Synopsis de l'émission
A l'occasion de l'exposition «Casanova, la passion de la liberté», du
15 novembre 2011 au 19 février 2012, Laurence Piquet s'installe dans la
grande galerie de la Bibliothèque nationale de France. La journaliste
propose de découvrir un documentaire réalisé par Hopi Lebel qui, rythmé
par des extraits des mémoires de cet homme des Lumières, brosse le
portrait de l'un des plus grands écrivains du XVIIIe siècle. De Stendhal
à Aragon, en passant par Comencini et Fellini, jusqu'aux auteurs de
bandes dessinées, Casanova a toujours fasciné les artistes, tout comme
le grand public. Longtemps censuré, «Histoire de ma vie», l'ouvrage dans
lequel Casanova a conté les rebondissements de sa tumultueuse
existence, est aujourd'hui classé trésor national de la langue
française.
La critique TV de télérama du 19/11/2011
La postérité du scandaleux lovelace
paraît à jamais figée dans la réprobation. Délaissant les hauts faits du
lascif Giacomo Casanova, ce film ingénieux disloque les fondements du
mythe pour en extraire le suc du génie. Sans le mémorialiste
mélancolique du château de Dux, en Bohême, qui entreprit au soir de sa
vie d'immortaliser ses plaisirs, la légende du sybarite n'eût pas
prospéré. L'essayiste Chantal Thomas rappelle combien la figure
universelle de Casanova doit à la construction romanesque de ce scribe
roué, qui écrivit dans un français coruscant et imagé de savoureux
Mémoires (1) .
L'inventeur de
l'autobiographie moderne reste, à tort, assimilé à la philosophie des
Lumières. Ses privautés en ont fait le parangon du libertinage et des
hardiesses de son temps. C'est mésestimer l'attachement que ce fils de
comédiens vénitiens avait pour l'aristocratie de l'Ancien Régime.
Insistant sur l'idéologie conservatrice de Casanova, ce rigoureux
portrait ravive l'amoralisme de celui qui, a contrario d'un Rousseau, se
détache de toute perspective judéo-chrétienne. Ouvragé et précieux, à
l'image de son sujet, le documentaire se choisit pour leitmotivs visuels
les thématiques du masque et de l'alchimie, matérialisées par de
ludiques ombres chinoises. Ces illustrations poétiques rehaussent
l'évocation d'un être ambivalent, spirituel et envoûtant.
(1) Rédigés entre 1788 et 1798, les souvenirs de Casanova, intitulés Histoire de ma vie,
ne furent publiés in extenso dans leur langue originale qu'entre 1960
et 1962. Parallèlement à l'exposition « Casanova, la passion de la
liberté », à la BNF François-Mitterrand à Paris (jusqu'au 19 février
2012), Télérama publie un hors-série consacré à l'écrivain, en kiosques actuellement.
Hélène Rochette
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