Présentation
Tandis que Francine Josselin et sa fille sont au théâtre, René
Josselin passe calmement la soirée dans son appartement avec son gendre
pédiatre. Un coup de téléphone appelle le médecin au chevet d'un malade.
En fait, il ne trouvera pas de malade à l'adresse qui lui a été donnée :
on a simplement voulu l'éloigner de son beau-père. Lorsque les deux
femmes rentrent du théâtre, elles trouvent Josselin tué de deux balles
de revolver.
Maigret acquiert la certitude que l'assassin est un familier des
Josselin : il connaissait en effet l'emplacement du revolver de la
victime et l'existence d'une chambre de bonne où il pourrait passer
tranquillement la nuit. L'enquête est néanmoins très délicate : dans ce
milieu bourgeois où évoluent des gens d'une honnêteté irréprochable,
rien ne prédisposait à un tel drame. La victime, un retraité paisible,
était aimée de tout son entourage.
Cependant, Maigret soupçonne rapidement ces « braves gens » de cacher
quelque chose et de ne pas faire leur possible pour aider à découvrir le
coupable. Ayant recueilli des témoignages extérieurs selon lesquels
René et Francine Josselin ont rencontré séparément le même homme pendant
la journée précédant le crime, le commissaire, à contrecœur, pousse la
veuve dans ses derniers retranchements ; celle-ci se décide enfin à
parler. L'assassin n'est autre que Philippe de Lancieux, frère cadet de
Francine. Orphelin de mère, renvoyé de plusieurs établissements
scolaires, rejeté par un père alcoolique, Philippe s'est senti abandonné
lorsque sa sœur s'est mariée ; devenu mythomane, il a mené une vie
dissolue, soutirant de l'argent à sa sœur et à son beau-frère, trop
indulgents à son égard. Pourquoi a-t-il fini par tuer René Josselin ?
Serait-ce parce que ce dernier aurait refusé de lui donner une nouvelle
somme importante ? Sa sœur ne veut pas le savoir, car elle se sent
responsable des fautes de ce frère qu'elle a quitté pour se marier. Par
son silence, elle a voulu lui donner le temps de s'enfuir, bien qu'il
ait tué l'homme qu'elle aimait.
Quelques mois plus tard, Philippe est retrouvé assassiné, victime d'un
règlement de comptes dans le milieu.
Les premières lignes…
Au lieu de grogner en cherchant l'appareil à tâtons dans
l'obscurité comme il en avait l'habitude quand le téléphone sonnait au
milieu de la nuit, Maigret poussa un soupir de soulagement.
Déjà il ne se souvenait plus nettement du rêve auquel il était arraché,
mais il savait que c'était un rêve désagréable : il tentait d'expliquer à
quelqu'un d'important, dont il ne voyait pas le visage et qui était
très mécontent de lui, que ce n'était pas sa faute, qu'il fallait
montrer de la patience à son égard, quelques jours de patience
seulement, parce qu'il avait perdu l'habitude et qu'il se sentait mou,
mal dans sa peau. Qu'on lui fasse confiance et ce ne serait pas long.
Surtout, qu'on ne le regarde pas d'un air réprobateur ou ironique...
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