Antoine Dauvergne Opéra en version de concert Versailles, Opéra Royal La Vénitienne, 1768 Mardi 8 novembre 2011 à 20h |
Antoine Dauvergne (1713-1797)
La Vénitienne, comédie lyrique en trois actes
sur un livret d’Antoine Houdard de La Motte w env. 3h (pause comprise)
Chantal Santon, soprano (Isabelle)
Katia Vellétaz, soprano (Léonore)
Kareen Durand, soprano (Spinette)
Isabelle Cals, soprano (Isménide)
Mathias Vidal, ténor (Octave)
Alain Buet, baryton (Zerbin)
Choeur de Chambre de Namur
Les Agrémens
Guy van Waas, direction
La Vénitienne est l'ultime opéra (1768) du Surintendant
de la musique du roi, une comédie lyrique qui se détourne de l'opéra
ballet et de la tragédie lyrique. Sur un livret datant du règne de Louis
XIV (Houdar de La Motte, 1705), La Vénitienne fait une synthèse des
meilleures compositeurs français, de Rameau, Mondonville à Pergolèse et
Grétry, et offre entre tendresse, burlesque et tragique, un théâtre
riche en rebonds et malices, propre à renouveler le répertoire de
l'Académie royale. Venise convoque un ton comique et léger, mais raffiné
et subtile (celui de Watteau), surtout exotique voire orientaliste;
Après Les Amours de Ragonde de Mouret (1742), Platée (1746) puis Les
Paladins (1760) de Rameau, Dauvergne impose l'éclat recomposé de la
comédie lyrique, alors qu'étaient de rigueur dans le cénacle officiel,
pastorales, ballets, tragédies. Pour satisfaire à l'audience, Dauvergne
modifia le dénouement de l'action, permettant à Léonore non de fuir mais
de participer aux retrouvailles des amants, Isabelle et Octave.
Monologue de Léonore, Ariette de Spinette au I; surtout monologue de Zerbin au II (atteignant selon les témoignages d'époque, au sublime), sans omettre les références aux barcarolles lagunaires, et les choeurs infernaux (ceux accompagnant au II, l'antre lugubre de la devineresse Isménide), d'une perfection digne de Rameau... La Vénitienne déconcerta par sa modernité: pas assez unitaire dans son propos poétique, ni vraiment tragique, ni totalement comique, trop métissée en réalité entre solennel, spectaculaire et tendresse amoureuse; ce demi caractère déplut au public; autant de joyaux qui nous paraissent aujourd'hui dignes d'intérêt.
Monologue de Léonore, Ariette de Spinette au I; surtout monologue de Zerbin au II (atteignant selon les témoignages d'époque, au sublime), sans omettre les références aux barcarolles lagunaires, et les choeurs infernaux (ceux accompagnant au II, l'antre lugubre de la devineresse Isménide), d'une perfection digne de Rameau... La Vénitienne déconcerta par sa modernité: pas assez unitaire dans son propos poétique, ni vraiment tragique, ni totalement comique, trop métissée en réalité entre solennel, spectaculaire et tendresse amoureuse; ce demi caractère déplut au public; autant de joyaux qui nous paraissent aujourd'hui dignes d'intérêt.