Geia chara ! – Tout ira bien.
20.09.2012 - 23:00
Un
documentaire d'Alexandre Plank
Réalisation : Lionel Quantin
Traduction : Flore Papadopoulos
Mixage : Pierre Mine
Avec : Elias Kostopoulos, Caroline Masini, Vicky Skoumbi, Dimitri Vergetis, Alain Badiou, et Artémis, Danaé et Néphélie Papadopoulos.
Et les enfants de l'école de Péristeri
Voix : Clémentine Verdier et Guillaume Vincent
Entre les élections législatives du 6 mai 2012 et leur reconduction du 17 juin, la situation politique à Athènes s'engouffre dans une impasse. Ecartelé entre des partis et des extrêmes, des consignes et des devoirs, des dettes et des créances le pays s'agite et s'interroge. Et l'Europe s'emballe : les marchés paniquent, l'ingérence d'un cortège de ministres et de chanceliers de tous bords et de tous pays s'expose au grand jour et la troïka déploie, sous couvert de louables intentions, des menaces chaque jour plus féroces.
Entre le 6 mai et le 17 juin, la Grèce, dont les membres du parlement élu n'ont pas su s'entendre pour former un gouvernement, devient le point de mire d'une Europe qui, pour la pérennité de son épopée néolibérale, réclame insidieusement un peuple à immoler. A Athènes, chaque ébauche de coalition - parce que tentatives d'alliances contre-nature – se révèle être un échec cuisant. Le pays ne trouve pas de leader et les décisions sont en suspens.
Economistes, banquiers et politiciens de l'Union Monétaire toisent, à l'affut, ce périlleux manège du haut de leurs intérêts respectifs. Et renflent à coups d'injures les élections grecques d'une dimension européenne. En augurant un désastre, brandissant un ultimatum, ou crachant un chapelet de sarcasmes au visage de la Grèce. En portant comme toujours des coups au peuple - à sa supposée roublardise et sa prétendue friponnerie - plus qu'à ses dirigeants, ses dignitaires et ses créanciers. Plus qu'aux responsables avérés et aux bénéficiaires patentés de la crise.
Six semaines durant, le peuple grec, invectivé et délégitimé, gronde en retour. Dans la rue et les esprits. Et la gauche radicale, Syriza, en s'engageant à une renégociation du Mémorandum, progresse dans les sondages. La menace chaque jour plus présente de voir alors son leader Alexis Tsipras devenir premier ministre et remettre en cause une extorsion établie affole progressivement les états membres de l'Eurozone. A mesure que sa voix résonne contre une Europe usurière et que la rue s'égosille contre une classe politique faite d'héritiers obtus et de technocrates serviles, une propagande brutale prend alors ses marques. Des journaux reprochent aux Grecs de saborder l'Europe. Des financiers les accusent de n'être que des enfants gâtés. Des ministres de préférer leurs drachmes à nos idéaux communautaires, leurs larcins à notre soutien. Tsipras, traité de tous les noms et taxé d'inconséquence, tentera d'offrir au peuple la possibilité d'un choix. Christine Lagarde et Angela Merkel tenteront réciproquement de lui arracher, par la menace, l'offense et l'intimidation, ce qui lui reste de souveraineté. L'objectif est clair, habilement mené, et l'Histoire s'en souviendra : une classe de dirigeants européens ne tentera pas moins, durant ces six semaines, que de démanteler la démocratie dans le pays qui en fut la source même.
Réalisation : Lionel Quantin
Traduction : Flore Papadopoulos
Mixage : Pierre Mine
Avec : Elias Kostopoulos, Caroline Masini, Vicky Skoumbi, Dimitri Vergetis, Alain Badiou, et Artémis, Danaé et Néphélie Papadopoulos.
Et les enfants de l'école de Péristeri
Voix : Clémentine Verdier et Guillaume Vincent
Ecole de Péristeri / Classe d'Elias Kostopoulos / photo de répétition A.PLANK © Radio France
Entre les élections législatives du 6 mai 2012 et leur reconduction du 17 juin, la situation politique à Athènes s'engouffre dans une impasse. Ecartelé entre des partis et des extrêmes, des consignes et des devoirs, des dettes et des créances le pays s'agite et s'interroge. Et l'Europe s'emballe : les marchés paniquent, l'ingérence d'un cortège de ministres et de chanceliers de tous bords et de tous pays s'expose au grand jour et la troïka déploie, sous couvert de louables intentions, des menaces chaque jour plus féroces.
33 tours / Geia Chara A.Plank © Radio France
Pour cet atelier, j'ai passé ces 43
jours à Athènes. Et ce n'est pas seulement d'une brutalité odieuse,
d'une guerre
impérialiste menée contre un pays à terre dont j'ai voulu rendre compte.
Escamotés sous ces schémas dominants, j'ai voulu laisser s'exprimer des
hommes
– instituteurs, médecins, salariés, étudiants – pour saisir la manière
dont ils
appréhendent, intimement, la violence et le chaos qui les embrasent et
les
défont. Je voulais que ces gens me racontent leurs histoires : celles
d'un
peuple qui, parce que blessé, se voit abandonné au carrefour d'une
Histoire de
bailleurs et d'assaillants.
Alexandre Plank
Ecole élémentaire de Peristeri A.PLANK © Radio France
6 mai – 17 juin 2012 : situation politique
6 mai – 17 juin 2012 : situation politique
Entre le 6 mai et le 17 juin, la Grèce, dont les membres du parlement élu n'ont pas su s'entendre pour former un gouvernement, devient le point de mire d'une Europe qui, pour la pérennité de son épopée néolibérale, réclame insidieusement un peuple à immoler. A Athènes, chaque ébauche de coalition - parce que tentatives d'alliances contre-nature – se révèle être un échec cuisant. Le pays ne trouve pas de leader et les décisions sont en suspens.
Economistes, banquiers et politiciens de l'Union Monétaire toisent, à l'affut, ce périlleux manège du haut de leurs intérêts respectifs. Et renflent à coups d'injures les élections grecques d'une dimension européenne. En augurant un désastre, brandissant un ultimatum, ou crachant un chapelet de sarcasmes au visage de la Grèce. En portant comme toujours des coups au peuple - à sa supposée roublardise et sa prétendue friponnerie - plus qu'à ses dirigeants, ses dignitaires et ses créanciers. Plus qu'aux responsables avérés et aux bénéficiaires patentés de la crise.
Six semaines durant, le peuple grec, invectivé et délégitimé, gronde en retour. Dans la rue et les esprits. Et la gauche radicale, Syriza, en s'engageant à une renégociation du Mémorandum, progresse dans les sondages. La menace chaque jour plus présente de voir alors son leader Alexis Tsipras devenir premier ministre et remettre en cause une extorsion établie affole progressivement les états membres de l'Eurozone. A mesure que sa voix résonne contre une Europe usurière et que la rue s'égosille contre une classe politique faite d'héritiers obtus et de technocrates serviles, une propagande brutale prend alors ses marques. Des journaux reprochent aux Grecs de saborder l'Europe. Des financiers les accusent de n'être que des enfants gâtés. Des ministres de préférer leurs drachmes à nos idéaux communautaires, leurs larcins à notre soutien. Tsipras, traité de tous les noms et taxé d'inconséquence, tentera d'offrir au peuple la possibilité d'un choix. Christine Lagarde et Angela Merkel tenteront réciproquement de lui arracher, par la menace, l'offense et l'intimidation, ce qui lui reste de souveraineté. L'objectif est clair, habilement mené, et l'Histoire s'en souviendra : une classe de dirigeants européens ne tentera pas moins, durant ces six semaines, que de démanteler la démocratie dans le pays qui en fut la source même.
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