Présentation
René Maugras, un des magnats de la presse parisienne, vient d'être
foudroyé par une hémiplégie à l'issue d'un de ces déjeuners au Grand
Véfour où, chaque mois, il retrouve les amis de ses débuts, tous
également devenus des célébrités dans leur domaine : Jean
Marel, académicien et dramaturge, Besson d'Argoulet, de l'Académie de
médecine, Clabaud, un des maîtres du barreau...
Maugras est placé à Bicêtre sous la surveillance du grand neurologue
Audoire paralysé, privé de l'usage de la parole, il est en même temps
coupé du monde extérieur et brusquement dépouillé du brillant personnage
qu'il incarnait. Il revient peu à peu de la mort à la vie, à travers un
long réapprentissage qui mobilise toutes les forces de son corps et de
son âme. Avec la lucidité nue de la créature, rendu proche par l'esprit
de ces vieillards loqueteux qui hantent l'hospice attenant, il fait
retour sur ses origines modestes, analyse et juge ses choix, ses
passions et ses compromissions.
Il s'attache enfin et surtout à
comprendre cet être qu'il n'a fait que côtoyer dans son existence
trépidante d'homme tendu vers la réussite : Lina, sa femme, Lina qu'il a
connue petite figurante de télévision et qui n'a jamais pu s'adapter
aux artifices de sa vie mondaine, Lina qui, aujourd'hui, est enlisée
dans l'alcoolisme.
Au terme de cette profonde reconquête dans l'épreuve, Maugras a appris
la patience de la compréhension et le prix de chaque instant de vie.
Réconcilié avec lui-même, il est prêt à rentrer dans la peau de René
Maugras. Mais avec Lina.
Les premières lignes…
Lorsque j'étais adolescent, la plupart des livres, reliés de toile
noire et sentant bon le papier moisi, que j'empruntais à un cabinet de
lecture, comportaient une préface, et j'avoue que, depuis plus de
quarante ans que j'écris à mon tour, il m'arrive de regretter que la
mode en soit passée. C'est avec nostalgie que je me souviens, en
particulier, de certains romans de Conrad, précédés, non seulement d'une
préface, mais d'une préface de la seconde édition, sinon de la
troisième, d'un avant-propos, d'un avertissement, de toute une série de
textes familiers qui m'enchantaient presque autant que le récit même.
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samedi 19 mai 2012
120519 - LECTURE - Georges SIMENON - Les anneaux de Bicêtre
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