mardi 2 juillet 2013

130702 - LECTURE - Thomas MANN - Mario et le magicien




Thomas Mann, que ses enfants et ses proches appelaient " le magicien " et qui s'intéressait à tout, s'est naturellement intéressé a la magie. Le magicien dont on trouvera le portrait dans Mario et le magicien est un inquiétant hypnotiseur de foire. Il exerce sur son petit public un pouvoir comparable à celui des dictateurs sur les foules. Aussi cette nouvelle, qui raconte des vacances familiales dans l'Italie mussolinienne, a-t-elle pu apparaître comme une satire du fascisme. Elle est, plus généralement, une interrogation sur la nature de la volonté et sur les limites de la liberté individuelle. Les récits qui suivent l'apologue du magicien : Expériences occultes, Doux sommeil, Seize ans, entre autres, prolongent cette exploration de l'inconnu où l'auteur de La Montagne magique est vraiment dans son élément.

130702 - ECOUTE - CORELLI - Quatre Concerti grossi


Arcangelo CORELLI









QUATRE CONCERTI GROSSI

Concerto grosso, op. 6, N°1

Concerto grosso, op. 6, N°3

Concerto grosso, op. 6, N°6

Concerto grosso, op. 6, N°7





ORCHESTRE DE CHAMBRE DE BRATISLAVA
sous la direction de
Bohdan Warchal



Les Concerti grossi d'Arcangelo CORELLI (1653-1713) appartiennent aux plus importantes manifestations des commencements de la musique d'orchestre en Europe. Excellent violoniste, compositeur et chef d'orchestre, CORELLI fut doté d'une personnalité qui exerça une influence considérable non seulement sur ses contemporains italiens, mais même sur les générations suivantes des maîtres de la musique italienne baroque ainsi que sur le style des compositeurs de tous les pays européens, de LULLY jusqu'à HAENDEL et BACH. Dès 1682, MUFFAT remarqua que, lors de l'interprétation des œuvres instrumentales de l'époque, CORELLI divisait les instruments en deux catégories distinctes, placées sur deux plans différents. Dans le cycle de 12 concerti grossi, CORELLI appliqua ce principe d'une manière conséquente, opposant le groupe concertant, composé de deux violons et d'un violoncelle, à l'orchestre à cordes, chargé de la partie d'accompagnement. Ce célèbre cycle de concerti grossi date de la dernière période de la vie du compositeur (1712).

C'est une œuvre qui, à bien des égards, nous rappellera les concerti grossi de G.F. HAENDEL et qui mériterait certainement d'être exécutée plus souvent dans les salles de concert.

Sur notre disque, les concerti grossi de CORELLI sont interprétés par l'Orchestre de chambre de Bratislava qui, au cours des deux dernières années, a réussi à occuper une place d'honneur parmi les meilleurs orchestres tchécoslovaques de ce genre. Pour atteindre une cohésion nécessaire et une compréhension pénétrante du style tant sur le plan de l'interprétation des compositions modernes que sur celui de l'exécution des œuvres anciennes, les membres de l'orchestre ont travaillé ensemble pendant plusieurs années avant de se produire devant le public. Les résultats de ce travail méticuleux se sont manifestés dès les premiers concerts, et l'orchestre a remporté bientôt de vifs succès non seulement en Tchécoslovaquie, mais aussi en Autriche et dans la République Fédérale Allemande. Le soliste et le premier violon de l'orchestre, Bohdan Warchal, est la personnalité dirigeante de l'ensemble.






130702 - LECTURE - Thomas MANN - Désorde


La nouvelle de Thomans MANN intitulée Désordre est publiée en 1925. Dans Esquisse biographique, Thomas MANN déclarait que tous les personnages, toutes les scènes de ses récits lui avaient été fournis par la réalité et il devait en outre confirmer lui-même que l'héroïne de Désordre n'était autre que sa fille Elisabeth. Autour d'elle nous retrouvons des portraits proches des enfants de la famille, notamment ceux d'Erika et Klauss sous les noms d'emprunt d'Ingrid et de Bert.
Je jeune homme apparaît sous les traits d'un excentrique, plutôt sympathique, mais sur lequel un père ne saurait compter. Il suit d'ailleurs beaucoup plus les modèles offerts par ses amis que ceux proposés par son milieu, il fume force cigarettes, se maquille et cultive un genre ambigu.
Il constitue avec sa soeur aînée une paire indissociable, un peu fantasque, aimant fort berner et mystifier son prochain, cultivant les plaisanteries jusqu'à la provocation. Un garçon qui est déjà un sujet d'anxiété pour son père, même s'il n'a jusqu'alors rien commis de répréhensible et qui cède le pas à ses camarades quand des comparaisons sont établies.
Ce portrait littéraire concentre la force des appréhensions paternelles, trahit un Thomas MANN fort soucieux, déçu en même temps de ne pouvoir compter sur son premier fils. Cependant les soucis du professeur Cornélius, le chef de famille de Désordre, sont le plus souvent rentrés, réprimés. 
Un monologue intérieur se poursuit en une promenade en solitaire : Bert ignore tout des préoccupations de son père dans ce moment. Le refus du dialogue s'explique en partie par l'écart entre les générations, présenté dans ce texte comme un infranchissable abîme. Les parents ne comprennent pas le choix de leurs enfants, prennent pour repoussoir ce qui apparaît aux plus jeunes comme un exemple plein de charmes. Dépassés par cette évolution trop rapide, ils capitulent, abandonnent en apparence, restent crispés au fond. Cornélius ne communique plus avec Bert qui regarde son ascendant avec méfiance. 
Il faut noter qu'une grande similitude unit les oeuvres du père te du fils sur la question de leurs rapports : opposition entre la vie conventionnelle et réglée de l'un, et la vie dissolue et débridée de l'autre.