Présentation
Admis à la retraite, Maigret, retiré à Meung-sur-Loire, décide de
rédiger ses mémoires afin de rectifier le portrait « plus vrai que
nature » qu'a tracé de lui le romancier Sim devenu Simenon.
Maigret est né à la campagne, « non loin de Moulins », où son père était
régisseur d'une vaste propriété ; sa mère est morte en couches quand il
avait huit ans ; son père l'a alors confié à une tante qui a épousé un
boulanger de Nantes. C'est là que Maigret fait ses études, ne revoyant
son père que pendant les vacances ; il est fortement marqué par cet
homme de la terre, paisible, honnête et compréhensif, auquel il
ressemblera moralement plus tard. Maigret est étudiant en médecine
lorsque son père meurt. Obligé d'interrompre ses études, il cherche un
emploi à Paris ; grâce à un voisin de palier, il a l'occasion d'entrer
dans la police. D'abord simple porteur de dépêches, il devient
rapidement secrétaire du commissaire du quartier Saint-Georges. C'est à
ce moment qu'il fait la connaissance de Louise, jeune fille calme et
sérieuse qui deviendra Mme Maigret.
Entré à la Brigade de la voie publique, Maigret parcourt Paris, ce qui
lui permet de connaître ses rues, ses grands magasins, ses gares, ses
apaches, ses prostituées, ses garnis miteux renfermant un univers
cosmopolite ; il admire l'humilité fière des déracinés, la fierté
discrète des pauvres. Il insiste sur le lien existant entre le policier
et celui qu'il traque : leurs relations sont avant tout
professionnelles, sans haine, mais sans pitié ; il y a entre eux « une
sorte d'esprit de famille ». Enumérant les genres de crimes dont il a dû
s'occuper, Maigret regrette que Simenon n'ait raconté que les plus
exceptionnels, les plus intéressants au point de vue psychologique, ceux
qui n'ont constitué en fait qu'« une partie insignifiante » de ses
activités ; en réalité, le métier de policier est beaucoup plus monotone
qu'on ne pourrait le croire en lisant les romans de Simenon !
Les mémoires de Maigret s'achèvent avec sa nomination d'inspecteur à la
Brigade spéciale du Quai des Orfèvres et ses débuts dans cette nouvelle
fonction ; il avait alors trente ans. Il répète que le policier n'est
pas un héros, qu'il fait seulement son métier de fonctionnaire. Le récit
prend fin sur une évocation de ses anciens collaborateurs. Sa dernière
pensée est pour Simenon, devenu son ami.
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