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LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 26/10/2011
Après Persepolis, Marjane
Satrapi adapte fidèlement une autre de ses bandes dessinées à l'écran.
La cinéaste franco-iranienne et son complice Vincent Paronnaud auraient
pu rester fidèles à l'animation pour surfer sur le succès de leur
premier film. Hormis dans quelques brèves séquences, ils ont préféré
l'aventure, inédite pour eux, de la direction d'acteurs.
Il
était une fois, dans le Téhéran des années 1950, un musicien
inconsolable de la perte de son violon. Puisque aucun instrument ne peut
lui redonner le goût de jouer, Nasser Ali (Mathieu Amalric, toujours
juste) décide de mourir. Pendant les huit jours de son agonie, ses
pensées vagabondent vers le passé, l'avenir, le rêve, les fantasmes.
L'audace du film est d'associer chacune de ces journées à un genre
cinématographique différent, avec son esthétique propre. Grand mélodrame
hollywoodien à la Minnelli et burlesque façon Chaplin, parenthèse
fantastique avec Edouard Baer en ange de la mort et hommage au muet...
Satrapi et Paronnaud osent beaucoup, réussissent souvent, se plantent
parfois - c'est le propre du patchwork d'assembler des pièces inégales.
Si Jamel Debbouze est irrésistible en commerçant magicien, sa deuxième
apparition - en génie barbu ! - frise le ridicule...
Jolie
trouvaille poétique, en revanche, le motif de la fumée qui unit les
sketchs et ouvre les portes de l'imaginaire. Vapeurs d'opium exhalées
par Mathieu Amalric, atmosphère tabagique dans laquelle règne une Chiara
Mastroianni impériale, fumée blanche qui symbolise l'âme d'Isabella
Rossellini, morte d'avoir trop aimé le tabac... Dans Poulet aux prunes, fumer nuit gravement à la santé. Pas à la beauté.
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