Pour protéger son fils de son mari violent, Umay, une jeune femme turque
d’origine allemande, quitte Istanbul et retourne vivre dans sa famille à
Berlin. Mais les membres de sa famille, prisonniers des valeurs de leur
communauté, ne l’accueillent pas comme elle l’espérait. Umay est
obligée de fuir à nouveau pour épargner le déshonneur aux siens.
SYNOPSIS
Umay, une jeune femme turque d'origine allemande, est victime des
attaques violentes de son mari. Aussi cette mère de famille
décide-t-elle de fuir cet homme abject pour protéger son fils. Elle
quitte Istanbul pour rejoindre sa famille à Berlin. Elle espère enfin
trouver du réconfort et du soutien auprès de ses proches. C'est la
déception en arrivant en Allemagne. Les membres de sa famille ne se
montrent pas accueillants comme elle l'avait imaginé. Ils sont restés
ancrés dans la tradition. Face à ce comportement froid et sévère, Umay
décide à nouveau de s'échapper pour éviter que le déshonneur soit jeté
sur sa famille. Un nouveau combat commence pour cette mère de famille...
LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 16/06/2012
| Genre : seule contre tous.
Umay,
une jeune femme turque d'origine allemande, quitte Istanbul et son mari
violent et se réfugie chez ses parents, à Berlin, avec son fils. Elle
est d'abord bien accueillie. Mais très vite, question d'honneur, la
famille s'oppose à son choix : mener une vie de mère célibataire en
Allemagne. Umay et son fils doivent fuir de nouveau. Des yeux charbon
brûlant dans un visage diaphane et anguleux, une force hors du commun
dans un corps frêle : Sibel Kekilli (remarquée dans Head-on, de
Fatih Akin) porte le film. Seule contre tous, elle compose un étonnant
personnage féminin, fille reniée, femme libre, mère sacrificielle. Dans
un Berlin menaçant, souvent filmé de nuit, elle se bat contre son destin
de paria. Déchirée entre la volonté de s'émanciper et le besoin d'être
aimée, elle enrage et encaisse.
La mise en scène est sèche, les dialogues durs : « La main qui frappe est aussi celle qui apaise »,
dit le père à sa fille battue. Dans ce mélo, nulle sensiblerie, nul
manichéisme. La famille d'Umay est bien intégrée, les parents sont
aimants et la fratrie (l'aîné excepté) cherche d'abord à protéger sa
soeur. Tous sont pourtant les jouets d'une force qui les dépasse : les
codes de l'honneur et de la communauté. Le dilemme moral qui dévore ces
bourreaux-victimes est incarné en eux. Le père vieillit de dix ans sous
nos yeux, la mère s'abîme dans un silence lugubre... En les humanisant,
la cinéaste dépasse le particularisme pour atteindre l'universel.
—
Mathilde Blottière
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