Odon Vallet, docteur en droit et en sciences des religions, est chargé
de cours à la Sorbonne et à l'université Paris VII. « Les idées
fausses sont à la collectivité ce que les idées fixes sont à l'individu
». Les idées fausses sont les plus partagées, les plus tenaces,
également. Et, en matière de religions, elles ne sont pas seulement
sources de préjugés, mais aussi, et trop souvent, d'intolérance. dans ce
livre, Odon Vallet reprend, corrige, rectifie (non, le paradis n'est
pas une création de la Bible, mais une invention iranienne, civilisation
riche d'une longue tradition de jardins paradisiaques). Il s'oppose à
l'ignorance et dénonce les approximations de vocabulaire. Ne voir dans
bouddhisme qu'une philosophie et non une religion, c'est mélanger les
termes, c'est ne pas placer la religion et la philosophie à leurs
places. L'antisémitisme n'est pas la haine des juifs, c'est
l'anti-judaïsme. Mais cette confusion cache en fait des difficultés
auxquelles Odon Valet ne se soustrait pas. Il explore le champ religieux
et scientifique, en historien, en amoureux de mots et des langues.
Ainsi, dire que les protestants sont plus tolérants que les catholiques,
c'est oublier que cette idée s'inscrit avant tout dans le contexte
historique, et qu'elle n'est pas forcément vraie. Il dénonce aussi les
idées faussement justes, celles dont la lettre cache ce que l'esprit
porte de mensonge. Ainsi, de la confession, qui serait un sacrement
catholique, et uniquement catholique, ce qui reviendrait à dire
qu'aucune autre religion ne connaît l'aveu des fautes. Odon Vallet
traite enfin des idées fausses qui posent un réel problème politique :
actuellement, ainsi en est-il du voile islamique - pas si islamique que
cela, d'ailleurs - de l'excision, de l'élection du peuple juif... |
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