 à 1612, il travaille au côté de Claudio Monteverdi (1567-1643), le génial créateur de l’Orfeo. Ses madrigaux ne se ressentent toutefois pas de l’influence de ce dernier. En 1630, Mantoue est assiégée puis saccagée par les troupes autrichiennes. La plupart des Juifs est alors contraint de fuir la ville. On perd à ce moment toute trace de Rossi ; on suppose qu’il mourut peu de temps après, peut-être de la peste.
De son vivant, ses compositions font l’objet de vingt-cinq publications. Son œuvre est imposante : près de trois cent pièces, essentiellement vocales (canzonettes, duos, trios et madrigaux sur des poèmes d’auteurs italiens de l’époque) mais aussi instrumentales où il contribue au développement du style violonistique et à l’élaboration de la sonate baroque.
Les oeuvres de Rossi jouées durant ce concert sont extraites d’un recueil en deux volumes, imprimé à Venise en 1622-23 sous le titre de Hashirim asher lish’lomo (Cantiques de Salomon), et contenant trente-trois chants sacrés hébreux pour chœur de trois à huit voix. Le titre de ce recueil a souvent prêté à confusion : aucun texte ne provient du Cantique des cantiques attribué au roi Salomon, la collection étant formée d’une vingtaine de psaumes et d’une dizaine d’hymnes ou chants, le Salomon du titre se réfère donc à Salamone Rossi lui-même.
L’intérêt de ces chœurs – outre leur indéniable beauté – réside dans le fait qu’ils constituent un des tout premiers essais d’introduction de la musique savante polyphonique dans le culte synagogal. Ils témoignent aussi des idées réformatrices qui agitent alors les communautés italiennes. Ces idées sont principalement soutenues par un curieux personnage, le rabbin Léon de Modène (1571-1648).
Ce dernier, véritable "touche-à-tout" (il prétendait avoir exercé pas moins de vingt-six métiers différents tout au long de sa carrière !) introduit dès 1605 à la synagogue de la communauté de Ferrare une pratique chorale à l’occasion de certains Chabbats et fêtes. Tout au long de sa vie, il défendra l’idée du renouvellement nécessaire de la musique synagogale qui lui semble dépassée. C’est ainsi que naturellement, il préface la première édition des Cantiques de Salomon en 1622-23 pour revendiquer l’entrée à la synagogue du langage musical de ses contemporains.
Ce courant réformateur ne parviendra toutefois pas à s’imposer à l’ensemble des synagogues italiennes, et les Cantiques de Salomon n’y furent probablement exécutés qu’un nombre limité de fois. Il faut dire que le langage musical utilisé par Rossi fait totalement abstraction des traditions de la musique synagogale et de ses cantillations. Rossi applique sur des textes hébreux le langage mélodique élaboré depuis un demi-siècle à Venise. Il reste donc le plus souvent en deçà des innovations de Monteverdi et rappelle plutôt ses contemporains Lassus ou Viadana.
Il faudra attendre le XIXe siècle, et le travail musicologique du chantre Samuel Naumbourg (1815-1880) en collaboration avec Vincent d’Indy (1851-1931) alors âgé de vingt-cinq ans, pour que l’œuvre synagogale de Salomon Rossi rentre enfin au répertoire des synagogues françaises et étrangères.
A l’époque, l’esprit d’ouverture de la Renaissance encourage un public éclairé d’amateurs juifs à s’ouvrir aux pratiques musicales de leur temps. L’existence d’écoles de musique et de danse est attestée à Venise dès la première moitié du XVe siècle. A la fin de ce même siècle émergent des compositeurs et musiciens juifs, tels Giuseppe Ebreo et Guglielmo Ebreo. Remarquons que le terme "Ebreo" ajouté au nom du compositeur - probablement par ordre du censeur - permet d’identifier de façon formelle l’origine juive de ces deux musiciens ; cette désignation sera d’ailleurs appliquée à l’ensemble des compositeurs juifs italiens de cette période.
Durant le XVIe siècle et jusqu’au début du XVIIe, la Cour des Gonzague de Mantoue va accueillir de nombreux musiciens juifs. Appelé "el Ebreo del Mantova" (le Juif de Mantoue), Salomone Rossi apparaît pour la première fois dans les registres de la cour de Mantoue en 1587, tout d’abord comme choriste, puis comme joueur de viole, et enfin comme compositeur. Ses premières compositions, un livre de Canzonette à trois voix (1589) et un livre de madrigaux à 5 voix (1600) sont dédiées au duc Vicenzo Gonzague. En retour, ce dernier l’exempte en 1606 du port des signes vestimentaires marquant les Juifs. En dépit de cette relative intégration, Rossi ne reniera jamais son appartenance au judaïsme.
Durant plus de quarante ans, Salomone Rossi restera au service des ducs Vicenzo et Fernando Gonzague. De 1590 à 1612, il travaille au côté de Claudio Monteverdi (1567-1643), le génial créateur de l’Orfeo. Ses madrigaux ne se ressentent toutefois pas de l’influence de ce dernier. En 1630, Mantoue est assiégée puis saccagée par les troupes autrichiennes. La plupart des Juifs est alors contraint de fuir la ville. On perd à ce moment toute trace de Rossi ; on suppose qu’il mourut peu de temps après, peut-être de la peste.
De son vivant, ses compositions font l’objet de vingt-cinq publications. Son œuvre est imposante : près de trois cent pièces, essentiellement vocales (canzonettes, duos, trios et madrigaux sur des poèmes d’auteurs italiens de l’époque) mais aussi instrumentales où il contribue au développement du style violonistique et à l’élaboration de la sonate baroque.
Les oeuvres de Rossi jouées durant ce concert sont extraites d’un recueil en deux volumes, imprimé à Venise en 1622-23 sous le titre de Hashirim asher lish’lomo (Cantiques de Salomon), et contenant trente-trois chants sacrés hébreux pour chœur de trois à huit voix. Le titre de ce recueil a souvent prêté à confusion : aucun texte ne provient du Cantique des cantiques attribué au roi Salomon, la collection étant formée d’une vingtaine de psaumes et d’une dizaine d’hymnes ou chants, le Salomon du titre se réfère donc à Salamone Rossi lui-même.
L’intérêt de ces chœurs – outre leur indéniable beauté – réside dans le fait qu’ils constituent un des tout premiers essais d’introduction de la musique savante polyphonique dans le culte synagogal. Ils témoignent aussi des idées réformatrices qui agitent alors les communautés italiennes. Ces idées sont principalement soutenues par un curieux personnage, le rabbin Léon de Modène (1571-1648).
Ce dernier, véritable "touche-à-tout" (il prétendait avoir exercé pas moins de vingt-six métiers différents tout au long de sa carrière !) introduit dès 1605 à la synagogue de la communauté de Ferrare une pratique chorale à l’occasion de certains Chabbats et fêtes. Tout au long de sa vie, il défendra l’idée du renouvellement nécessaire de la musique synagogale qui lui semble dépassée. C’est ainsi que naturellement, il préface la première édition des Cantiques de Salomon en 1622-23 pour revendiquer l’entrée à la synagogue du langage musical de ses contemporains.
Ce courant réformateur ne parviendra toutefois pas à s’imposer à l’ensemble des synagogues italiennes, et les Cantiques de Salomon n’y furent probablement exécutés qu’un nombre limité de fois. Il faut dire que le langage musical utilisé par Rossi fait totalement abstraction des traditions de la musique synagogale et de ses cantillations. Rossi applique sur des textes hébreux le langage mélodique élaboré depuis un demi-siècle à Venise. Il reste donc le plus souvent en deçà des innovations de Monteverdi et rappelle plutôt ses contemporains Lassus ou Viadana.
Il faudra attendre le XIXe siècle, et le travail musicologique du chantre Samuel Naumbourg (1815-1880) en collaboration avec Vincent d’Indy (1851-1931) alors âgé de vingt-cinq ans, pour que l’œuvre synagogale de Salomon Rossi rentre enfin au répertoire des synagogues françaises et étrangères.
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