mardi 29 novembre 2011

111129 - RADIO FRANCE - Antoine DAUVERGNE - La Vénitienne

Antoine Dauvergne
Opéra
en version de concert
Versailles, Opéra Royal



La Vénitienne, 1768
Mardi 8 novembre 2011 à 20h

Antoine Dauvergne (1713-1797)
 
La Vénitienne, comédie lyrique en trois actes
sur un livret d’Antoine Houdard de La Motte w env. 3h (pause comprise)
 
Chantal Santon, soprano (Isabelle)
Katia Vellétaz, soprano (Léonore)
Kareen Durand, soprano (Spinette)
Isabelle Cals, soprano (Isménide)
Mathias Vidal, ténor (Octave)
Alain Buet, baryton (Zerbin)
 
Choeur de Chambre de Namur
Les Agrémens
 
Guy van Waas, direction


La Vénitienne est l'ultime opéra (1768) du Surintendant de la musique du roi, une comédie lyrique qui se détourne de l'opéra ballet et de la tragédie lyrique. Sur un livret datant du règne de Louis XIV (Houdar de La Motte, 1705), La Vénitienne fait une synthèse des meilleures compositeurs français, de Rameau, Mondonville à Pergolèse et Grétry, et offre entre tendresse, burlesque et tragique, un théâtre riche en rebonds et malices, propre à renouveler le répertoire de l'Académie royale. Venise convoque un ton comique et léger, mais raffiné et subtile (celui de Watteau), surtout exotique voire orientaliste; Après Les Amours de Ragonde de Mouret (1742), Platée (1746) puis Les Paladins (1760) de Rameau, Dauvergne impose l'éclat recomposé de la comédie lyrique, alors qu'étaient de rigueur dans le cénacle officiel, pastorales, ballets, tragédies. Pour satisfaire à l'audience, Dauvergne modifia le dénouement de l'action, permettant à Léonore non de fuir mais de participer aux retrouvailles des amants, Isabelle et Octave.

Monologue de Léonore, Ariette de Spinette au I; surtout monologue de Zerbin au II (atteignant selon les témoignages d'époque, au sublime), sans omettre les références aux barcarolles lagunaires, et les choeurs infernaux (ceux accompagnant au II, l'antre lugubre de la devineresse Isménide), d'une perfection digne de Rameau... La Vénitienne déconcerta par sa modernité: pas assez unitaire dans son propos poétique, ni vraiment tragique, ni totalement comique, trop métissée en réalité entre solennel, spectaculaire et tendresse amoureuse; ce demi caractère déplut au public; autant de joyaux qui nous paraissent aujourd'hui dignes d'intérêt.

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