Jean-Baptiste
PERGOLESE
CONCERTINO
N° 5 EN MI BEMOL MAJEUR
Pour
quatre violons, alto, violoncelle et B.C.
CONCERTINO
N° 1 EN SOL MAJEUR
Pour
quatre violons, alto, violoncelle et B.C.
CONCERTO
EN RE MAJEUR
Pour
flûte, cordes et clavecin
CONCERTINO
N° 6 EN SI BEMOL MAJEUR
Pour
quatre violons, alto, violoncelle et B.C.
ORCHESTRE
DE CHAMBRE DE ZURICH
Sous
la direction d'
Edmond
DE STOUTZ
Le
16 mars 1736, s'éteignait dans un couvent de Pouzzoles un jeune
infirme de vingt-six ans, Jean-Baptiste Pergolese. Il mourrait seul,
pauvre et méconnu. Mais « le public qui avait été si
indifférent du vivant du maître, fut ému par sa destinée tragique
et découvrit brusquement qu'il venait de perdre un génie »
(M. Lesure). Le succès posthume fut donc immense, dans l'Europe
entière.
Aujourd'hui,
avec le recul du temps et les progrès de la musicologie, il est
enfin possible de situer Pergolèse à sa juste place. Elle se révèle
très importante. L'élégance souveraine de sa musique, l'économie
de son écriture et l'équilibre de ses compositions en font un
précurseur. Au moment où la musique baroque brillait de son plus
vif éclat, les œuvres de Pergolèse annonçaient déjà, par leur
naturelle délicatesse, la réserve pleine de mesure du classicisme.
C'est
ainsi que, si la sonate baroque d'église constitue la forme esterne
de ces quatre concertos, leur esprit même dépasse le style baroque,
aussi bien par sa luminosité harmonique que par la clarté de son
écriture contrapuntique.
Les
trois Concertinos pour quatre violons, alto et violoncelle
sont des œuvres d'une radieuse limpidité. L'intensité rythmique du
Concertino en si bémol majeur encadre la douceur mélodieuse
d'un largo enchanteur, alors que le Concertino en sol majeur
introduit un allégro frémissant entre d'ardents dialogues du
violoncelle et de l'alto. Le Concerto en si bémol majeur,
enfin, conduit un andante et un adagio rêveurs vers un finale d'une
exquise transparence.
Quant
au Concerto en ré majeur pour flûte, cordes et clavecin,
c'est un exemple plus parfait encore du dépassement qui caractérise
l'oeuvre de Pergolèse. Précédent un aria amplement mélodique et
un presto d'une étincelante virtuosité, la mélancolie de l'andante
évoque déjà, prophétiquement, l'esprit du romantisme.
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