samedi 12 janvier 2013

130112 - LECTURE - Charles BAUDELAIRE - Essais et nouvelles




ESSAIS ET NOUVELLES



Le jeune Enchanteur
Histoire tirée d'un palimpseste 
d'Herculanum

     Toute l'histoire part lors des fouilles de la restauration en Italie à Naples en 1815, à la découverte d'une magnifique fresque dans la maison d'Alcmoenon. L'histoire dessinée sur la fresque est racontée:
 
     Sempronius, jeune romain, est las du monde et souhaite se suicider. Il confie son malheur à son ami Callias, dont le principal trait de caractère est qu'il est épicurien. Sempronius est promis à sa cousine Euphrosine, mais ne l'aime pas et ne l'a pas revue depuis des années, et cette    promesse de mariage l'a fait haïr dans son coeur. Discussion sur la vie épicurienne; sur les tableau l'art et le luxe, accès d'adoration de Sempronius pour un tableau de Caillas, représentant l'Olympe, Vénus venue dans l'assemblée des Immortels implorer Jupiter et le rendre propice aux Troyens. Après son adoration, Sempronius se confie encore à Caillas. Il lui parle d'une pièce de théâtre qu'il a vue chez un diplomate...





Choix 
de maximes consolantes 
sur l'amour



     La même année, Baudelaire écrit Conseil aux jeunes littérateurs et Choix de maximes consolantes sur l’amour; le premier conseille le jeune poète, le deuxième le jeune amant. Fiévreusement impliqué dans son rôle de conseiller, le poète esquisse la physionomie de sa démarche amoureuse.

       De ses premiers amours, il a gardé quelques leçons; on se souvient de sa liaison avec Sarah, dit La Louchette, qui inspira le poème des Fleurs du Mal : « Une nuit que j'étais près d'une affreuse juive ». Baudelaire s’explique de cette étrange passion au travers de ses maximes : « La jouissance de la laideur provient d'un sentiment encore plus mystérieux, qui est la soif de l'inconnu, et le goût de l'horrible ». Plus tard, en 1842, le jeune poète rencontre Jeanne Duval, qui restera sa maîtresse toute sa vie. Le tumulte de cette passion, sensuelle, charnelle, troublera sans cesse l’âme du poète; maintes fois trahi et abusé par sa maîtresse, ces maximes s’appliquent à sa propre expérience : « La vertu et l'orgueil vous crient : Fuis-là ! La nature vous dit à l'oreille : Où la fuir ? » Et en un sens Baudelaire se console de ses propres déboires amoureux avec la belle mulâtresse…



 La Fanfarlo
     
     D'abord refusée par la Revue de Paris, cette nouvelle paraît en janvier 1847 dans le Bulletin de la Société des Gens de Lettres, par les bons soins de Charles Asselineau.
Madame de Cosmelly, en promenade dans le jardin du Luxembourg, croise un ami d’enfance, Samuel Cramer. Elle se confie de ses déboires matrimoniaux : M. de Cosmelly la délaisse, pour une autre femme, une danseuse qu’on appelle La Fanfarlo. Samuel Cramer s’engage à mettre un terme à cette idylle. Mais rapidement lui-même s’éprend de cette troublante Fanfarlo…

      Il ne s’agit pas d’une grande œuvre romanesque, Baudelaire n’est pas à l’aise dans le récit. Ainsi il empreinte le schéma au roman La Grande Coquette, de son ami Alexandre Privat d’Anglemont. Les traits de La Fanfarlo sont sans doute inspirés des charmes de Lola de Montès qui défraya la chronique parisienne de 1845 à 1846. Dans le personnage de Samuel Cramer, on y reconnaît une sorte d’autoportrait ironique de Baudelaire. Certains critiques y reconnaissent aussi beaucoup de traits physiques et moraux que l’on aurait pu prêter à Privat d’Aranglemont.



Morale du joujou



     Casser ses jouets, les protéger, les choyer; jouer au grand, jouer au monsieur ou à la dame, jouer à la guerre; des beaux jouets, chers et pleins de couleurs, des jouets intelligents, des jouets qui n’en sont pas; les jouets des autres sont toujours plus beaux… Le poète nous enseigne sa morale du joujou : pour lui, le jouet initie l’enfant à la beauté et à l’art, inspire un imaginaire empreint de poésie, par leurs couleurs, par leurs formes.
 
     Nostalgique, Baudelaire contemple la vitrine de son enfance, pleines de joujoux merveilleux. Il fait état de quelques souvenirs, comme celui de cette bonne dame, Mme Panckoucke, qui possédait dans une pièce un trésor de joujoux pour les bons enfants.

      Il se remémore également le souvenir d’un pauvre gosse – « sale, assez chétif » – qui, sous le regard envieux d’un autre enfant – lui-même beau et bien portant -, joue avec un « rat vivant »… Il reprendra cette histoire dans Le Joujou du Pauvre, publié dans La Presse du 24 septembre 1862, puis sous la
forme d’un poème en prose dans le Spleen de Paris. La présence de cette anecdote nous invite à une seconde lecture de ce texte, confrontant l’innocence d’une vision d’enfant sur le monde qui l’entoure à la bêtise du bourgeois qui ne s’amuse plus de rien.



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